Instinct Animal

kalika

POV : Masculin

Mon nom est Gabriel comme l'ange. Que dire pour me décrire, j'ai 25 ans, je suis pharmacien et oui ce n'est pas un métier qui inspire les fantasmes mais bon je suis un monsieur tout le monde et je dirais que la majorité du temps cela me convient. J'ai un physique plutôt commun, je ne suis ni grand ni petit, ma musculature est correcte grâce au sport que je m'évertue de faire tous les jours. Mes cheveux sont blonds presque blancs et ondulés, mais ce qui attire et choque chez moi se sont mes yeux d'un bleu nuit, ils paraissent presque noirs tel un puits sans fond contrastant avec le reste de mon apparence.

Ce que je fais là je ne le sais pas, je n'ai aucun souvenir de ce qui m'a conduit à être ici dans cette forêt à des kilomètres de chez moi. Je viens de me réveiller là, complètement nu, mes vêtements gisent à côté de moi complètement lacérés. Des marques de griffures et de morsures maculent mon corps mais là n'est pas le pire, je sens que mes cuisses ont été rendues poisseuses par mon propre liquide séminal. A l'instant j'avais peur, peur de cette situation improbable, peur de ce qui avait poussé mon corps à se laisser aller à ses instincts naturels. Je devais me ressaisir bouger d'ici avant que la folie ne s'empare de mon être.

Je suis rentré chez moi sans que personne ne me remarque, je sentais mon instinct qui me soufflait comment rejoindre mon territoire en toute discrétion. Ma priorité une fois passé la porte de chez moi fut de prendre une longue douche et de me coucher afin d'effacer les traces de cette étrange aventure.

En me levant ce matin-là je me sentais bien, que dire à part que je pétais la forme. Je sortis de mon lit au pas de course pour sauter dans la douche et entamer une nouvelle journée. Alors que l'eau caressait ma peau nue, épousant chaque courbe de mon corps me laissant une sensation de manque lorsque l'eau brûlante fut remplacée par l'air glacé de ma fenêtre ouverte. Je me souvins de la soirée d'hier. En m'observant je me disais que j'avais dû rêver car aucune de ces horribles griffures ne zébrait ma peau pourtant quelque chose interpela mon regard : il y avait bien quelque chose au niveau de mes côtes, une trace de morsure… Cependant elle paraissait ancienne comme si cela faisait des années qu'elle était là. …. Je croisais mon image dans le reflet d'un miroir et je ne pus que constater qu'une étincelle sauvage s'était allumée dans mes yeux. Tout cela devenait de plus en plus étrange mais je n'avais pas le temps de chercher la réponse à cette énigme, les grands-mères du coin devaient déjà m'attendre de pied ferme au porte de ma pharmacie.

Sur le chemin de mon travail je sentis les regards se poser sur moi. Etrangement je n'eus pas besoin de regarder à qui les différentes paires d'yeux appartenaient pour ressentir que les hommes se sentaient menacer par ma présence. J'en compris la raison quand je sentis l'odeur significative de cyprine venant des femmes que je croisais. Etonnamment cela me parut normal comme si cela était évident que les femmes que je croisais ressentent du désir et que je puisse le sentir, normal que les mâles se sentent diminuer en ma présence. Ils me le devaient je le sentais…

J'étais chez moi dans ma boutique, ma pharmacie au milieu de toutes ces petites pilules, ces sirops, ces lotions pour la première fois je ne me sentis pas à ma place, l'odeur que dégageait l'endroit me paraissait trop artificielle, trop forte et sucrée. Mes pas me poussaient vers la sortie mais ma trajectoire fut coupée par une sublime jeune femme et lorsque je fus près d'elle, je la sentis : cette odeur, mélange de désir et d'autre chose qui la rendaient nauséeuse. Ce qui sabordait la douce et délicieuse odeur du plaisir de la jeune femme était la maladie. Condamnée, voilà ce que lui criait son instinct, la jeune femme était de ceux destinés à la terre, trop faible pour survire. Les mots qui sortirent de ma bouche n'étaient pas ceux du Gabriel que j'étais jusqu'à hier mais bien celui que j'étais désormais. Je lui fis comprendre que cette pharmacie était fermée et le resterait.

