Je suis les doigts qui déshabillent

scribleruss

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   Vingt-quatre mars deux mille onze . 16.53  

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   Mon encrier est bien plein encore. Il attend la plume. Le porte-plume attend mes doigts qui vont .. qui vont... que peuvent faire les doigts avec un porte plume...       

Humm tremper sa plume dans l'encrier... Allez les doigts ! le porte-plume vous attend ! vous êtes au porte-plume ce que des bras d'homme sont au corps d'une femme... c'est joli non ? c'est le printemps, alors normalement ça doit inspirer le printemps, des petites fleurs qui croissent sur les pelouses, dans les champs... le corps d'une femme comme un porte-plume.    

   Que j'aimerais être le corps d'une femme porte-plume pour être conduite, cajolée, prise, caressée par les doigts d'un homme, ah le doigt de l'homme sur une lèvre, le doigt de l'homme sur une joue et les lèvres d'un homme sur le front d'une femme  ..     

   Holà ! là je m'égare dans le labyrinthe des mots, la femme, le porte-plume, l'encre et l'encrier, les doigts dans l'encrier, ou la plulme, les doigts sur le corps du porte-plume..     L'encre est verte, comme la souris, mais aussi comme la robe que vous portiez ce soir d'été, vous étiez nue dessous et je vous ai quittée quand même. Vous pleurâtes ce soir là c'est si triste de n'être pas déshabillée par les mains d'un homme, une autre femme m'attendait, mais celle-là je ne l'ai pas déshabillée, ça se mérite...    

   Je suis les doigts qui déshabillent, la robe a glissé au pied du porte-plume. La plume est nue ... elle plonge dans l'encrier, elle ne sait pas nager, je la sauve, je l'étends sur la page, elle bave, elle dégouline... je déteste les porte-plumes, les plumes et les encriers..     

   Apportez-moi un linge, oui là sur le front, j'ai des sueurs, j'ai des peurs, ce soir les amours défuntes sont venues cogner à ma porte, cogner dans ma tête ... .

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