Kate's Stories - Tome 1 Chap. 1
ironist-lady
La vie. Qu'est-ce que la vie ? Un millier, non un million de particules qui une fois toutes assemblées, nous donnent naissance. A nous, petits êtres humains, sur une petite planète qui dans son système semble être la seule à avoir de la vie ! Comment peut-on définir notre vie ? Par nos actes manqués ou par nos actes réussis ?
« C'est quoi cette horreur, » déclara Kate à voix haute en balançant le manuscrit qu'elle tenait entre les mains. Encore une nouvelle œuvre d'un auteur plutôt exécrable mais qui pour une raison qu'elle ignorait totalement semblait être la nouvelle coqueluche du monde littéraire.
Heureusement pour elle, elle se trouvait dans son appartement et pouvait s'affaler sur son canapé tout en dégustant un excellent vin pour faire passer la centaine de pages qu'elle avait tenté de lire ce soir. C'était le mauvais côté du monde de l'édition. Tout le monde trouvait ça trop cool « ooooh tu es payée pour lire des livres, je suis jalouse », « attends combien de personnes peuvent faire de leur passion, leur métier. Tu as trop de chance ». Ce que les gens ignoraient c'est que si le métier avait ses avantages, il y avait beaucoup d'inconvénient comme devoir se taper un manuscrit de près de 400 pages absolument indéchiffrable. Hormis avoir un mot de tête, elle ne voyait pas très bien l'utilité de publier cet ouvrage sauf que son patron ne jurait que par cet auteur. Il considérait que ce serait LE best-seller de la décennie.
C'était tout simplement des conneries.
Tant pis pour son patron, s'il y croyait dur comme fer, il allait devoir l'assumer pleinement. Kate préférait donner sa chance à des romans beaucoup plus distrayants ou à des auteurs beaucoup moins égocentriques. A la place, elle s'allongea sur son sofa et alluma la télé pour tomber sur une rediffusion d'un vieil épisode de Sex and the City.
« Ah au moins quelque chose de bien, » lança-t-elle à Pepper qui ne dédaigna même pas lever la tête de son coussin au bout de la pièce.
Une fois n'est pas coutume, Carrie Bradshaw évoqua le célibat. Il y a environ des millions de célibataires à New York. Approximativement, 1,5 millions de femmes pour 3 millions d'hommes. Visiblement la Grosse Pomme était bien différente de Los Angeles. La cité des Anges comptait beaucoup plus de femmes que d'hommes par contre c'était tout aussi compliqué de trouver le prince charmant. La plupart des gens était soit complètement dingue soit…complètement dingue. Il fallait être vraiment fou pour accepter de vivre dans cette ville de toute façon. Niveau relation foireuse, Kate ne pouvait s'empêcher de se sentir proche de son héroïne favorite. La preuve, elle passait son samedi soir à regarder une vieille série télé chez elle toute seule au lieu d'être en train de faire la fête avec ses amies. Il faut dire qu'à 32 ans, faire la tournée des bars branchés n'était plus trop de son âge.
La dernière fois qu'elles étaient sorties ensemble, Kate s'était fait draguer par un vieux pervers de producteur qui l'avait prise pour une prostituée. Bonjour la comparaison. Le pire c'est qu'il avait alors ajouté que pour un transsexuel, elle n'était plutôt pas mal dans son genre et qu'elle pouvait féliciter son chirurgien. Ce fut à ce moment précis que le contenu de son verre avait fini dans sa figure.
Pourtant elle avait mis une belle robe, de très magnifiques chaussures à talon et pas trop de maquillage...bref, pour une fois qu'elle était un petit peu « féminine » comme les gens aimaient le dire. Oui apparemment pour être considéré comme une femme, il fallait à tout prix porter des tenues de « femmes » à savoir robe et chaussures à talons. Le fait d'avoir un vagin et des seins n'étaient pas dans le top 10 des attributs qui faisaient de vous une femme.
Sans vouloir trop se jeter des fleurs, Kate se trouvait vraiment pas mal. Alors certes elle avait un nom de famille qui lui avait valu pas mal de moqueries au lycée – « à vos ordres, madame », « attention le marshal débarque »…etc – mais sinon, elle s'en était plutôt bien tirée. Du haut de son mètre soixante-dix, elle avait un physique que beaucoup pourrait lui envier : de longs cheveux bruns, un teint halé dû au soleil mais aussi à ses origines latinos, un poids somme toute normal même si ses hanches pouvaient dire le contraire. Elle avait aussi un métier qui la passionnait malgré des manuscrits parfois assommants. Elle ne roulait pas sur l'or et devait encore payer le crédit de sa petite maison au bord de la plage mais elle s'en sortait bien.
Concernant sa situation amoureuse, désespérante. Cela faisait presque 6 mois que sa route n'avait croisé celle d'un homme.
Ce manque de mâle constant dans sa vie l'avait poussé à se poser une question intéressante accentuée par l'épisode de hier soir : Comment sais-t-on vraiment le nombre de célibataire ? Après tout, beaucoup ne le crient pas sur les toits surtout quand on a un certain âge et d'autres mentent pour avoir une double vie. Le célibat est comme de l'eau bénite pour Dracula, ça brûle et c'est mal vu, à l'inverse pour d'autre c'est le mariage qui a cette vision. Ne dit-on pas que le mariage est comme une forteresse assiégée : ceux qui sont dehors veulent y rentrer, ceux qui sont dedans veulent en sortir. En est-il de même pour le célibat ?
Et si on commençait à faire une liste des critères pour un célibataire combien en aurait-il vraiment à Los Angeles ? La ville est connue pour être celle des stars et on le sait elles se mettent aussi rapidement ensemble qu'elles se séparent. Elles annoncent qu'elles divorcent pour finalement se réconcilier 2 jours plus tard. Toute une histoire.
Pourquoi pensait-elle tout d'un coup au célibat au point de se lancer dans une réflexion philosophique ?
Elle n'eut pas le temps de se replonger dans ses idées lorsqu'elle vit soudain Pepper, son golden retriever, remuait rapidement la queue tout en fixant la porte d'entrée. Il faisait généralement ça lorsqu'un invité arrivait. A deux heures du matin, qui pouvait bien débarquer chez elle ? A moins que ce ne soit un voisin trop bruyant ou pire un cambrioleur. Dommage, Pepper avait beau être un assez gros chien il était doux comme un agneau. Sa seule arme de défense serait donc son verre de vin complètement vide à l'heure actuelle. La panique commença à l'envahir alors qu'elle se mettait frénétiquement à chercher le maudit manuscrit. Peut-être que ça sera suffisant pour l'assommer.
C'est à ce moment-là qu'elle entendit trois petits coups à sa porte.
J'aime bien et Kate semble rigolote. Pourquoi n'y a-t-il pas de suite ? Et qui se cache derrière cette porte ?
· Il y a presque 7 ans ·milierivarer
Je me demande comment se fait-il que le protagniste du récit serait distrait ou carrément imbécile à ce point pour exercer de genre d'activité (lecture etc) et ne pas se rendre compte que la ligne dite éditoriale est en réalité la ligne du parti, c'est à dire formatage à grande échelle, abrutissement du public par l'apologie du crétinisme social etc. Et en cela Les tordus de Sex and the city détiennent la palme d'or en matière d'incitation à la haine entre les sexes et de confusion identitaire.
· Il y a plus de 7 ans ·orphe1