Tic, tac,
J'ai dans ma tête des élégies,
Tic, tac,
Des proses et tant de poésies,
Tic, tac,
Sans réfléchir j'écris encore
Comme dans les sages tragédies
Et sous le mal chantent les chœurs
De mes dantesques comédies.
Tic, tac,
Je reviendrais bien aux classiques,
Bien qu'inutiles, je revendique,
En manque de leurs dons électriques
Le corps n'étant pas à l'abri,
Connaissant tout de ces périls,
Sous la décharge, les électrodes,
Tic,
Tac,
Possible que l'organisme abdique.
Tic, tac, j'ai moi aussi
La tête qui je le crois,
Éclate,
Je sens mon corps qui s'écartèle
Sans anesthésie qui se rappelle,
Les points de suture d'autrefois
Plus rien à sceller cette fois.
Tic, tac,
Les ecchymoses sont pâlichonnes
D'ailleurs déclarées disparues,
Et la chair à nouveau tendue
Sous les tracés en noir et gris.
Tic, tac,
J'aimerais repeindre cette chair
Qui s'extasie de sa jachère,
J'aimerais utiliser pour ça
Mon stylo-plume tel un cutter,
Et dessiner les évidences,
Les soupirs et les apparences.
Tic, tac,
Je n'ose plus être forte,
Se relever veut dire tomber,
Tomber veut dire se relever,
Et je suis d'avis à m'lasser,
Ce serait simple, jeter les clefs
Après avoir tout verrouillé,
Après les portes clôturées.
Tic, tac,
Tic, tac, entend-tu ?
Le temps t'es compté mademoiselle,
Cesse face aux saints de faire du zèle,
Dans ta tête bancale en travaux
Tes idées noires, et tes barreaux,
Entend-tu sonner le cloché ?
Entend-tu les heures arbitraires ?
Tic, tac,
Elle n'a que faire ce défi
Qui dans ton regard sombre luit,
La Mort se fout de tes menaces
Elle n'attend pas que tu trépasses,
T'es plus sympa et attentive,
Quand elle s'approche à ton chevet,
Faucheuse maniaco-dépressive,
A toi de garder ses secrets.