Je partis sans un regard, ce n'était pas pour être méchant que j'avais rembarré la fille mais quand la mort était à sa porte rien ne servait de lutter, il fallait l'accepter et laisser place à ceux qui pouvaient assurer la survie de l'espèce.

J'avais erré le reste de la journée. Sans but précis à part de marquer ma présence.

Le soleil s'était couché laissant sa place à l'hypnotisant astre lunaire. J'avais atterri devant un club attiré par l'odeur de luxure qui s'en dégageait. A mon passage on s'écartait pour me laisser passer. Je sentais que les hommes de la pièce s'énervaient de la dominance que j'exerçais sur eux rien que de par ma présence. Je pouvais également deviner le désir que ressentaient les femmes, un regard et elles étaient à ma merci, un frôlement et elles brûlaient d'être ma favorite.

Je repérais la femelle dominante, celle vers qui tous les regards des mâles convergeaient. Celle qui avait gardé son regard haut quand ses yeux avaient croisé les miens. Me défiant, elle était différente je le sentais, elle était comme moi, elle faisait partie des forts. Mais il y avait une chose que je savais, j'étais le mâle, le dominant, l'alfa de ma meute et je devais le signifier : à elle et à toutes les autres âmes dans cette pièce. Et là j'allais leur faire une démonstration de ma suprématie.

Je marchais d'un pas assuré vers la jeune femme. Je me mis à penser à une salsa et comme par magie la musique changea. Je l'entrainai dans ma danse et elle me suivit, elle devait le faire. Cette affirmation ne la dérangeait pas au contraire. L'odeur de son excitation se fit de plus en plus prononcée. Je l'emmenais dans cette danse sensuelle et brutale, tous les regards était braqués sur nous. Notre danse nous avait conduits vers une table. C'était le moment.

L'humain en moi voulut protester dans son monde on ne faisait pas ça c'était mal. Mais je sentais que je ne risquais rien.

D'un geste du bras je fis place nette sur la table, les verres éclatèrent sous le choc. Je soulevais l'objet de mon désir et l'allongeais sur la table et quelques éclats de verre s'enfoncèrent dans sa peau blanche. L'odeur du sang frais envahit mes narines me rendant extatique. J'arrachais le string détrempé de ma victime mais je ne la regardais pas, je les regardais eux les autre mâles les défiant de venir prendre ma place. Aucun ne bougea. Je repris donc là où je m'étais arrêté. Je défis suffisamment mon jean pour sortir mon membre engorgé et pénétra sans ménagement la chatte qui m'était offerte. Des cris de plaisir envahirent la pièce. Ces braillements me cassaient les oreilles, l'impertinente ne pouvait pas s'empêcher de beugler des : « oh oui, encore, mon dieu, je vais venir ». Je ne la supportais plus, elle était juste la preuve du chef de meute que j'étais, dans un dernier va-et-vient je la défonçais, me vidais, me rhabillais et les laissais tous plantés là sans leurs accorder un regard.

Les jours passaient, l'astre lunaire s'effaçait peu à peu pour mieux revenir plus tard. Ma part d'humanité reprenait peu à peu sa place, rendant possible le train-train quotidien et l'odeur empoisonnante qui régnait dans ma fameuse pharmacie. Mes proches ne s'étaient aperçus de rien pour eux j'étais toujours Gabriel, le bon Gabriel. Personne ne n'avait remarquéque la noirceur de mes yeux avait atteint le cœur de l'ange.

