J’espère que nous aurons une belle traversée 

My Martin

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Mercredi 4 décembre 1872  

 

Six cent milles nautiques (1 100 km) du Portugal ; quatre cents milles nautiques (740 km), à l'est des Açores  

 

Navire de commerce battant pavillon britannique (capitaine David Reed Morehouse, né en 1835. 37 ans), le Dei Gratia fait route vers Gibraltar  

 

13 heures. A une distance de dix kilomètres. John Johnson, l'homme de barre, remarque un brick-goélette à la course erratique. Hunier et grand foc. Autres voiles, ferlées 

 

Les navires se rapprochent ; le pont est désert 

 

Le capitaine envoie le lieutenant Olivier Deveau, le second maître John Wright, et John Johnson, à bord du brick  

Le gréement est endommagé mais le navire est en état de naviguer 

 

Les cabines sont intactes  

La plupart des documents du navire et les instruments de navigation du capitaine ont disparu 

Journal de bord, dimanche 24 novembre 1872. "Le voyage se déroule sans incident", écrit le capitaine Briggs -dernière mention 

L'habitacle abritant le compas est déplacé ; sa protection en verre, brisée  

Hublots, ouverts 

 

La trappe de la cale (partiellement inondée sous 1,10 mètre d'eau) avant, ouverte Abandonnée sur le pont, une canne de sondage improvisée ; utilisée pour mesurer le niveau d'eau dans la cale ?  

La marchandise est à bord ; des vivres, pour six mois


Le canot de sauvetage manque. L'équipage a abandonné précipitamment le navire  

 

« La cargaison, qui consiste en fûts d'esprit, n'est pas touchée. Une cabine qui a dû être habitée par une femme et son enfant (dans le berceau, le creux du corps), n'est pas pillée. Tout est à sa place. Une fiole contenant de l'huile est posée sur une machine à coudre. Sur une table, une pelote de coton et un dé à coudre ... » 

 

Aucun signe apparent d'incendie ou de violence 

 

Une trombe marine expliquerait la présence d'eau dans les cabines, l'état dégradé du gréement ? 

La canne de sondage. Une défaillance des pompes aurait donné à Briggs la crainte que le navire n'embarque rapidement de l'eau. Mauvaise évaluation du risque, le capitaine donne l'ordre d'abandonner le navire ? 

Temporairement, pour un transfert à bord de la chaloupe –un cordage traîne à la mer ? 

 

 

Le Dei Gratia remorque le bateau jusqu'en Espagne. Gibraltar -à 1 100 km. Depuis 1704, possession anglaise  

 

Selon le droit maritime, à la mesure des risques encourus, un sauveteur peut espérer une part substantielle de la valeur combinée du navire et de la cargaison 

 

Jeudi 12 décembre 1872. Arrivée à Gibraltar 

 

 

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18 mai 1861. Chantier naval de Joshua Dewis, Parrsboro, Comté de Cumberland, Nouvelle-Écosse (Canada). Le brick-goélette Amazon est lancé. Longueur, trente mètres 

 

Dommages, réparations. Décembre 1868. Port de New York, bureau des douanes. Rebaptisé Mary Celeste, enregistrement du vaisseau  

 

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États-Unis. Port de New York 

Dimanche 3 novembre 1872. Le capitaine Briggs (de longue date, famille de marins), protestant rigoriste, homme intègre -il possède des parts du navire 

 

Le capitaine écrit à sa mère Sophia Matilda 

« Notre vaisseau est en parfaite condition et j'espère que nous aurons une belle traversée » 

 

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Jeudi 7 novembre 1872. Départ  

Le capitaine Benjamin Spooner Briggs (1835-1872. 37 ans). Son épouse (et cousine) Sarah Elizabeth Cobb. Leur fille Sophia Matilda (deux ans ; née en 1870) 

Confié à sa grand-mère à Rose Cottage (Marion, Massachusetts), leur fils Arthur Stanley (1865-1931) est resté à terre, pour ne pas manquer l'école  

 

Sept hommes d'équipage 

Le second, Albert G. Richardson ; il a déjà navigué avec Briggs, dont il a épousé une nièce 

L'adjoint, Andrew Gilling (25 ans), New-Yorkais, d'origine danoise 

Le steward (jeune marié), Edward William Head 

 

Originaires des îles de la Frise (le long de la mer du Nord), quatre Allemands. « Pacifiques et marins de première classe » 

Les frères Volkert et Boz Lorenzen 

Arian Martens 

Gottlieb Goudschaal 

 

Sous pavillon américain, le brick transporte de l'alcool dénaturé (de l'éthanol impropre à la consommation -solvant ou désinfectant). D'Amérique du Nord, vers Gênes, Italie 

Les tonneaux sont de mauvaise qualité, les émanations sont inflammables ? Boule de feu, une explosion ne laisserait pas de trace ? 

 

 

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Le brick-goëlette Dei Gratia est immatriculé au Royaume-Uni 

A Hoboken (New Jersey), non loin de la Mary Celeste, il reçoit son chargement de pétrole à destination de Gibraltar  

Le capitaine, David Morehouse, et son second, Oliver Deveau, sont originaires de Nouvelle-Écosse. Parcours similaire. Morehouse et Briggs se connaissent ? 

 

Vendredi 15 novembre 1872. Huit jours après la Mary Celeste, le Dei Gratia prend la mer, destination Gibraltar ; même route maritime 

 

 

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Dimanche 17 décembre 1872. Gibraltar. Tribunal maritime  

Présidence du juge en chef de Gibraltar, Sir James Cochrane 1798-1883  

Procureur-général, Frederick Solly-Flood -arrogant, pompeux, obtus 1801-1888. Son opinion est faite 

 

Le brick Mary Celeste a été assuré bien au-delà de sa valeur réelle ; James H. Winchester 1824-1913, copropriétaire du navire, n'est pas interrogé 

 

Les témoignages d'Olivier Deveau et de John Wright, premier et second maîtres, confortent Flood dans sa conviction 

« Il y a eu un crime quelque part. L'alcool en est la cause. » 

Enivré avec l'alcool transporté (impropre à la consommation), l'équipage a assassiné les officiers et la famille de Briggs  

 

Pour l'opinion publique, Morehouse et son équipage « resteront toujours suspects » 

 

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Lundi 8 avril 1872. La question de la récompense est décidée 

Les sauveteurs reçoivent 1 700 livres, soit un cinquième de la valeur totale du navire et de sa cargaison 

 

Étant donné les risques encourus pour ramener la Mary Celeste au port, la récompense aurait dû être deux ou trois fois plus importante 

 

 

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Nouveaux propriétaires. Le brick Mary Celeste reprend la mer  

 

Mauvaise réputation 

 

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Samedi 3 janvier 1885. Groupe d'armateurs de Boston. Tentative de fraude à l'assurance. Côte d'Haïti, au large de la côte ouest de Port-au-Prince 

Le capitaine Gilman C. Parker échoue volontairement la Mary Celeste, sur un récif corallien -le Banc du Rochelois 


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