Jouir Sang
My Martin
Le marquis de Sade
« Oui, je suis un libertin, je l'avoue ; j'ai conçu tout ce qu'on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n'ai sûrement pas fait tout ce que j'ai conçu et je ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel, ni un meurtrier. »
La famille de Sade est une famille de la noblesse française d'origine provençale, qui remonte au XIIIe siècle. Elle compte parmi ses membres, des hommes de lettres -le plus connu est le marquis de Sade-, des hommes politiques, des magistrats, des évêques, des militaires, en Provence et Comtat Venaissin
Sade viendrait de Saze (Gard), nom d'un village à l'ouest d'Avignon (12 km) - château du Moyen Âge
Père : Jean-Baptiste (Mazan, Vaucluse, 1702-Montreuil, 1767 - 65 ans) - franc-maçon, reçu à Londres, loge de Montesquieu "The Horn" en 1730 -installé à La Coste, militaire et diplomate - ambassadeur de France en Russie en 1730. Lieutenant-général des pays de Bresse, Bugey, Valromey et Gex. Le premier Sade à quitter la Provence pour aller à la Cour
Jean-Baptiste est connu sous le titre de comte de Sade. Comte, Marquis (Donatien Alphonse), sont des titres de courtoisie, car le fief de Sade n'a pas été érigé par lettres patentes
Mère : Marie Éléonore de Maillé (Paris, 1712-couvent des Carmélites, Paris, 1777 - 65 ans) - liée au prince de Condé, famille de Maillé-Brézé - dame d'honneur de la princesse de Bourbon-Condé
Fils unique Donatien Alphonse François de Sade,
né le 2 juin 1740 à Paris
mort le 2 décembre 1814 à Saint-Maurice (Val-de-Marne) - asile de fous de Charenton - 74 ans
homme de lettres, romancier, philosophe - initié à la franc-maçonnerie, comme son père ?
Épouse : Renée-Pélagie de Sade (1741–1790 - 49 ans) - fidèle entre les fidèles - riche héritière, famille de magistrats
une sœur. Anne Prospère Cordier de Launay de Montreuil (1751-1781) sera la maîtresse de Donatien
le mariage du marquis de Sade (23 ans) est célébré avec Renée-Pélagie Cordier de Launay de Montreuil (22 ans), en l'église Saint-Roch de Paris, le 17 mai 1763
Enfants - trois fils, une fille
Louis Marie de Sade - 1867-1809 - 42 ans
Donatien Claude Armand de Sade - 1769-1847 - 78 ans - il brûle un certain nombre d'œuvres de son père, gratte le nom sur les arbres généalogiques et impose l'omerta à ses descendants
Les archives non brûlées furent rangées dans un coffre, scellé derrière les étagères de la bibliothèque du château familial de Condé-en-Brie (Aisne) - berceau de la famille de Condé -1814-1983, château transmis par héritage à la famille Sade
... descendants actuels en ligne directe - l'aîné est habilité à porter le titre de comte (de préférence à "marquis" / sulfureuse célébrité du Marquis l'écrivain) ou de marquis... Xavier et Rose en 1946, premiers à réhabiliter la mémoire du Marquis dans la famille... 5 enfants - 3 fils, 6ème génération actuelle : (marquis de Sade) Elzéar l'aîné, né en 1947 -graphiste près de Richelieu, Indre-et-Loire-, Hugues et Thibault
Armand de Sade - 1769-Condé-en-Brie, 1847 - 78 ans
Madeline Laure de Sade - 1771-1844 - 73 ans
Sade transgresse tous les interdits, religieux, moral
penseur de la liberté, révolutionnaire, opposant à la peine de mort, artisan de la liberté sexuelle de la femme. Emprisonné pour ses idées, non pour ses actes :
meurtres, enlèvements, séquestrations de jeunes filles, empoisonnements, flagellations, tortures, incestes, viols, abus sexuels sur mineurs(?)