Le lendemain marquait le retour de mon astre dans toute sa splendeur malgré les efforts de ma part d'humanité, l'animal avait repris le contrôle flairant la moindre fragrance. Je cherchais. Je la cherchais elle, celle qui me revenait. Elle était là, quelque part, elle m'attendait…

Je rodais marquant mon territoire c'était devenu mon passe-temps favori lorsque ma belle amie la lune prenait des forces pour se dévoiler à la nuit tombée de tout son éclat. C'est là que je la sentis au détour d'une rue. Ce doux parfum citronné mélangé à l'excitation provoquée par ma présence, elle ne me voyait pas pourtant mais savait que j'étais près d'elle c'était suffisant. Il y avait autre chose dans son odeur, les effluves qui se dégageaient de son corps gracile me soufflaient que c'était le moment, qu'elle était prête pour moi : en chaleur. Je me rapprochais pour pouvoir croiser ses prunelles quand mon regard rejoignit le sien elle baissa les yeux : Parfait.

L'image d'une forêt s'imposa à moi. Ma forêt celle qui m'avait vu renaître aucun mot ne fut nécessaire, quand l'heure serait venue elle me rejoindrait !

La lune à son plus haut point illuminait la forêt donnant aux ombres une aura ténébreuse. Les rayons lunaires atteignirent mon être et l'animal prisonnier put sortir de sa cage. Mes membres ployèrent et se déformèrent Mes muscles se déchirèrent pour mieux se remodeler, j'hurlais à la lune tandis que mon nez se transforma en truffe et mes dents devinrent crocs. Mon duvet de poil se fit fourrure. Mon sexe gonfla pour des proportions dignes de mon animalité. La douleur s'estompa peu à peu pour laisser place au bien-être, j'étais enfin moi-même : homme loup. Profitant de mes sens en attendant celle qui assurerait notre survie.

En humant l'air je pus discerner sa fragrance, elle approchait. Me dissimulant dans la pénombre j'attendais mon heure.

Elle arriva, elle était belle je ne m'en étais pas encore aperçu trop obnubilé par son parfum. Elle portait une longue robe blanche épousant parfaitement ses formes généreuses de femme. Ses longs cheveux noirs et lisses caressaient ses reins. Son visage était doux et virginal et son nez lui donnait un petit air mutin. Un seul mot résonnait dans mon esprit : MIENNE.

Je sortis de l'ombre et plongea mes prunelles dans les siennes, elle frissonna de peur reculant jusqu'à ce que son dos bute contre un arbre. Ses yeux s'agrandirent d'effroi sous la vision que je lui offrais. Ne lui laissant pas le temps de comprendre ce qui se passait, je lui sautais dessus. Elle chuta sous mon poids. Elle était désormais allongée dans l'herbe, j'étais sur elle. Son cœur battais à tout rompre : douce mélodie. D'une de mes pattes acérées je lacérais la robe blanche et ses dessous en soie tout aussi blancs dévoilant un corps ferme et opalin. Le sang engorgea mon membre à cette vision lui faisant prendre des proportions démesurées pour ma plus grande satisfaction.

Je pouvais sentir l'état d'épouvante de la femelle sous moi, pourtant elle ne criait pas elle savait qu'elle ne le devait pas. Son corps était parcouru de spasmes ses yeux rivés vers l'objet de ma virilité, la peur n'était pas sa seule pensée car je sentais l'odeur de son envie s'insinuer jusqu'à mes narines devenant de plus en plus envoûtante. Je savais qu'elle ne bougerait pas, je reculais voulant plonger ma truffe dans cette odeur enivrante. Cette odeur était le parfait mélange de luxure de cette phéromone qui me soufflait que c'était le bien le moment pour qu'ait lieu l'accouplement. Ma langue replaça ma truffe humide lapant le jus qui s'écoulait abondamment de ma compagne. J'entendais les gémissements retenus de la jeune femme et ses frémissements si excitants quand mes crocs s'approchaient un peu trop près de sa rose.

