Journal aléatoire d'un alcoolique en sevrage
lafaille
Difficile de s'endormir cette nuit avec Eve, SANDRINE, et Mylène Farmer dans les pattes. Mes neurones essayent de se frayer un chemin de traverse, mais lorsque je m'échappe de l'origine du monde, je tombe direct sur les rats de labo. Ils reviennent me bouffer la cervelle, sans prévenir, ils se barrent de leur labyrinthe pour venir me sucer la moelle. Rien que d'y penser me donne la nausée, et me donne envie de boire, ce verre qui me serait fatal me donne de l'espoir pour continuer, paradoxal je suis, et j'assume. Jusqu'au bout.
Reviens et Fout-le-Camp se portent à merveille, ils sont à mes pieds, lovés, ils sont mignons ces deux-là. Je ne sais plus quoi foutre de mes 10 doigts depuis que j'ai arrêté la boisson. D'une, je ne dors plus, de deux, l'alcool a un rapport étrange avec le temps, il se dilue dans le vide de notre existence pour la remplir d'un rien et c'est ce rien qui fait tourner les aiguilles de l'horloge plus rapidement, tourbillon dans le néant, paroles en l'air et danses macabres, on se parle pour se dire que l'on n'est pas seul à sentir ce manque de sens évident. Oui Fout-Le-Camp, tu veux quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? elle est passée où encore Reviens ? Que je suis idiot, tu as faim. Ah ben te voilà toi. Reviens était couchée devant sa gamelle et me regardait, outrée de mon manque d'attention, excuse-moi Reviens je suis négligent, j'oublie toutes mes obligations, je suis indigne de vous, je ne vous mérite pas, je ne suis qu'un homme, un pauvre bougre mal foutu.