Journal Ouvert

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Introduction

Pour chaque personne que je vois, chaque jour, je me demande comment finiront-elles ...  Heureuses ? Malheureuses ? Naturellement ? Accidentellement ? Intentionnellement ? Dans le regret ? Dans l'amour ? Dans l'amertume ?Ou aussi à quoi pensait-elle ? A l'argent ? A l'amour ? A l'amitié ? A la vengeance ?Que ressentait-elle ? De la douleur ? De l'amour ? De la haine ? De la tristesse ? 
Et je finis par me demander, à chaque fois, ce qui leur manque ...Les disparus ? Une compagnie ? Leurs désirs ? Leurs rêves ?Cette question m'obsède,  me monopolise, m'attire, m'intrigue, car ce sentiment de manque, je suis incapable de le ressentir ...Je me suis enlevé tout et rien, je les ai même détruit : ce que les autres appellent vie sociale, vie privée, intimité, famille, amis ... Mais tous ces éléments ne m'ont pas manqués, et, peu à peu, le monde a commencé à m'oublier, ils ont tous baissés les bras, la lassitude à l'égard de mon comportement devenant intenable pour eux ...Mais c'est étrange : j'ai l'impression d'être morte.Les gens ne me voient pas, ne me parlent pas, ne me sentent pas : ils m'ignorent puis m'oublient. Même ça, ça ne me manque pas. De temps en temps, certaines personnes s'arrêtent et entent de m'aider ...  Mais je n'arrive pas à m'en sortir car, dès lors, j'éprouve ce sentiment intriguant, exceptionnel, qui me narguent depuis autant de temps ... LE manque.LE fait de rester spectatrice de la vie des autres, à les observer, à vouloir les comprendre, me manque ... 
Donc, à chaque fois, je retourne à cette vie là ...Par moment, moi aussi, je me lasse, donc j'essaie de m'en sortir par moi-même ...Je cherche du travail, mais je n'y arrive pas me regardent sans que je puisse en faire de même.Lorsque je cherche ma moitié, cela s'annonce sans résultat ...Parfois, il me prend l'envie d'aller chez le docteur : il me donne des cachets et des vitamines, puis je paye et il m'oublie.L'oubli et la lassitude vont de pair.Lorsque les gens sont lassés de toi, ils t'oublient ou se forcent à t'oublier.De temps en temps, je me demande aussi ...  Quand ai-je commencé ? Comment ? Pourquoi ?Dans ces moments-là, je ne me contrôle pas : mon cœur se serre et me fait et je vois l'image, flou, d'un homme, mais aussi d'une tablée joyeuse et riante, surtout une fille en particulier ...Mais il me reste mon passe temps favoris, celui qui me rend impatient et qui fait picoter le bout de mes doigts, celui qui me fait ressentir ce sentiment abstrait, celui qui me mène toujours à la surprise ...Grâce à lui, j'observe, de temps à autre, des personnes étranges ...Que je regarde sans m'en lasser, et dont je suis l'histoire au travers de cette rue.

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