La banque P...... ou P..... de banque
camille-daplemont
Un vendredi soir, alors que démarrait un week-end prolongé, je devais trouver sur la toile un article dont j'avais besoin de façon urgente.
Moi qui suis d'un âge avancé (mais pas trop), disons le j'ai dépassé la cinquantaine, je trouve assez intéressant de pouvoir acheter sans sortir de chez moi surtout par un soir d'automne. J'ai donc souscrit un abonnement bancaire pour pouvoir faire des achats tranquillement sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Le week-end s'annonçait maussade et j'avais prévu de rester confiné bien au chaud entre Sartre et Salacrou et d'autres auteurs, les trois jours me semblaient bien prévus. Ce soir là était donc propice à la recherche de mon objet.
Un site d'enchères et d'achats immédiats me proposait l'article recherché à un prix qui me convenait et je pris contact avec le vendeur.
Un mail, une réponse. Surpris par l'heure assez avancée, je proposais un paiement par virement bancaire. Réponse rapide de mon interlocuteur qui, à plusieurs centaines de kilomètres de moi, était toujours au travail et le tour était joué.
J'avais promis par courriel à mon vendeur un paiement dans la soirée et je comptais bien le réaliser. J'étais heureux, bénissant la technologie qui nous permettait de tels exploits. Mais, c'était sans compter que la technologie est aussi une affaire d'hommes et ma bonne humeur fut vite mise à l'épreuve. Oui, il faut que je vous dise, j'ai le gène de la patience atrophié à tel point que je perd très vite mon calme.
J'ouvrais donc les fenêtres du compte et tentais un virement.
La première tentative échoua parce que mon interlocuteur n'était pas connu dans ma liste de correspondants.
Ah! me dis-je. J'aurai du penser à faire la procédure à l'endroit. Tout ceci est expliqué de façon claire et précise.
Je reprenais donc les options du menu et cliquais cette fois-ci sur ajout d'un contact. Ah! comme c'est simple l'informatique, le formulaire me permit d'enregistrer mon interlocuteur. Son nom, son adresse, et tout le reste. Quand j'avais vingt ans, c'était beaucoup plus difficile, alors que là, un vendredi soir, j'achète un objet qui me manque, un soir d'automne à l'heure de l'apéro, alors que démarre un repos de trois jours. Il ne me restait plus qu'a enregistrer le correspondant, en appuyant sur la touche entrée, return, enfin, la grosse touche de droite, ce que je fis allègrement, de façon légère et souriante pensant au kir qui m'attendait.
C'est au moment précis ou l'écran me répondait ceci :
Par suite d'une opération de maintenance, cette option n'est disponible que du lundi matin au vendredi soir 18h00...
que mon gène, plus haut cité à explosé. Je me souvins alors que j'avais eu le même message quelques mois auparavant durant l'été.
Dans sa loyale bonté, la banque me proposait une autre solution. Ce fut la seconde explosion.
Rendez-vous dans une agence, remplissez le formulaire correspondant faites le enregistrer par le guichetier et patientez deux jours. Puis quand vous aurez la confirmation de l'enregistrement de votre interlocuteur, alors vous pourrez faire le virement.
Non, mais je rêve hurlai-je ! (Que le lecteur se rassure, je vis seul) et je me souvins que ma banque n'était autre qu'une ancienne administration, qui, visiblement avait encore quelques progrès à faire.
Je tempêtais, je vérifiais si je n'avais pas commis d'erreurs et il me fallut me rendre à l'évidence qu'à l'heure du web, j'avais choisi une banque du siècle précédent.
Le temps avait passé et heureusement mon interlocuteur, qui attendait le virement fut lui, patient. J'envoyais le virement le lundi matin, il ne le reçu que le jeudi.
Je me promis de multiplier les sources de paiement pour éviter ces désagréments et ménager mon gène qui, à force d'exploser et l'âge venant risquait un jour de ne pouvoir redémarrer.