Be anything you want to be - La promesse de Jo'burg...

sam-dibie

Je débarquais pour la premiere fois en Afrique du Sud. Bizarre de retrouver mes impressions d'alors. Tout a changé et rien n'a changé. Sauf que le vieil homme s'en est allé. Pour un repos bien mérité.

Aéroport de Johannesburg – Afrique du Sud, le 23 septembre 2005

Johannesburg, Johanna pour les intimes… Dans cette Afrique du Sud qui longtemps nous a fait fantasmer. Dans un sens comme dans l’autre…

Longtemps cette ville n’a été rien d’autre pour moi que le symbôle de l’apartheid. Johannesburg où je n’aurais jamais pensé me retrouver autrement que dans un ghetto. D’ailleurs, pour moi, Johannesburg s’est longtemps réduite à Soweto. Le township de la souffrance et du combat. Avec les images de Steve Biko et Nelson Mandela en persistance rétinienne. Johannesburg n’a pas grand-chose à voir aujourd’hui avec ce cliché que je m’étais fait. En tout cas pas dans ce hall d’aérogare.

Johannesburg, son airport lounge, sa population bigarrée… On est vraiment dans une ville métisse en plus d’être dans un aéroport. Des hommes d’affaires, zimbabwéens je présume, dans leurs sahariennes noires tirent derrière eux leurs mallettes à roulette, une dame noire, aussi endimanchée que ma mère lors de ces séminaires, élégante et raffinée, devise tranquillement avec sa voisine qui tient un sac dont on devine, à l’attention qu’elle lui porte, qu’elle serait pour le moins malheureuse de le perdre.

Des employés d’aéroport, dans leur uniforme  à jaquettes fluo, vont et viennent dans une incessante rotation, essentiellement dirigée vers les ascenseurs et les toilettes. J’attends que l’embarquement commence…

J’attends et je me souviens. Give me hope Johanna, donnes-moi de l’espoir, comme dans la chanson. Johanna s’est réveillée pleine d’espoir un matin de février 1990. Ce matin-là, un vieil homme est sorti de prison, porteur de l’espoir de tout un peuple. Ce matin-là, je voyais enfin à quoi ressemblait un mythe : il avait la silhouette d’un homme meurtri par le temps et les souffrances, il avait la fragilité de ceux qui ont trop attendu, trop espéré de l’humanité, il avait le regard sûr de ceux qui ont rarement douté, il avait le visage de Nelson Mandela.

Le mythe est mort il y a peu, nous laissant orphelins, et héritiers d'un combat pour la dignité qui jamais ne cesse. Et Jo'burg nous promet désormais que, qui que nous soyons, nous pouvons devenir exactement ce que nous avons envie d'être...
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... Chiche!
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