Journal aléatoire d'un alcoolique en sevrage

lafaille

Jour n°23

Jour n°23

La rationalité poussée à l'extrême, l'apologie de la pureté, le bio, le retour à l'état de nature, ça ne vous rappelle pas un des événements les plus sombres de l'Histoire ? Se sentir bien dans son corps comme dans sa tête, la jeunesse Hitlérienne serait heureuse de vous entendre. MERDE, les guerres ne suffisent jamais, l'horreur se trouve partout où je pose mon regard, recul et observation, et l'envie de boire me reprend. La lucidité face à cet Occident en recherche de valeurs me pousserait au cannibalisme le plus cruel. En premier, je mangerai les Féministes Militantes Véganes, les FMV, non ce n'est sûrement pas une bonne idée, leur viande sent le pissenlit. T'en penses quoi toi Fout-Le-Camp ? Tes yeux ne mentent pas, tu es capable de te gaver de tout ce qui ressemble à de la viande, tu es mon loup. Tu es ma louve. Alors voilà, je réfléchis, et hop le désir le plus fort l'emporte : l'alcool, le premier verre, merde Suzanne, tu me laisses dans un de ces bruns. On va se promener Fout-Le-Camp, t'es vraiment le seul soutien que j'ai en ce moment, le reste du monde me pousse vers le suicide à chaque instant. Dire qu'un seul verre pourrait me tuer depuis que je suis abstinent. Je serais tranquille. Mais je ne peux pas laisser Fout-Le-Camp, le mariage, c'est sacré. On ne crache pas sur le seul être qui vous maintient debout, quoique… Des fois, je lui en veux, mort, je ne suis plus là, et si je ne suis pas là, je ne pense plus. C'est con à dire, mais j'aime bien cette perspective, ça m'aide à tenir. Du coup, vlà je suis en vie, il est maltraitant Fout-Le-Camp, il me veut en vie, le soulagement et le répit, il ne faut pas y compter. Je ne t'en veux pas Fout-Le-Camp, tu fais ce que tu peux. Tu n'es qu'un chien. Arrête de me regarder comme ça avec ces yeux-là, c'est pas possible, ça me rend malade. Bon d'accord, tu n'es pas qu'un chien pour moi, tu es TOUT. Tu es LA VIE.

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