J'me souviens vaguement.

J'me rappelle vite fait d'un beau mec rencontré tout aussi rapidement au cinéma, un jour d'hiver où je crois avoir été en compagnie de mes deux parents. Il était beau, ce gamin, à en croire la tronche un peu décrépie de son père, la mère l'avait plutôt bien réussi. J'me rappelle aussi qu'il était hyper grand et vachement plus âgé que moi, mais qu'il avait le même truc sexy que son père, ouai. Pourtant, le vieillard m'emballait pas du tout. Passons. Il bossait beaucoup, visiblement, souhaitant peut-être devenir enseignant dans les neurosciences. J'avais toujours trouvé cela idiot, de s'engager pleinement dans une pareille quête, jusqu'à ce que je note en moi l'étendu des dégâts, causé par notre intelligence. Le père était professeur de sport. Ouai. De salsa aussi. C'était un vieux petit, avec un truc franchement pas aimable et un peu limite dans ses interprétations de beauté féminine. Mais passons, encore une fois. Parce que le gamin, qui avait comme de coutume suivit les pas de son père, avait plutôt le truc bien carré, bien rigide et bien droit des familles très rigides et instruites. J'm'en rappelle, ouai. Parce qu'en moi, je lui ai souhaité deux trucs à ce gars. Du courage pour ces années à passer dans les études. Et du courage, pour ces années qu'il passerait, à la sortie de ses études. J'ne sais pas, ça me revient comme ça. Mais bon, j'ai bien pigé un truc dans ma vie, moi. Les études nous instruises et on les fait grandir nous-mêmes jusqu'au stade où l'on se fait vieux et l'on doit quelque peu sortir du cursus. Puis ça, je crois que c'est la claque terminale et la plus fatale. 

Les études, c'est une drogue à court, long et moyen terme. Tu ne peux t'en défaire, tu ne peux pas abandonner ta soif de curiosité et tu ne peux que nourrir habilement les petites graines d'intelligence que t'offre ton cerveau. T'es là, tu les cultives, tu réfléchis hâtivement, t'en veux toujours plus et encore mieux mais au final, tu peux pas t'empêcher de continuer tes apprentissages.