Je décidais que j'avais assez attendu encore une fois je plongeais mon regard dans le sien. Elle comprit qu'elle était soumise à ma volonté elle était mienne et m'appartenait corps et âme. Elle baissa les yeux puis se mit à quatre pattes, chienne devant sous loup ! Sans préambule je la pénétrais violemment, la fine membrane qui protégeait sa virginité céda sous la pression. Le sang se mélangea à sa cyprine décuplant mon désir. Elle se tordit de douleur mais ne cria pas, ne chercha pas à s'enfuir. Je pilonnais son antre si serré, je la possédais laissant mon animalité prendre le contrôle. J'aimais ça, jamais je n'avais été aussi bien en parfaite adéquation avec moi-même. Je me sentais complet. Les gémissements étouffés et le doux effluve venant de l'être sous moi me disaient que le plaisir était plus fort que la douleur et que le rôle de soumise était le rôle de sa vie. Les muscles de sa chatte se contractèrent enserrant ma verge qui libéra une armée de minis loups conquérants prêts à envahir la terre promise. Je hurlais mon plaisir remerciant notre mère la lune. Si quelqu'un avait pu comprendre mon langage il aurait entendu : MIENNE.

La forêt s'était tue. La seule musique qui raisonnait à mes oreilles était celle de deux cœurs battant la chamade et de deux respirations. Je fermais les paupières quelques instants pour mieux savourer le moment et reprendre mon souffle pour mieux continuer cette nuit de débauche, je devais être sûr que mon armée ait atteint leur but, une nuit comme celle-ci ne se reproduirait pas avant longtemps.

J'aperçus l'arbre, celui qu'elle avait heurté lorsqu'elle m'avait vu. Des images s'imposèrent à mon esprit. Comme hypnotiser ma compagne se dégagea de mon étreinte et marcha vers l'arbre. Elle plaqua sa poitrine contre l'écorce rugueuse, et abaissa son corps pour être à la hauteur parfaite : Prête à être prise en m'offrant une vue parfaite sur ses fesses rebondies et laiteuses. Un filet de bave coula de ma gueule entrouverte. Mon membre était redevenu gourdin, tendu à l'extrême palpitant d'anticipation.

Je ne la fis pas attendre plus longtemps en appui sur mes pattes arrière comme seul les hommes-loups pouvaient le faire je la pénétrais une fois de plus d'un coup violent et brusque, la martelant encore et encore, m'enfonçant dans le long étui bouillonnant et trempé. Son corps, ses globes frottaient et s'usaient contre la rugosité de l'arbre faisant apparaître des plaies suintantes, son sang se mélangea avec sa sueur. La vue de ce liquide sombre m'envoya au paradis des damnés. Pour la seconde fois je déversais de longues giclées de sperme dans son antre chaud. Son corps se contracta et pour la première fois elle ne put retenir son cri de jouissance qui raisonna dans toute la forêt.

Je me dégageais d'elle. Elle s'écroula vidée de toute force j'en profitais pour lécher ses plaies sanguinolentes. Une fois arrivé à sa rose que j'avais durement maltraitée, je continuais de la laver de ma salive puis je pressais ma truffe contre sa féminité pour percevoir l'essence même de son parfum. Ma gueule se fendit d'un sourire qui effraya ma compagne quand je sentis son odeur citronnée mélangée à l'odeur de sa luxure et d'autre chose. Une nouvelle fragrance qui me confirma que la nature avait repris son droit mon instinct de reproduction avait bien fait son travail car dans quelques mois la jeune femme mettrait bas me donnant une descendance. Je pus me reposer me lovant aux côtés de ma moitié. Elle entreprit de me nettoyer comme je l'avais fait pour elle plus tôt enlevant toutes les traces de cette nuit de folie, démêlant mes poils. Sous ses douces caresses je me rendis compte que je l'aimais. La lune descendait progressivement perdant de son intensité, doucement je m'endormis.

POV : Féminin

Mon nom est Eve. Cela rien d'original surtout dans une famille ultra croyante, mais bon cela aurait pu être pire, mes parents auraient très bien pu m'appeler Marie… Quand je dis que ma famille est ultra croyante le mot est faible, fanatique conviendrait mieux. Chez nous la religion est partout, mes parents m'ont même imposé de rester vierge jusqu'au mariage sous peine d'être renier. C'était de justesse que j'ai évité la ceinture de chasteté, heureusement que ces choses-là ne se trouve pas à tous les coins de rue et que pour mes géniteurs internet est l'œuvre du démon. Je ne sais pas pourquoi je leur obéis depuis quelques années l'envie sillonne mes entrailles, peut-être parce que je les aime et que leur obsession a eu raison de moi car oui je crois en dieu plus que tout.