Les contemporains du Marquis ... « un écrivain qui fantasme ce qu'il n'a pas fait »
La censure sévit contre lui. Il vit 74 ans, passe 27 ans en prison. Il écrit dans "le pressurage" de son interminable enfermement
« On n'est pas criminel pour faire la peinture des bizarres penchants qu'inspire la nature »
Prison -dont 6 ans à la Bastille, 7 ans au donjon de Vincennes, 12 ans à l'asile de fous de Charenton, où il meurt-,
des moments de liberté
Lors de séjour à Charenton, il refuse sa libération par Napoléon et écrit son épitaphe
Trois pages in-12 en partie brûlées, texte écrit par Sade en écriture à l'encre et en écriture secrète au jus de citron
... "Sous les rois, ce monstre odieux
[le despotisme] S'empara de sa vie entière ;
Sous la Terreur il se maintient
Et met Sade au bord de l'abîme ;
Sous le Consulat, il revient :
Sade en est encore la victime."
Il correspond avec son épouse et demande des pâtés d'anguille, de fleurs d'oranger, des gâteaux au chocolat, des instruments de plaisir
Il insulte le censeur qui caviarde ses lettres -"ce coquin qui gribouille", "ce grenier à coups de bâton". Il écrit, philosophe,
La philosophie " n'est point l'art de consoler les faibles" - "elle n'a d'autre but que de donner de la justesse à l'esprit et d'en déraciner les préjugés"
explore ses visions toxiques
"... Cette façon de penser ... allège toutes mes peines en prison, elle compose tous mes plaisirs dans le monde et j'y tiens plus qu'à la vie. Ce n'est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c'est celle des autres"
A partir de 1768, sa vie n'est qu'un interminable démêlé avec la police, ponctué d'emprisonnements, de libérations, de fuites. Sade utilise ses loisirs cellulaires à écrire des romans libertins, dont l'audace retarde la publication
1791 - "Justine ou les Malheurs de la vertu" - 1ère version écrite à La Bastille
"Justine ou les Malheurs de la vertu" est le premier ouvrage du marquis de Sade publié de son vivant, en 1791, un an après avoir été rendu à la liberté par la Révolution et l'abolition des lettres de cachet
Sade a déjà plus de 50 ans. Une œuvre sur laquelle Sade reviendra à de nombreuses reprises au cours de sa vie et qui connaîtra trois versions successives mais aussi une suite intitulé "Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice". Scènes de viols, de mutilation, perpétrés par des médecins, des hommes d'église, des professeurs,
1797 - La Nouvelle Justine, suivie de l'Histoire de Juliette sa sœur - manuscrit écrit en 1788
Après cinq ans de relative tranquillité, ce dernier titre lui vaut de nouveaux ennuis avec la police du Premier Consul Bonaparte : arrestation en 1801 et transfert en 1803 à l'asile de fous de Charenton, où Sade demeure jusqu'à sa mort
L'influence de Sade est considérable sur certains artistes, qui ont vu dans ses excès d'imagination, la volonté de libérer l'homme de ses entraves
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1740
Sade, né le 2 juin 1740, rue de Condé, située aujourd'hui à Paris 6e - à l'hôtel de Condé
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1754 - Sade a 14 ans
Sade est un jeune noble de bonne famille dont l'avenir semble tracé. Il entre au lycée Louis-Le-Grand à 10 ans puis intègre à 14 ans l'École des chevau-légers de la garde du roi à Versailles. Dès son plus jeune âge, le jeune garçon intrigue et inquiète
Sade entre à 14 ans dans une école militaire puis revient à Paris en 1763 avec le grade de capitaine
Il montre, en fréquentant les actrices et les courtisanes, son goût pour la luxure, qui lui vaut, l'année même de son mariage, un premier séjour en prison pour "débauche outrée"
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1763 - 23 ans
En 1763, Sade épouse Renée-Pélagie de Montreuil. Une union arrangée par les familles des deux époux mais qui semble, au moins pendant un temps, heureuse
Moins de six mois après son mariage, c'est l'affaire Jeanne Testard, du nom de cette prostituée occasionnelle -20 ans, ouvrière en éventails- qui accuse le Marquis de sévices -il a joué du canif- et de blasphèmes. Le marquis de Sade est arrêté pour "débauche outrée" dans sa garçonnière de la rue Mouffetard et emprisonné au donjon de Vincennes, sur ordre du roi
