Instant caresse
[Nero] Black Word
C'était un moment simple, et pourtant rare. Un instant où le monde fut oublié et où il ne resta que la sérénité du temps qui s'écoule, ainsi que nos présences.
Elle était allongée sur le ventre, les bras étreignant son oreiller pour y poser sa tête. Son dos mit à nu était encore visible dans la pénombre de cette chambre. J'entendais sa respiration fatiguée dans notre silence.
Je commençais en mettant mes mains sur ses épaules, puis en faisant rouler délicatement sa peau. Ainsi, jusqu'au bas de son dos, pour assouplir la surface de sa peau. Prenant le temps avant de commencer à la masser. Insistant le long de sa colonne vertébrale, remontant jusqu'à sa nuque, m'attardant sur ses épaules, débordant sur ses bras, ses côtes.
Je parcourais l'étendu de son corps sans précipitation, avec attention, appuyant parfois fort, parfois tendrement. Son dos fut un plaisir offert à mes mains, avec l'envie de lui donner satisfaction. Mes doigts se baladaient librement sur elle, s'attardant ça et là pour soulager sa chair.
A travers les seuls bruits qui venaient vaguement troubler ce moment et qui provenaient de la rue, j'entendis sa respiration s'apaisa rapidement. Ses yeux se fermèrent, et ainsi elle savoura cet instant dont le temps était devenu oubliable. Pas un cri, pas une sonnerie de portable, pas de gêne, pas de chat, rien si ce n'est nous et ce contact de nos êtres.
Le massage devint une infinité de caresse, mes mains se firent légères de leurs paumes jusqu'au bout des ongles. Sa respiration s'éleva et devint plus forte, pendant qu'un frisson s'étendit sur la surface de sa peau qui m'était offerte.
Le temps s'étira encore et je caressais son dos, prenant plaisir à le faire pour elle. Ses frissons allaient et revenaient, sa respiration se fit forte et calme selon les instants. Je déposais ici et la quelques baisés furtifs et légers comme la caresse du vent.
La nuit avait déjà voyagé sur plus de la moitié de sa route quand tout cela prit fin dans un long sommeil. Je ne reçus aucune caresse, pas plus d'attention de sa part. Mais je ne le demandais pas.
J'eu du plaisir à le faire et n'exigea rien en retour, je savais que cela se passerait ainsi. La beauté de voir son être s'apaiser, de sentir sa peau sous mes mains, d'avoir pu la goûter, et de la voir offerte à moi en me confiant ses désirs de sérénité et de douceur. Oui, j'y pris plaisir.
Cette histoire se termina dans nos yeux fermés et dans le sommeil. Mon dernier plaisir serait qu'elle n'oublie pas ses heures perdues dans le silence de cette nuit.
Moi je ne l'oublierais pas.