Journal aléatoire d'un alcoolique en sevrage

lafaille

Jour n°24

Jour n°24

Je me suis réveillé tôt ce matin, Fout-Le-Camp grognait à travers la porte d'entrée, qui pouvait bien se trouver là devant chez moi à 6 heures du matin ? Un huissier ? La propriétaire ? En tout cas, le chien n'aime pas qu'on le réveille tôt, on se ressemble lui et moi. Il est contrarié après, il ne digère pas la journée avenir, se recouche et repart dans un sommeil de plomb jusqu'au lendemain matin. Pas cette fois. Cela devait faire une heure qu'il hurlait à la mort, lui qui n'aboie jamais, il devait se passer quelque chose derrière cette foutue porte. J'ai enfilé un peignoir noir tout miteux comme mes cheveux, traversé la cuisine jusqu'à la porte, suivi de Fout-Le-Camp qui faisait des allers-retours depuis que j'avais posé le premier pied à terre. On ne le tenait plus le Fout-Le-Camp. Qu'y avait-il de si important pour qu'il fasse tout ce cirque ? Enfin je me décidai à ouvrir, une chienne se trouvait-là, étalée sur le tapis de la porte d'entrée. Fout-Le-Camp tourna autour de cette pauvre chienne et la belle finit par se réveiller, et malgré des yeux vitreux et son grand âge, elle semblait en pleine santé. Et ben mon vieux, ce n'est pas à moi qu'on ferait ça, venir au pas de ma porte et attendre que j'ouvre pour me renifler, t'en as de la chance Fout-Le-Camp. Allez viens entre ma belle, vais te donner à boire et à manger. Je claquai la porte derrière moi, les observèrent, Fout-Le-Camp souriait, il avait trouvé son amoureuse. Sans effort, sans rien demander, sans réclamation, elle était tombée du ciel. Et maintenant ils couraient tout deux avec cette fière allure des êtres qui ont trouvé leur complice et compagnon de route pour la vie. Sans crainte, ils pouvaient voir l'avenir. Qu'ils étaient mignons ces deux-là.

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