Premier scandale d'une longue série
Ces excès -non ses textes- rendent le nom de Sade célèbre auprès de ses contemporains
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1764 - 24 ans
Il est libéré en septembre 1764, année à partir de laquelle la police ne cesse de le suivre et de rapporter ses faits, gestes et écrits
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1766 - 26 ans
Le château familial de Lacoste (entre Bonnieux et Gordes dans le Luberon, Vaucluse) - résidence de prédilection du Marquis, qui aimait le village
En 1716, le château est légué par une cousine à Gaspard-François de Sade, seigneur de Saumane (Gard, fief de la famille), grand-père du Marquis
En 1766, le Marquis entreprend la restauration et l'embellissement de l'édifice. Il n'y habite pas en permanence
À partir de 1769, le château de Lacoste permet au Marquis de fuir régulièrement la vie parisienne. Ainsi que les scandales, les condamnations, que suscite son comportement sulfureux. Il organise des parties fines
En 2001, Pierre Cardin 1922-2020 achète le château et entreprend d'importants travaux de consolidation et de sécurisation du site. Il rachète de nombreuses maisons du village (et tue le village, accusent ses détracteurs). Son héritier est son neveu, Rodrigo Basilicati-Cardin, né en 1970
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1768 - 28 ans
A Arcueil, au printemps 1768, Sade abuse d'une prostituée. La veuve Rose Keller est flagellée, entaillée avec un canif. Ses blessures sont traitées avec de la cire brûlante. Le Marquis recommence plusieurs fois, menace de la tuer si elle ne cesse de hurler
Rose Keller accepte les propositions du Marquis de Sade, mais est effrayée par l'appareil de torture qu'il déploie autour d'elle. Elle s'échappe par la fenêtre, se blesse dans sa chute. Elle s'enfuit et porte plainte, malgré les 2400 livres versées en guise de dédommagement
L'affaire est jugée devant la justice du roi en juin 1768. Sade est incarcéré au château de Saumur puis à celui de Pierre-Scise, à Lyon. Le Roi signe une lettre d'abolition, qui annule la condamnation de Sade à l'emprisonnement « pour le restant de ses jours »
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1768
Après sa libération, il se retire en Provence sur ses terres de Lacoste où il séjourne avec sa femme et leurs trois enfants
Dans les années qui suivent, Sade voyage avec sa maîtresse -sa belle-sœur-
la chanoinesse Anne-Prospère de Launay (1751-1781)
Il souhaite reprendre sa carrière militaire puis renonce. Il vend sa charge de capitaine commandant, organise des représentations théâtrales
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1772 - 32 ans
Marseille, hôtel des treize Cantons, hôtesse Mariette Borely, "Soirée de Cythère"
Lors d'un bal que Sade donne à Marseille, en juin 1772, il aurait ajouté dans le dessert des pastilles de chocolat, préparées avec des mouches cantharides séchées et pulvérisées (effets soi-disant aphrodisiaques). Plusieurs malades, empoisonnement. Participation active du valet-complice-copiste le fidèle Latour. Sodomie -passible de la peine de mort / bûcher-
« Il n'est point d'homme qui ne veuille être despote quand il bande. »
Sade est condamné à mort par contumace, le 11 septembre 1772
Le Marquis de Sade est résolu à enlever sa belle-sœur, Mlle de Montreuil/Anne-Prospère de Launay, pour s'enfuir dans un pays étranger
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1768 - 1772
Arrêté, puis évadé, il est finalement repris et, sous le coup d'une lettre de cachet, incarcéré successivement à Vincennes, à la Bastille et à Charenton
Fêtes, fastueux. Il dépense la dot de sa femme et ses revenus. Il s'endette pour payer ses « folles dépenses » (Mme de Montreuil). Il passe la première semaine de septembre 1771 à la prison parisienne de For-l'Évêque pour dettes. Prison sordide, proche du quai de la Misère (le quai de la Mégisserie).
