Journal de Cross, Chapitre 1

[Nero] Black Word

Première partie de mon histoire. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

Je m'appelle Henri Maxwell Cross, et je me disais que j'étais promis depuis longtemps à un brillant avenir. Mais rien ni personne ne l'a reconnu et j'ai moi-même cessé d'y croire avec le temps.

Malgré toutes mes connaissances, je ne fus pris dans aucune université, même à l'étranger. Pour certaines à cause d'un manque de place, d'autres me répondaient que j'étais trop jeune, que je manquais d'expérience. J'eus droit à une trop grande différence sur le profil recherché, l'excuse d'une demande d'inscription trop tardive, et tout cela quand je ne recevais pas la réponse la plus courante malheureusement, à savoir aucune réponse. Je ne fus accepté nulle part.

Quelques-uns de mes proches m'avaient fait la remarque que je devenais arrogant, orgueilleux et difficile à vivre avec le temps. Je ne sais toujours pas aujourd'hui s'ils avaient tort ou non, mais les sept années qui suivirent à faire des petits boulots, quand il y en avait, ne m'avaient pas aidé à être d'une meilleure compagnie.

Jusqu'au jour où ma grande histoire a commencé, cette histoire qui m'a poussé à la sauvegarder dans ce journal. Ce jour est arrivé pendant une banale journée d'hiver.



Quelques jours après mes 25 ans, à l'approche des fêtes de Noël, j'avais pris le train pour me rendre chez mes grands-parents et, alors que le soleil avait quitté le paysage avec mon envie de rester éveillé, j'arrivais à la gare pour découvrir que personne ne m'avait attendu.

Mon grand-père avait insisté pour venir me chercher, profitant d'une bonne excuse pour se pavaner avec sa nouvelle mustang. Mais il n'était nulle part. Introuvable.

Dans ma tête, je repensais à notre conversation téléphonique avec mes grands-parents, lui insistant pour venir me chercher et elle impatiente de me montrer son nouveau miroir ainsi qu'une collection de coquillages décoratifs pour sa salle de bain.

Seul à la sortie de la gare et à l'entrée du froid, mon moral s'en allait déjà retrouver le niveau de la température ambiante. Autant dire que je passais une horrible soirée.

Après près d'une heure à attendre, à faire le tour de la gare, à appeler mon grand-père par téléphone sans obtenir de réponse, je me résignais à prendre l'option du taxi. Une nouvelle attente interminable plus tard, durant laquelle je scrutais le monde et prenais des pauses forcées pour enlever la buée de mes lunettes, l'un des véhicules arriva enfin en vue de la gare.

Énerve, fatigué, frigorifié, j'avais vraiment hâte d'arriver et de me coucher dans un lit bien chaud en oubliant cet événement.

Quelques heures plus tôt, j'étais chez moi à m'ennuyer devant une série parce que je ne savais pas quoi faire en attendant mon départ, et après ce trajet je m'étais retrouvé dans le froid, seul, avec mon simple sac. Comme quoi notre situation peut changer en moins de temps qu'on le pense, me disais-je.

Pourquoi n'avais-je pas fait le trajet avec mes parents qui devait venir le lendemain ? Parce que la voiture débordait d'affaires inutiles et que ma mère ne voulait pas gâcher un coupon de réduction pour l'achat d'un billet de train.

Mon premier réconfort du moment fut que, malgré le fait que je portais un T-shirt sous ma chemise, mon blouson en cuir s'avéra être salvateur, tout comme mes chaussures de sécurité. Le deuxième fut que l'intérieur du véhicule était toujours mieux que l'extérieur.

Alors que mon attention fuyait l'instant dans l'horizon blanc de neige et noir de nuit, la radio du taxi chassait le silence à renfort de vieille variété française, ce qui me faisait espérer que le trajet serait le plus bref possible. Mais l'espoir fut vains.

Mes grands-parents habitant une maison perdue au milieu de prés, de champs et de montagnes, mon chauffeur se trompa plusieurs fois de route. Lui qui c'était venté de bien connaître cette campagne quand j'étais monté à bord.

Après que ce conducteur de taxi de contrefaçons ait tenté de m'extorquer une somme qui comprenait sûrement toutes ses erreurs de parcours, détruisant l'image de grands cartographes de la région qu'il avait tenté de me faire avaler, je finis par lui lâcher un billet d'une faible somme qui constituait la majeure partie de la fortune se trouvant dans mes poches. Il m'abandonna sur le bord de la route, comme il aurait abandonné un sac de vieilleries trop encombrantes et invendables.

