La chambre II

nadiakwords

des objets qui sont autant de portes ouvertes sur les souvenirs https://elleblogueunpeu.wordpress.com

Des carnets de toutes tailles qui s'exposent là, sur le radiateur, renfermant des notes, des mots, des bribes, des rêves, des idées et des histoires. Des bouts de recettes, de bonnes résolutions formulées tels des souhaits à l'univers entier. Des dessins aussi parfois. Et quand un carnet est plein, elle le jette. Garder ne l'intéresse pas, même pour les textes, soit elle en a fait quelque chose, elle a retranscrit la recette dans son calepin de cuisine rangé dans la tiroir de la table, elle a écrit le rêve en entier ailleurs, au propre, elle a composé une histoire.... Soit les mots finissent là, dans un calepin voué à la poubelle à papiers. Cette habitude d'écriture, elle la tient de sa mère, ou plutôt de leurs échanges épistolaires, le seul lien durant des mois lorsque l'une vivait avec son père et l'autre à Bagdad ou au Sri Lanka. C'était d'ailleurs plutôt Rose, sa mère qui écrivait, de longues lettres descriptives pleines d'exotisme et de dangers, et qui quémandait une réponse à la petite fille fâchée et abandonnée. Elle les avait conservées ces longues lettres, elle aimerait pouvoir les relire à présent, mais elle les avait confiées à une amie dont la cave a été inondée. Lettres, photos et les quelques objets ayant appartenu à Rose, tout a fini noyé ou pourri. Elle se retrouve sans souvenir ou quasi, de sa mère si souvent partie. Une absence de plus.

Juste en-dessus des carnets, une photo encadrée, prise à Barcelone. Des pièces de monnaie.

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