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1775 - 35 ans
Le Marquis est impliqué dans plusieurs affaires qui vont définitivement sceller son destin
Château de Lacoste - en 1775, a lieu l'affaire des "petites filles". Cinq jeunes filles et un garçon séjournent dans la demeure du Marquis et subissent sévices, coupures avec un canif
Scandale sans précédent -la famille fait disparaître les documents et réagit : Sade emprisonné
Sade fuit un temps en Italie, la justice le rattrape
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1777 - 37 ans
Sa belle-mère, la Présidente de Montreuil -1721-1789 Mme Claude René Cordier de Launay de Montreuil, épouse d'un président à la Cour des aides- joue de son influence. Elle fait arrêter Sade en 1777, grâce à une lettre de cachet. Donjon de Vincennes. Au début de l'année 1778 il est transféré à Aix en Provence et rejugé pour l'affaire de Marseille. Le jugement est cassé, il n'est plus accusé que « d'admonestation pour débauche et libertinage », avec au final 50 livres d'amende et une interdiction de séjourner à Marseille pendant trois ans
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1777 et 1777-1784
7 ans - donjon de Vincennes
Sade a trente-huit ans. Il reste onze ans enfermé, d'abord au donjon de Vincennes puis à la Bastille où il est transféré le 29 février 1784, le fort de Vincennes devant être désaffecté en tant que prison d'État
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1782 - 42 ans
Dans "Dialogue entre un prêtre et un moribond" (1782), Sade affirme un athéisme absolu et l'exprime dans ses écrits
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29 février 1784 - 4 juillet 1789
5 ans - prison de la Bastille
1785 - 45 ans "Les Cent Vingt Journées de Sodome, ou l'École du libertinage"
"Cent Vingt Journées de Sodome", recension des perversions humaines, œuvre inachevée rédigée sur un rouleau de papier de 12 mètres de long
"C'est maintenant, ami lecteur, qu'il faut disposer ton cœur et ton esprit au récit le plus impur qui ait jamais été fait depuis que le monde existe, le pareil livre ne se rencontrant, ni chez les anciens, ni chez les modernes "
La première œuvre importante du marquis Donatien Alphonse François de Sade. Rédigé à la prison de la Bastille, où ce fils de noble provençal est transféré en 1784 du donjon de Vincennes. Il est incarcéré depuis sept ans, sa famille ne parvient plus à le protéger des accusations d'enlèvements, orgies, actes de sodomie et tortures infligées à ses victimes, qui le poursuivent depuis son plus jeune âge
Théâtre du sexe, de la démesure et de la souffrance ; quatre aristocrates font subir six cents perversions à quarante-deux jeunes (filles et garçons) enfermés dans un château
"Combien de fois, sacredieu, n'ai-je pas désiré qu'on pût attaquer le soleil, en priver l'univers, ou s'en servir pour embraser le monde ?"
A l'automne 1785, l'auteur met en forme ses brouillons, en un texte d'une écriture serrée et minuscule sur des feuillets de 11,5 cm de large, en partie recto et verso, collés bout à bout pour former un rouleau de 12,10 mètres de long. Il l'insère entre les pierres de sa cellule
Le rouleau est dans un étui de cuir ; (légende) pas en forme de bite, que le Marquis s'enfonce dans le cul, pour le dissimuler aux geôliers
Le 2 juillet 1789, Sade harangue de sa fenêtre la foule des sans-culottes réunie sur la place de la Bastille. Appel à la rébellion
Sade observe de la fenêtre grillagée de sa cellule l'agitation Faubourg Saint Antoine. Il hurle alors que les prisonniers de la Bastille sont en train d'être égorgés. En réalité, la forteresse est déjà presque vide à cette date
Le gouverneur de la prison le fait transférer à l'hôpital psychiatrique de Charenton, sans ses affaires
La prison est prise d'assaut et incendiée
Sade est persuadé que son ouvrage est perdu, il verse des « larmes de sang »
Le manuscrit est trouvé par un révolutionnaire, Arnoux de Saint-Maximin, qui le vend à un tiers
