« Incapable d'entendre et de vouloir »
My Martin
Vendredi 3 avril 1987. Savoie, Tresserve, près du lac du Bourget. Le brigadier de police André Castillo part prendre son service
Un jeune homme en treillis militaire, près d'un véhicule ; le brigadier s'approche, pour procéder à un contrôle d'identité
Un coup de feu. André Castillo (38 ans) est tué. Une balle de 22 Long Rifle, à la gorge
son arme de service (un revolver Manurhin 9 mm) est volée
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Lundi 27 avril 1987. Haute-Savoie. Au bord du lac d'Annecy. Ex-professeur d'anglais, la fille d'un psychiatre d'Annecy, France Vu-Dinh (30 ans) disparaît
son corps ne sera jamais retrouvé
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Lundi 27 avril 1987, le même jour. Alpes-de-Haute-Provence. Château-Arnoux-Saint-Auban, vallée de la Durance
Michel Astoul, médecin (27 ans), disparaît
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Dimanche 18 octobre 1987. Savoie, Épersy commune d'Entrelacs. Dans une grange isolée, son corps est retrouvé en état de décomposition
une balle de calibre 9 mm dans la tête ; l'arme du brigadier André Castillo (3 avril 1987)
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Mardi 27 octobre 1987. Haute-Savoie, Menthon-Saint-Bernard, sur la rive est du lac d'Annecy. Chez elle, Claudine Duchosal (40 ans) est violée. Assassinée. Une balle de 9 mm dans la tête
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Var, La Seyne-sur-Mer. Le bar "L'Enfer", une tentative d'homicide par arme à feu. Le patron du bar, Jacques Volpé (“Jacky”. 36 ans), est aujourd'hui paraplégique
Jeudi 28 janvier 1988. Toulon. Perquisition dans une chambre de l'hôtel Prémar
Trois balles de calibre 357 Magnum. L'inspecteur principal Michel Morandin (35 ans) est mortellement blessé à la tête
l'inspecteur divisionnaire, proche de la retraite, Claude Aiazzi, est grièvement blessé
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Dans l'après-midi. Messages d'Interpol. Le fugitif est signalé en Suisse
il a pris en otage une automobiliste ; échangé des coups de feu avec la police
Il se réfugie dans un appartement. Deux jeunes filles sont violées
il prend la fuite
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La police peine à relier les meurtres, viols, disparitions
Le meurtrier est recherché par toutes les polices d'Europe
Février 1988. Des avis de recherche sont placardés partout, y compris dans les stations de métro, à Paris
une photo en noir et blanc, pas nette. Un jeune homme
pas de nom
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Savoie, Aix-les-Bains. Une lycéenne (16 ans), Francesca, se présente au commissariat
sur les photos diffusées à la télévision, ses parents ont reconnu son ex-petit ami
Durant l'été 1986, Francesca et Roberto se sont rencontrés à Toulon
depuis, il vient fréquemment lui rendre visite, en Savoie
Il se dit espion. Il change souvent de voitures. Il exhibe des armes
il aime marcher en montagne
Au cours d'une conversation, il lui a confié être originaire de Venise
Il a tué son père et sa mère ; puis, il revient sur ses propos
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Dimanche 28 février 1988. Italie Nord-Est. Vénétie, Trévise. Roberto Succo (26 ans) est arrêté
Quelle profession ?
"Tueur"
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né le 3 avril 1962 à Mestre, près de Venise. Un petit appartement, dans un immeuble moderne
Ses parents, mariage en 1960. Nazario, le père, policier à Venise. Calme, gentil
Marisa Lamon, la mère, 14 ans plus jeune que Nazario. Tricoteuse à domicile
un fils unique, Roberto ; très sportif
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Mercredi 8 avril 1981. 19 ans. À coups de couteau, Roberto Succo tue son père (53 ans) et sa mère (41 ans)
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Trois jours plus tard, il est arrêté dans le Frioul, à la frontière yougoslave, au volant de la voiture de son père
il avoue ; il ne pouvait plus supporter sa mère, possessive à l'excès
déclaré schizophrène, par les psychiatres trouble important de la perception de la réalité et altération du comportement
« incapable d'entendre et de vouloir »
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Reconnu irresponsable pénalement, Roberto Succo est interné à l'hôpital psychiatrique de Bologne (Émilie-Romagne), pour une durée de 10 ans
il passe le baccalauréat
1985. Etudes de géologie à l'université de Parme. Régime de semi-liberté. Tous les soirs, il doit rentrer
Il devrait être accompagné ; on lui fait confiance
Un soir, il ne rentre pas
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Samedi 17 mai 1986. La cavale
Petits boulots. Vols
on le connaît par les prénoms qu'il se donne. Kurt. Fred. André
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Mardi 1er mars 1988. Italie, Trévise. Une prison pour petits délinquants
Roberto Succo échappe à la vigilance des gardiens. Il tente de s'évader par les toits et les câbles électriques
Images, à la télévision
il nargue, insulte les policiers, les journalistes
il se dévêt. En slip, il montre ses muscles. Des poses de culturiste
il tombe
on le croit mort
il est blessé -trois côtes cassées, une épaule luxée
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Lundi 9 mai 1988. À nouveau, Roberto Succo est déclaré irresponsable par les psychiatres
Diagnostiqué « schizophrène paranoïde ». Héboïdophrénie -schizophrénie désorganisée, comportement antisocial
il va retourner en hôpital psychiatrique
procès à venir en Italie, France, Suisse
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Lundi 23 mai 1988. Vénétie, plaine du Pô. Prison de Vicence. Pour son petit réchaud, Roberto Succo (26 ans) dispose d'une recharge de gaz butane
il se recouvre la tête d'un sac plastique et ouvre la recharge de gaz
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Au cimetière de Mestre, il n'y a plus aucune trace de la tombe de Roberto Succo