Inès Sirano - Autopsie

Eclat De Nuire

« Je tire les ficelles

Je découvreJe tire les ficelles

Par cette découverte d’un visage d’ivoire aux yeux noirs, impassible expression de sourde mutinerie. Elle se tient comme une statue royale sur sa scène, à jouer et courir sans répis sur le plancher verni de l’illusion.Je tire les ficelles

Un geste désinvolte, libertin, libertaire, de la véritable identité du terroriste libérateur. Un geste à côté. Comme ça. Pas ce qu’on aurait espéré, non, pas ce qu’ils auraient voulu, le geste vu et revu de la tragique douleur, non, à côté. A côté. En dehors des égards de la normalité.Un geste: désinvolte, libertin, libertaire. Elle jette par un nom inventé comme ça, crié sur un caprice, la véritable identité du terroriste libérateur. Un nom. Qu’est-ce qu’un nom. Un délire pseudo-passionnel de fou sur le déclin, un orgueil, une trace que l’on veut laisser sur le parterre mité de cette planète. Un nom. Qu’est-ce qu’un nom. Un caprice de terroriste anonyme voulant exploser le parterre mité de cette planète endormie. Léthargique. Euthanasiée par les inepties politiciennes de cette vieille société virale.Un nom. Donnez-moi un nom. Un nom salement résonnant, salement discordant, et qui sonne, et qui sonne sur cette scène dans l’absence des vivats du public endormi. Un nom. Donnez-moi ce nom. Voilà ce nom: Inès. Inès Sirano. Un nom de statue royale. Un nom désinvolte, libertin, libertaire :  la véritable identité du terroriste libérateur.Je tire les ficelles

J’entends un murmure. Un cri. Un hurlement. Une folie désinvolte, libertine, libertaire, libératrice. Des mots sortis d’un caprice et qui sont comme des balles d’argent dans le coeur d’un vampire. Le coeur de la religion. Le coeur de la normalité, le coeur de la morale. Une cible ronde et lisse. Le coeur. Le coeur.J’entends cette folie. Ce geste désinvolte, libertin, libertaire, ce cri libérateur sur la scène déserte. La fureur dans ses yeux noirs, et ce semblant d’espoir qui semble parfois l’animer. Que dis-je, une étincelle dans ses pupilles. Une bombe.Je tire les ficelles

J’anime. Je regarde ces mots se mouvoir sur la scène de ce théâtre d’or où tout ce monde sommeille. J’observe cette valse tordre le cou à leur banalité. Leur banale médiocrité. Leur vie banale religieusement médiocre et passée.Je tire les ficelles

Elle me voit. Dans ses yeux la fureur m’anime, je me lève de mon fauteuil – Elle tire les ficelles - Et écrasant les crânes populaciers du public endormi, je crisJe hurleJe me révolteJe tire les ficelles

J’accomplis ce geste,désinvoltelibertinlibertaire,Cette folie libératrice qui me mène sur la scène.Donnez moi un nom.Donnez moi ce nom…

Inès Sirano »


Oskar Cyrus

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