1789 - pendant 3 ans est instaurée une relative liberté de la presse. De multiples journaux sont créés
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Printemps 1790 - 50 ans
Rendu à la liberté le 2 avril 1790 par l'abolition des lettres de cachet, Sade s'installe à Paris. Il a cinquante ans. Il est méconnaissable, physiquement marqué par les treize années en prison
"Mon malheur est d'avoir reçu une âme ferme qui n'a jamais su plier et qui ne pliera jamais"
Pendant la Révolution, ses deux fils émigrent, sa femme -fidèle et dévouée dans l'adversité pendant 27 ans 1763-1790- obtient la séparation du fait de ses violences conjugales. Ses biens en Provence sont pillés, sans ressources, le Marquis de Sade essaie de faire jouer ses pièces de théâtre pour pouvoir survivre
Bien qu'ayant milité dans une section révolutionnaire de quartier, il est condamné à mort en 1793. Il échappe à la guillotine à cause d'une erreur administrative. Il vit alors modestement de ses publications
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1791 - 51 ans
"Justine ou les malheurs de la vertu", paru en 1791, est la première œuvre publiée du vivant de Sade
Juliette : « Ma pensée est prompte à s'échauffer »
"La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux", sous-titré Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles est imprimé quatre ans plus tard
Sade ne reconnaît pas la paternité de ce premier livre, ni du second
En 1799, "La Nouvelle Justine, suivie de Histoire de Juliette, sa sœur" sont livrés au public
Ces trois œuvres, dont Sade nie être l'auteur, paraissent anonymement avant de rejoindre la clandestinité, puis de disparaître après un temps de la circulation
Des gravures : des personnages -femmes, hommes. Chaleur, sueur, emmanchés, chevauchée pyramidale
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1792-1793
Libéré le 2 avril 1790, Sade intègre en 1792 la section des Piques dont il prend la présidence en 1793. Il retrouve Robespierre -la fin justifie les moyens-, qui le déteste profondément. Le marquis de Sade est subversif, trop révolutionnaire
le noble écrivain fut au Comité des Piques, un ardent révolutionnaire
« Français, encore un effort si vous voulez être Républicains »
Il remet en cause l'idée des lois, de la responsabilité collective. Il est opposé à la peine de mort et, profondément athée, prône la déchristianisation de la France
Il dénonce les massacres des guerres de religion et l'Inquisition, il est opposé à la guillotine
Il échappe à cette dernière, après avoir été accusé de trahison et renonce par la suite à l'engagement politique
Il assure alors sa subsistance avec la production d'ouvrages clandestins pornographiques
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1793-1794 prison sous la Terreur
Il est renvoyé en prison sous le Consulat, jusqu'à la fin de sa vie (1814 - chute de l'Empereur)
Les mois de liberté du Marquis, correspondent au bref temps de liberté de la presse
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1799
Joseph Fouché (1759-1820) est nommé ministre de la Police générale à la fin de l'année 1799. Génie politique. Surveillance de la population, naissance de la police moderne. Censure préalable et censure répressive
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1801 - 61 ans
(Des ouvrages de Sade sont saisis chez son imprimeur - écrits outrageux, violence pornographique) Sade est arrêté. Il est interné, sans jugement, de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie (prison rue de la Clef, à Paris - 5e arrondissement).
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1803
Napoléon rétablit la censure de la presse. Museler la population. Contrôle strict des journaux, les imprimeurs prêtent serment.
Art. 10. Il est défendu de rien imprimer ou faire imprimer qui puisse porter atteinte aux devoirs des sujets envers le souverain, et à l'intérêt de l'État.