Que dire d'autre sur moi j'ai 18 ans presque 19. J'étudie dans une grande université catholique pour devenir instructrice. Je suis petite et bien souvent on me donne moins que mon âge. Heureusement pour moi et pour le grand malheur de mes parents j'ai une poitrine généreuse et ferme me donnant des airs de femme et attirant le regard des hommes. Mes cheveux sont d'un noir corbeau et soulignent la finesse de ma taille et contrastent avec la blancheur de ma peau. J'ai de grands yeux bleus d'eau miroir de toutes mes pensées. J'étais plutôt fière de mon physique.

Est-ce mon physique qui m'amena à lui ? C'est ce que j'avais supposé au départ, les évènements me feraient comprendre que non !

Lui je ne savais pas qui il était mais ses yeux hantaient mes rêves depuis quelques temps. Ses yeux étaient d'un bleu si sombre mais dans lequel tourbillonnaient des reflets argentés, sauvages et envoûtants qui m'ordonnaient de le rejoindre.

J'étais en retard en ce froid matin de printemps. Il fallait que je me presse sinon mon cours commencerait sans moi. Pourtant mon pas ralentit, quelque chose me retenait en ce lieu je devais rester peu importe les conséquences. Mon instinct ne m'avait pas trompée car quelques minutes plus tard je sentis sa présence. Il s'était rapproché mais je ne vis que ses yeux identiques à ceux de mes rêves. Spontanément je baissais les yeux, cela me sembla la chose la plus naturelle à faire. Sans que je ne puisse les contrôler mes paupières se fermèrent. Je rêvais debout dans ce songe, j'étais heureuse à ma place, je portais une longue robe blanche et je marchais tranquillement vers la forêt. Mes yeux s'ouvrirent d'un seul coup, ce rêve éveillé je pouvais le réaliser, non je le devais ce soir je serais dans cette forêt, je devais y être c'était une conviction.

Tout le programme de ma journée venait d'être bouleversé je me fichais désormais d'être en retard en cours, de ce que penseraient mes parents, si ils savaient que je passe ma journée pour trouver une robe pour aller en forêt seule la nuit. Enfin ce n'était pas une robe, c'était LA robe et j'étais certaine qu'il m'attendrait ce soir dans cette mystérieuse forêt.

J'avais eu du mal à la trouver mais elle était là devant moi réplique exact de celle de mon songe, elle n'avait rien de spectaculaire pourtant je la trouvais parfaite. Elle était en soie et épousait parfaitement les courbes de mon corps. C'était une folie mais peu importe le prix je la payais ne prenant même pas le temps de récupérer mes anciens vêtements, j'étais pressée, j'avais rendez-vous avec le destin.

La nuit était tombée lorsque je m'enfonçais dans la sombre forêt. L'ambiance était inquiétante, les ombres dansaient une valse inquiétante mais la lune rassurante me montrait le chemin, guidant mes pas.

Il était là quelque part je le sentais même je ne pouvais pas encore le voir. Mes yeux scrutaient les ombres pour essayer d'apercevoir la silhouette de la créature de mes rêves. Mais rien, absolument rien jusqu'à ce que je me retrouve nez à nez face à une bête. Non un monstre ! Mon cerveau me hurlait de reculer devant le monstrueux spectacle qui s'offrait à moi. C'était une sorte de loup d'une musculature imposante il était recouvert d'un pelage gris, sa gueule dégoulinante de bave était munie de canines blanches acérées pareilles à des rasoirs. J'avais peur non peur était un mot trop faible, j'étais terrifiée j'avançais à reculons espérant pouvoir m'enfuir. Jusqu'à ce que me mon dos percute un arbre. Mon espoir disparut j'étais prisonnière du monstre.

