Journal de Cross, Chapitre 20 partie 2

[Nero] Black Word

Et voila, la fin de la première partie de l'histoire ! J'espère qu'elle vous a plus. Si c'est le cas, partager la. Merci pour votre lecture. =) https://www.facebook.com/BlackWordPage/


Je m'étais montré impassible face à cette remarque et face au silence laissé par la suite. Toute information était bonne à prendre. Le fait de savoir que ce centre était organisé pour faire disparaître au mieux un individu mais qu'il était bridé par des moyens serrés pourrait toujours s'avérer utile, ou devenir une gêne à laquelle je devrais faire face.

Aillant regagné tout son calme, elle reprit la parole.

"Vous devez également savoir que le but de notre centre est avant tout de confiner des objets comme le miroir ou le verre, certains pouvant être bien plus dangereux, mais également de garder enfermé des êtres vivants.

- Vous parlez de vos employés ?

- Pas seulement.

- C'est-à-dire ?"

Elle garda un nouvel instant de silence pour, sans doute, savourer mon interrogation. Mais ses petits suspenses devenaient insupportables. Plantant mon regard dans le sien, lui faisant comprendre qu'il était temps de tout me dire, elle eut un très léger sourire avant de me répondre enfin.

"Comme les objets, il y a des êtres vivants dotés de particularités hors du commun dans ce monde. Certains sont humains, d'autres des animaux, ainsi que des hybrides très variés, et il y en a même dont les origines nous échappent encore aujourd'hui. Et pour ne rien arranger, la plupart sont particulièrement dangereux, mais nous en avons qui sont devenus nos employés. Vous risquez d'être surpris.

- Vous voulez dire que parmi ces êtres si particuliers, une partie d'entre eux travaillent pour vous à l'heure actuelle ?

- Exact, et c'est avec eux que vous allez devoir cohabiter.

- Cela veut-il dire que je vais devenir un de vos employés ?

- Les sujets de teste vivant également dans ce centre, avant de mourir.

- Si je devais devenir un de vos prochains cobayes, vous ne perdriez pas votre temps à me parler en détail de votre établissement et de ses activités. Je me trompe ?

- Vous êtes bien loin d'en savoir assez. Je peux très bien profiter de cet interrogatoire pour m'amuser à vous torturer psychologiquement avant de vous enfermer dans une cage où vos nouveaux camarades vous tueront peut-être."

Cette fois-ci, elle ne chercha pas à dissimuler son sourire ou son regard amusé. Je refusais de croire ses mots, retenant mon doute et ma déstabilisation qu'elle devait chercher à instaurer en moi. Je décidais donc de poursuivre la discussion.

"Je me demandais, qui sont-ils ces sujets de test ? Des gens que vous avez enlevés ?

- Nous avons beaucoup de prisonniers condamnés à mort. Je doute que vous puissiez survivre au milieu de tueurs multirécidivistes."

Elle avait dit cela avec un ton de voix directe, sans doute pour me troubler davantage. Mais plus que le trouble, le doute ou la déstabilisation, c'était de l'agacement que je ressentais. Sans doute l'avait-elle ressenti également car ses mains toujours jointes se posèrent sur la table avant qu'elle ne se décide enfin à me répondre.

"Tout ça pour vous dire que la vie est bien différente au sein du centre, ce qui ne veut pas dire qu'elle est plus idyllique. Les employés sont assez particuliers dans leurs genres, c'est pourquoi nous vous tiendrons éloignés des plus dangereux. Du moins, au début."

Son visage se rapprocha subitement du mien, me montrant ainsi un regard perçant comme du verre, avant de poursuivre.

"Habituellement, les petits curieux comme vous sont rapidement capturés dans le plus grand secret et mis en cellule avec nos détenus. Si notre agent de terrain n'avait pas eu de la curiosité à votre égard, vous seriez enfermé depuis longtemps. Surtout, n'oubliez jamais cela."

