• La dévoreuse de corps

    Semblant de rien mais avec minutie,
    Sans te presser, tu grignotes à pleines dents,
    Petit à petit, de tes pas charmants,
    Inconsciente, je suis un tout petit

    Tu peux m'imaginer adolescent,
    Je m'aime immensément et plus encore,
    Mon corps, un frêle esquif tourbillonnant,
    Aux feux grégeois, à babord et tribord

    Quarante années ont passé comme paille,
    Tes dégâts se font rare mais sévères,
    Est devenue toute blanche ma crinière,
    Et du mal à marcher droit, sur un rail

    Mais oui, je bandais à la demande,
    Mes membres, sans fatigues, faisaient jouir,
    Des femmes, à leurs yeux, devenues laides,
    Qui, comme moi, ont franchies les soixante

    Je suis béat des dégâts infligés,
    Tu commences à trouer ma mémoire,
    Devenu une momie digne d'Hergé,
    Déambulant derrière les miroirs

    De quoi comprendre l'absurde, le vital,
    Dévoreuse de mon inestimable chair,
    Me décomposant en ton bal, tombal,
    Parcheminant les dernières heures de mon air

    Cthulhu juin 2017.

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Pc satyr1 9 24 07

    Jean François De Neck

Signaler ce texte