Il me sauta dessus, basculant je me retrouvais allongée dans l'herbe alors qu'il était en dessus de moi.

Mon rêve était devenu cauchemar. Je devais me montrer forte affronter le démon la tête haute même si c'était la dernière chose que je faisais de ma vie. Relevant la tête c'est là que je les vis : deux perles d'un bleu nuit parcourues de reflets argentés bien plantées dans le crane du loup…

Celui pour qui j'étais là, celui dont les yeux hantaient mes rêves, celui à qui j'appartenais était une bête. Oui je lui appartenais je l'avais toujours su depuis que ses yeux étaient venus me hanter. J'avais toujours peur, mais d'une certaine manière cette constatation m'avait rendue plus sereine. A présent j'attendais de savoir ce qu'il voulait de moi.

Je sentis ses griffes lacérer ma robe dévoilant mon corps. La bête me dévorait des yeux comme l'aurait fait un homme. Je le sentais il me désirait et bien plus encore il me voulait. Mon corps répondit à son désir. J'avais tellement chaud, des flammes me léchaient le ventre faisant vibrer mon sexe sous l'assaut de milliers de papillons. Je bouillonnais littéralement et je sentais que mes lèvres intimes coulaient de mon essence. Jamais je n'avais ressenti ça. J'étais terrifiée de ce que mon corps me faisait ressentir et j'avais honte de désirer une bête. J'allais m'offrir aux messagers du diable je le savais alors que j'avais promis de me préserver jusqu'au mariage. J'aurais voulu crier pour que quelqu'un vienne me délivrer me sauve de moi-même. Mais je ne pus pas, comme si mon corps avait coupé les fils de mes cordes vocales. S'assurant que je sois telle qu'il le désirait.

Je fermais les yeux pour me ressaisir et lorsque je les rouvris je le vis : le sexe du loup. C'était la première fois que je voyais un serpent de chair, et malgré les descriptions de mes amies jamais je n'aurais pu imaginer quelque chose de si gros. Je frémis de peur et d'anticipation. Mon corps avait pris le contrôle et se foutait bien de l'alarme qui s'était déclenchée dans mon cerveau. Je frottais mes jambes l'une contre l'autre tentant de calmer les vagues de luxure qui s'emparaient de mon être.

Je ne chercherais pas à m'enfuir désormais il le savait et je sentis sa truffe contre ma rose, humant le parfum de ma chute en enfer. Une longue langue râpeuse remplaça la truffe. Lapant mon jus explorant mon antre vierge, tourbillonnant sur un bouton de chair dont je ne connaissais même pas l'existence m'envoyant dans une autre dimension. Je dus retenir mes gémissements tant ce qu'il me faisait subir était électrisant. Les canines acérées frôlaient mes lèvres humides, cela me terrorisait et m'excitait d'autant plus. J'avais de plus en plus honte, j'étais de devenue la chienne de Satan et j'aimais ça. J'en voulais plus beaucoup plus.

Les yeux du loup vinrent à la rencontre des miens et je sus que c'était le moment. Il réclamait son dû. J'étais sienne et c'était l'heure d'être marquée comme telle. Inconsciemment je savais ce que je devais faire, ce qu'il voulait. Je baissais les yeux, respirant un bon coup. Lentement je me dégageais pour me positionner à quatre pattes, jambes écartées pour laisser son instinct animal prendre le contrôle. Je sentais tout mon corps tremblé.

Je n'eus pas à patienter longtemps. Il était sur moi, en moi. Le long membre avait violemment pris possession de ma chaude caverne. Je me sentis écartelée, déchirée de toute part alors qu'il me pilonnait encore et encore. Les larmes inondaient mes joues, mon corps s'arquait sous la douleur. Mes cris furent muets mais résonnaient dans ma tête et dans mon âme. Il y avait la douleur mais cette douleur décuplait mes sensations, je ressentais cette puissance multipliée par mille. Tel un serpent le membre de chair de la créature démonique se nichait en moi glissant dans mes chairs humides s'insinuant au plus profond de mon ventre provoquant de nombreuses décharges de plaisir m'emmenant dans les profondeurs. Je réalisais que j'aimais cette douleur, j'aimais cette violence j'étais sa soumise j'étais son esclave j'étais : SIENNE.