Elle reprit immédiatement son calme et sa posture pour conclure, cette fois sans me laisser le temps de craindre quoi que ce soit.

"Mes supérieurs ont également éprouvés de la curiosité vous concernant, ce que vous avez accompli en partant de peu, et ils souhaiteraient voir ce dont vous seriez capable avec les moyens qu'ils vous mettraient à disposition. Notez que si vous n'arrivez à prouver que votre incompétence, il sera toujours possible de faire de vous un prochain sujet de test. Mais en attendant, vous être à présent un de nos employés, un membre du Centre de Confinement. Vous serez à partir de demain un de nos chercheurs assistants, si vous désirez toujours vous engager dans cette voie.

- J'aurais pour travail d'étudier ces objets et êtres vivants que vous détenez ?

- Aux côtés de chercheurs plus haut gradés.

- Et je peux espérer devenir plus indépendant par la suite ?

- Autant que vous pouvez risquer de tomber dans une cage de prisonnier un jour, tout dépend de vous.

- Je préfère me tourner vers la recherche."

 Sur ces mots, elle se leva et marcha en direction de la porte.

"Dans ce cas, je vous invite à me suivre."

Angela sortie de la pièce et je lui emboitais le pas sans attendre. Après avoir traversés un long couloir blanc aussi silencieux qu'une église, nous arrivâmes à un large ascenseur qu'elle ouvrit avec un badge. Son intérieur était peint en bleu azur avec un sol gris, un grand miroir et un éclairage un peu trop fort à mon goût.

"Demain matin Mademoiselle Brunier viendra vous chercher dans votre chambre. Elle vous apportera votre badge et vous guidera auprès du chercheur en chef à qui vous serez assigné, le temps que vous preniez vos marques."

A peine avait-elle fini sa phrase que nous arrivions à un étage ou des murs couleur rouge comportaient quelques fenêtres incrustées, montrant une nuit enneigée, et beaucoup de portes. Ma nouvelle supérieure me mena jusqu'à l'une d'elle, l'ouvrant toujours avec son badge, pendant que je vis du coin de l'œil un individu en blouse blanche avec le teint pâle et de longs cheveux noirs entrer dans l'ascenseur.

Je découvris une chambre avec des murs colorés en turquoise, un plafond blanc et un sol marron. Directement en entrant, je vis à ma droite un casier ouvert contenant quatre blouses blanches, en face un bureau collé au mur et à ma gauche un grand lit avec à ses côtés un meuble vide. Sur le mur du fond était incrustée une fenêtre semblable à celles présentes dans le couloir qui ne montrait rien, ainsi qu'une autre porte dans le fond à gauche.

"Voici votre nouveau chez vous. Il est un peu rudimentaire mais si vous désirez y changer quelque chose ou que vous désirez avoir des vêtements ou du matériel, venez me consulter. Vos affaires sont sur votre lit. Avez-vous des questions ?

- A quelle heure je commence demain ?

- Quand mademoiselle Brunier viendra vous chercher, elle vous expliquera la suite plus en détails. En attendant reposez-vous bien.

- Merci."

Elle referma la porte et je ne me fis pas prier pour m'allonger sur le lit. J'y avais retrouvé une chemise noire, mon sac avec son contenu, ainsi que mes deux carnets. Regardant le blanc du plafond, je réalisais où je me trouvais actuellement.

Moins de vingt-quatre heures plus tôt, j'étais encore dans un bar poussiéreux et partiellement détruit dans une campagne peuplée essentiellement de retraités, dans une existence où rien n'avait d'intérêt. Il était amusant, et même impressionnant, de constater qu'en peu de temps le cours d'une vie peut complètement changer pour un avenir espéré ou inattendu.

Souriant à cette pensée, je fermis les yeux. J'étais à présent un employé du C.D.C, le Centre de Confinement d'objets et êtres vivants hors du commun.


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