Journal d'une âme perdue

sad8alone

Salut


Je sais pas trop ce que j'espère 

En me parlant à moi même 

Sur une page 

En fait si, j'espère que ça m'apporte la paix 

Et la compréhension 

De mon état 

Mais je suis pas sûre que ça suffise 

J'écris pour moi, et c'est probablement ce qui fait que mes récits ne conviendront à personne 

Parce que ce n'est pas le but 

C'est l'autobiographie émotionnelle et philosophique de quelqu'un qui n'a rien accompli, et qui souffre du monde et d'elle même


Chaque fois que je me mets à écrire, les mots sortent tout seuls 

Et une fois qu'ils sont sortis 

Ils me dégoutent 

Ou j'en ai honte

Peu importe le sujet, ou si c'est fictif ou non, 

C'est comme si 

Je posais sur papier 

Tout ce qui me torture 

Et que j'étais incapable de le reconnaître comme mien 

Mais ces mots, c'est moi 

J'ai jamais rien trouvé de plus pur et personnel 

Que de coucher mon esprit sur le papier 

Au final, c'est même le seul moment où je me comprends un peu 

C'est même la seule chose qui m'apaise, 

Peut être pour ça que ça me dégoute 

Que ça me DERANGE profondément


Quand j'écris, c'est mon âme, c'est moi, 

C'est Mélody et sa tête toute cassée, avec les pensées torturées qui tournent dans ma tête tout le temps 

Et quand j'écris, je pleure

Même quand j'écris quelque chose d'impersonnel mais de triste, quelque chose que j'ai jamais vécu, je pleure 

J'ai l'impression 

De porter en moi 

La souffrance d'un vécu qui n'est même pas le mien 

La souffrance de plusieurs vies 

La souffrance de quelqu'un qui ressent trop de choses, qui se pose trop de questions, qui a trop de besoins

Ajoutée a des dizaines de névroses qui se succèdent comme si leur but c'était de me laisser aucun repos 

Il est ironique, que toute mon âme se torde de désespoir et mobilise toutes ses forces pour me protéger d'un monde 

Un monde qui pourtant me fait beaucoup moins mal que moi même 

J'aimerais 

Tellement 

Recommencer du début, jamais souffrir, prendre un autre chemin, être une autre personne 

J'ai fini par me rendre compte 

Que tout ce qui me compose me dégoute 

Je ne m'aime pas 

J'ai d'énormes qualités de départ, je le sais, je crois, parce qu'on me le dit tout le temps 

Mais je me sens comme un peintre à qui on demanderait de construire une maison 

Comme si je devais casser un mur avec une feuille de papier 

Comment en 19 ans j'ai pu louper autant de choses, avec les cartes que j'avais au départ 

Est ce que c'est mes décisions ? Est ce que j'aurais mieux fini en en prenant d'autres ?

Est ce que je dois “rester forte” et attendre que ça passe ? 

Est ce que, rester forte, c'est abandonner, ou est ce que c'est se battre, est ce que c'est supporter et attendre ? 

Il me manque la quasi totalité des éléments pour comprendre ce monde, et la place que j'y occupe

Et partout où je cherche de l'aide, je ne trouve que des mots 

Mais les mots, je les ai, j'ai tous les mots

C'est si frustrant 

Parce que les mots existent tous, ils ont tous la même valeur, et une chose et son contraire peuvent avoir un sens bon et véritable. 

Selon qui les prononce, selon qui les entend, et ils trouvent leur sens le plus pur et invariable, là où personne ne les entend, et où personne ne les prononce 

Je crois que je préfère les mots, à l'humain, et malgré toute la souffrance et les tempêtes qu'il renferme, 

Je préfère mon esprit, et les mots qui en sortent, à l'entièreté du monde extérieur

Mais alors, demander de l'aide à un être humain, qui finalement utilise les mêmes mots et les mêmes limites que moi 

Comment savoir qui a raison ? 

Comment convaincre son propre esprit cassé et infonctionnel que l'esprit cassé et infonctionnel de quelqu'un d'autre pourra lui apporter de l'aide ?

Comment savoir si c'est applicable à moi, au voisin, à tout le monde ou à 10 personnes

Je ne comprends pas l'être humain, parce que je n'en suis qu'un 

Et que même l'humain dans lequel je vis depuis toujours, je ne le contrôle pas 

Je ne le comprends pas et je ne l'aime même pas 

Et si alors, aucun humain n'est capable d'un contrôle total sur lui même, alors comment faire confiance ? 

Parce que chaque humain aussi pur qu'il soit finit par aller contre ses propres convictions, ses propres désirs rationnels, donc comment faire confiance à des mots ? 

Mais comment faire confiance sans mots ?

Entre les mensonges, les personnes mauvaises, et celles qui sont honnêtes et disent la vérité mais finiront par se trahir 

Et trahir ceux qui ont eu le malheur de croire que ça pouvait être réel 

Ceux qui ont eu le malheur de croire qu'il est possible de contrôler le futur avec des mots, des promesses

Je trouve insupportable 

De savoir pertinemment, depuis toujours, que tout a une fin, que tout est faillible et qu'on a aucun moyen de contrôler quoi que ce soit 

Rien n'est écrit, mais tout peut changer selon le bon vouloir du hasard, ou d'une personne qui se trahit, 

Rien n'est écrit, mais ce n'est pas nous qui écrivons notre propre histoire 

C'est le monde qui nous ouvre, nous ferme des portes ou nous les claque à la gueule en nous laissant dépérir de peine,

Parce que le monde, et le cheminement des choses, n'ont pas d'émotions 

Mais nous, nous en avons 


Comment ne pas souffrir dans une réalité ou vivre avec moi-même est déjà douloureux, et où le réconfort que l'on peut trouver chez autrui amène un milliard de questions, de tourments, de peurs


Est ce que la solution c'est l'anesthésie des centres émotifs ? 

Pour toujours 

Est ce que la solution c'est d'être seul et de n'espérer rien de quiconque ? 

Même de soi

Est ce que la solution est quelque part ? 

Ou est ce qu'elle n'existe pas ? 


Je te remercie, vide, pour n'apporter aucune réponse toute faite, pour n'apporter aucun mensonge, pour laisser ces mots purs et parfaits, là où j'écris ma vérité 

Celle de mon monde 


Après de longues réflexions, et de nombreuses tentatives 


Finalement, le plus apaisant, c'est la réponse qu'apporte le vide.


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