L'Empereur lui-même donne son accord à la diffusion de telle ou telle information dans le seul organe officiel, Le Moniteur universel (1789-1901)
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1803-1814
11 ans, asile de Charenton - Saint-Maurice (Val-de-Marne)
De 1803 à 1814, année de sa mort, le sulfureux libertaire vit ses dernières années, enfermé à l'asile de Charenton
En 1803, son attitude provoque des plaintes qui obligent les autorités à le faire transférer le 14 mars 1803 à Bicêtre, la « Bastille de la canaille et de la bourgeoisie »(Val-de-Marne)
Le séjour est trop infamant pour la famille qui obtient le 27 avril 1803, un nouveau transfert à l'asile de Charenton
le médecin-chef, en désaccord avec le directeur, estime que la place de Sade n'est pas à l'hôpital mais « dans une maison de sûreté ou un château-fort »
La liberté dont il jouit à Charenton est trop grande. La société ne guérira pas Sade, elle doit le soumettre à « la séquestration la plus sévère »
En 1808, le préfet de Paris Louis-Nicolas Dubois (1758-1847) ordonne son transfert au fort de Ham (Somme)
La famille intervient auprès de Joseph Fouché 1759-1820, redoutable ministre de la Police, qui révoque l'ordre et autorise Sade à demeurer à Charenton
1804 - Sade a l'autorisation d'installer sa maîtresse depuis 1790, Marie-Constance Quesnet née Renelle -comédienne de 33 ans, sa compagne jusqu'à sa mort-, à l'asile
1805 - Le régisseur de l'asile se nomme François Simonnet de Coulmiers 1741-1818 (homme d'église et homme politique - pas médecin). Il a des idées d'avant-garde : le théâtre aide les aliénés à apprivoiser leur folie. Dans l'enceinte de l'hospice, il fait ériger une scène et un parterre pour 200 spectateurs
Sade est ravi, il aime le théâtre, il écrit des pièces (plusieurs jamais jouées) :
"Le Capricieux", comédie en cinq actes et en vers,
"L'égarement de l'infortune", drame en trois actes écrit en 1781 alors qu'il est emprisonné à Vincennes
"Le boudoir ou le mari crédule", courte pièce saisie par la police après sa rédaction en 1783 à la prison de Vincennes,
La seule fable connue écrite par le Divin Marquis - probablement écrite durant son emprisonnement à la Bastille, conte de quatre pages
Écrite en 1791, la seule pièce de Sade acceptée par la Comédie française, "Le mysanthrope par amour", comédie en cinq actes
Sans doute l'une des dernières pièces écrites par Sade en 1807, quand il est enfermé à Charenton, "Franchise et trahison", pièce en trois actes et en prose
Sade écrit des saynètes -mièvres, histoires d'amour, ... Il se met en scène avec les malades mentaux de l'asile. La bonne société, les journalistes accourent à ce spectacle insolite. Voir le Marquis, les fous. En faire des gorges chaudes. Se gausser, insulter
1808 - nouveau directeur, le médecin aliéniste Antoine-Athanase Royer-Collard 1768-1825 n'approuve pas ces expérimentations. Il fait part de ses réserves aux autorités. François Simonnet de Coulmiers est remercié
Sade entretient une relation avec Madeleine Leclerc -14 ans-, apprentie repasseuse fort délurée, la fille d'une employée de l'hospice. Sa dernière folie
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1814 - 74 ans, Sade décède. « Œdème aigu du poumon d'une probable origine cardiaque »
« Le passé m'indiffère, le présent m'électrise et je crains peu l'avenir. »
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Testament du Marquis de Sade - rédigé à Charenton-Saint-Maurice, en état de raison et de santé, le 30 janvier 1806
« Je défends que mon corps soit ouvert, sous quelque prétexte que ce puisse être. ... La fosse une fois recouverte, il sera semé dessus des glands, afin que, par la suite, le terrain de ladite fosse se trouvant regarni et le taillis se trouvant fourré comme il l'était auparavant, les traces de ma tombe disparaissent de dessus la surface de la terre, comme je me flatte que ma mémoire s'effacera de l'esprit des hommes »
Ses dernières volontés ne furent pas respectées ; son corps fut autopsié, il fut inhumé dans le cimetière de Charenton, en terre consacrée - son nom, ses œuvres, ne furent jamais oubliées - étudiées, commentées
Son nom est passé dans le langage courant
Sadisme - déviation de l'instinct sexuel qui fait dépendre la jouissance, de la souffrance d'autrui ; souffrances physiques (coups, flagellations, mutilations) ou morales (injures, humiliations)
Sadique - qui se plaît à faire souffrir
Sadico-anal ou sadique-anal (psychanalyse) - synonyme : anal - se dit du second stade du développement des pulsions chez l'enfant, situé vers la 2ème ou 3ème année. Caractérisé par la transformation en zones érogènes des voies de l'exécration
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17 mai 1819
Première politique systématique de censure
Louis XVIII, gouvernement Decazes, la loi du Garde des Sceaux Hercule de Serre (1776-1824) crée un délit d'opinion - outrage à la morale publique et religieuse - délit appliqué à Gustave Flaubert et Charles Baudelaire
sanctionne « tout outrage à la morale publique et religieuse, ou aux bonnes mœurs »
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Mai 1968, graffiti sur les murs
"Sadiques de tous pays, popularisez les luttes du Divin Marquis !"
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