Je fus ainsi contraint de marcher pendant une nouvelle heure aux côtés de champs, de forêts et dans des chemins terreux, serrant la lanière de mon sac pour contracter mes doigts, avant de finalement arriver.

La maison de mes grands-parents faisait deux étages. Une terrasse bordée de deux portes-fenêtres qui menait dans le plus grand salon qui m'avait été donné de voir, suivi d'une cuisine plutôt luxueuse. Sur la gauche se trouvait un couloir conduisant à une salle de bain, des toilettes, une cave et une chambre, sur la gauche un escalier menant au garage et deux chambres, une petite et celle de mes grands-parents.

A mes yeux, cette maison était un excellent exemple du luxe, malgré le peu de connaissance et le manque d'intérêt que j'en avais.

Ce soir-là je m'étais dit que mes grands-parents devaient avoir une bonne excuse pour m'oublier ainsi. Mais face à la bâtisse, devant laquelle était garée la Mustang, une seule fenêtre était allumée. Celle de la salle de bain du deuxième étage, jumelée à la chambre des parents de mon père.

J'eu beau écraser le bouton de sonnette à l'entrée, cogner la façade de la porte et hurler pour signaler ma présence et mon attente, aucune réaction. Aucune réponse. Ce qui acheva de me faire perdre patience.

A l'aide d'une pierre du jardin, je pus créer une nouvelle entrée en cassant une des surfaces vitrées d'une porte-fenêtre. Une fois entrée, je m'attendais au moins à voir mes grands-parents venir voir ce qui se passait, mais rien.

HENRI – Pas de panique, ce n'est que moi.

Aucune réponse. Aucun signe de vie. Tout était froid et silencieux dans cette grotte obscure que représentait ce salon, voir toute la maison.

Pénétrant les ténèbres de la demeure, éclairé par la lumière de mon vieux portable, je me dirigeais lentement jusqu'au deuxième étage, avant d'être surpris par des bruits étranges qui me parvenaient d'en haut.

Derrière la porte de la chambre, j'entendais la voix de ma grand-mère murmurer des choses incompréhensibles . Balayant la pièce sous le faible éclairage, repérant ce qui semblait être mon grand-père allongé sur le lit, je m'approchais nonchalamment, soupirant de le voir dormir pendant que sa femme parlait toute seule.

Le secouant assez fort pour le réveiller, je n'obtins aucune réponse. L'énervement aurait dû m'emporter une nouvelle fois, mais mon attention se porta une ceinture serrée autour de son cou, remarquant par la même occasion que les yeux de mon grand-père étaient exorbités, que sa bouche était ouverte dans un dernier râle et qu'il ne respirait plus.

Mon rythme cardiaque s'emporta d'un coup alors que l'expression orale de ma stupeur fut bloquée par ma main. La fatigue et la colère laissèrent place à la surprise, la nervosité, le questionnement. Peut-être même de la peur.

Dans les secondes qui suivirent, mon attention se porta sur la porte de la salle de bain entrouverte. Une faible lumière et des murmures s'en échappaient.

Je commençais à m'y approcher discrètement, essayant de traduire les paroles de ma grand-mère. Arrivé devant la porte, je l'ouvris lentement et, après que la gêne de l'éclairage s'écarte de devant mon regard, je fis face à un spectacle plus horrifiant que ce à quoi je venais d'assister peu de temps avant.  

  • Très bon début, intriguant comme j'aime, j'attends la suite avec impatiente !

    · Il y a presque 9 ans ·
    Tumblr njm2ld8abt1tqkwfoo1 500

    whoareureally

    • Merci beaucoup pour ton commentaire. =)
      J'ais déjà une bonne partie de la suite mais je me demandais si cette histoire pourrait plaire. ^^

      · Il y a presque 9 ans ·
      Prip.65248164.15.1

      [Nero] Black Word

    • Moi elle me plait en tout cas !

      · Il y a presque 9 ans ·
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      whoareureally

    • Ca me fais grandement plaisir.
      Je me pencherais sur la suite prochainement dans ce cas. ;)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Prip.65248164.15.1

      [Nero] Black Word

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