A cette révélation je sentis mes chairs se resserrer sur son sexe et j'explosais et il déversa de longues giclées de sperme brûlant. Le loup hurla.

Reprenant mon souffle je contemplais la lune. Inconsciemment je priais que la nature fasse son œuvre, Je voulais enfanter c'était mon destin, je comprenais désormais pourquoi j'étais ici.

La nuit était loin d'être finie. La vision d'un arbre m'apparut, ce n'était pas n'importe quel arbre c'était celui que j'avais heurté toute à l'heure. Mue par une volonté qui ne m'appartenait pas je me levais d'instinct je frottais ma poitrine contre l'écorce réveillant mes mamelons, étreignant l'arbre tel un amant et m'abaissait pour m'offrir à mon camarade de jeu.

Il grogna et s'empala en moi, j'étais à nouveau complète. Ses mouvements de va-et-vient étaient durs et violents et se répercutaient dans tout mon corps le faisant vibrer. J'avais chaud prise dans l'étreinte de dame nature. Ma peau nue frottait contre l'écorce rugueuse de mon ami l'arbre, rendant mes mamelons de plus en plus durs, ils s'irritèrent devenant de plus en plus sensibles, j'avais mal mais c'était bon, je saignais. Mon sang coulait le long de mon corps il le voyait il le sentait cela l'excitait alors il redoubla de vigueur. Il était tellement gros tellement bestial que s'en était douloureux. J'étais l'objet de ses désirs, sa chose. Je reniais tout ce à quoi je croyais, mon dieu c'était lui car de ma douleur naissait mon orgasme dévastateur qui nous entrainait vers l'infini. Mes cordes vocales m'avaient été rendues mon cri de plaisir raisonna dans toute la forêt. J'étais bien à ma place il me rejoignit dans un hurlement sourd.

Il se retira et je m'écroulais, vidée de toute force.

Il s'allongeait contre moi et se mit à lécher mes blessures, c'était bon, c'était tendre. Il me sentit passant sa truffe contre ma rose martyrisée, sa gueule forma un rictus effrayant que je devinais être un sourire. La peur tordit mon estomac pendant quelques instants mais quelque chose de plus fort balaya ma crainte : je l'aimais.

Je lui rendis la caresse démêlant ses doux poils gris. Fermant les yeux, ma bête, mon monstre s'endormit. La pluie se mit à tomber et se transforma en orage mais j'étais bien au chaud contre le corps de l'animal.

Plus jamais je ne regarderai la Belle et la Bête de la même manière.

Je le rejoignis dans le monde des songes. A mon réveil un beau jeune homme aux yeux bleus nuit et à la chevelure blonde se tenait à la place de mon amant de la nuit.

J'appris à connaître l'homme qui cohabitait avec la bête.

Les jours qui suivirent furent difficiles pour lui, l'homme et la bête luttant pour le pouvoir mais dès que la lune perdit son influence je découvris un amant doux et protecteur.

Peu après ma nuit de folie je sentis la vie grandir en mon sein. Ma famille me renia mais je m'en fichais, j'avais trouvé mon dieu le reste n'était plus que pacotille. Ainsi quelque mois plus tard j'avais enfanté dans la douleur de trois petits monstres dignes héritiers de leur père et de la déesse de la lune.

Gabriel resta à nos côtés pour nous protéger, eux ses héritiers et moi sa compagne, me revendiquant comme sienne pour toujours devant la terre et les hommes.

J'appréciais la facette humaine de Gabriel, sa douceur, sa prévenance mais je comptais les jours me séparant de la prochaine pleine lune impatiente de me retrouver sous les assauts de l'animal qu'était devenu mon amant.

Moi Eve, j'ai croqué dans la pomme offerte par le serpent et je ne regrette rien.

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