Jamais plus
sylvenn
Jamais plus tu ne me diras quoi faire
En m'assourdissant des réprimandes de mes frères,
Jamais plus tu ne me diras de taire
Le moindre de mes secrets sous un masque de fer,
Jamais plus tu ne me diras de plaire
En me plongeant lentement dans mon propre Enfer,
Enfin jamais plus tu ne me regarderas de travers
A travers le reflet sceptique d'un miroir de verre.
Mes chaînes, je les ai brisées
Une à une comme ces murmures dans ma tête.
J'ai vu des larmes couler sur ses pommettes
Mais j'ai persévéré,
Comme devant tous ces reproches
Tous mouchés en un mouchoir de poche.
Puis j'ai résisté
Sous l'assaut des questionnements,
Aussi placide que distant.
Enfin j'ai écouté
Le silence brisé d'un amour refroidi,
Celui auquel on reconnaît ses vrais amis.
Depuis trop longtemps j'ai vécu pour eux
Jusqu'à mourir loin de leurs yeux,
Dans un soupir trop silencieux
Ignoré même par tous les Dieux.
Ici-bas jamais je n'ai été heureux,
Alors je vous transmets à tous un court adieu
En détalant tout net vers de tout autres lieux
Où je pourrai renaître et approcher les Cieux.
Je n'ai pas réussi à exister ici,
Alors je rebondis en m'exilant là-bas.
Enfoncé dans la foule, perdu, je m'asphyxie ;
Perdu seul dans la houle, enfin mon cœur s'ébat.
A la seconde où je vivrai,
En te radiant j'irradierai
De l'éclat rare du Paradis,
Et tel un Phare brûlant la nuit
J'écraserai tes hérésies,
Je noierai tes rivières taries
D'idées trop noires pour mes envies,
Broierai tes soupirs rabougris
Jusqu'à faire taire ton dernier cri.
Alors jamais plus.
Jamais plus tu ne me briseras ainsi.
Toi, qui n'est pas moi.