La chambre de Vincent

Christian Attard

Un lit très simple, deux chaises et une table,
Quelque chose de doux, d'incommunicable,
Un élan du cœur vers son locataire absent,
Telle était, à Arles, la chambre de Vincent.

Au mur bleu pale, une glace, un tableau,
Deux portraits de ses amis, deux paysages,
Quelques effets pendants sur un porte manteau,
Des objets de toilette et de rasage.

Au gros clou s'accroche une serviette,
Au lit une couverture rouge douillette,
Ici, tout va de guingois et de traviole,
Parce que rien n'est droit et que tout s'étiole.

Et l'on se prend à chercher ému et tendre,
Comment en cette si petite chambre,
tellement lumineuse de beauté, d'harmonie,
A pu vivre, dormir un aussi grand génie. 

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