La femme qui recherchait son enfant

Ggiselle Amély

La femme qui recherchait son enfant

Avant d’aller plus loin, je voudrais préciser que ceci n’est pas de la littérature. C’est juste le récit d’un souvenir d’enfance qui, aujourd’hui, pourrait paraître cocasse à plus d’un alors qu’effrayante, elle le fut réellement pour nos jeunes esprits. Je le raconte en toute simplicité, sans digressions d’aucune sorte, de la même manière que je l’aurais fait oralement. Veuillez me pardonner si certaines parties ne sont pas très claires ; vous comprendrez que, le souvenir, telle la buée du matin, s’évapore au contact du temps.

Il existe de ces légendes qui font route à notre insu dans nos esprits, nous hantent longtemps ; et qui, nourries de nos imaginations fertiles, deviennent des plus fantasmagoriques. Mon récit est étrange, effrayant même…

Lorsque cet évènement se déroulait, j’étais en classe de CE2 (cours élémentaires 2ème année), mes deux grandes sœurs, en classe de CM2 (cours moyens 2ème année) et mes deux petites sœurs, en classe de CP2 (cours préparatoires 2ème année). Enfin, je crois car, je vous ai déjà prévenu, les souvenirs sont fugaces.

Ce jour-là, comme les autres jours ouvrables, nous étions à l’école et jouions dans la cour en attendant la sonnerie qui indiquerait l’heure du début des cours. C’était un peu avant 08H00, le matin. Comme à mon habitude, je me tenais loin de la foule en compagnie de mes deux fidèles amis dont je ne me souviens plus des noms aujourd’hui.

Que sont-ils devenus ? que font-ils? Se souviennent-ils encore de cette curieuse histoire qui a longtemps alimentée nos conversations d’autrefois ?

Ce matin-là, à l’école primaire publique Cocody sud, contrairement aux autres jours, les écoliers se regroupèrent en petits groupes très rapprochés pour s’entretenir. Avec ma troupe, nous nous étions joints par curiosité aux autres et avions bien été surpris et plutôt épouvantés par ce que nous apprenions. Il était question d’une femme, une femme qui sillonnait les écoles pour réclamer son enfant. Cette histoire serait banale si elle s’arrêtait là. Seulement, ce n’était pas le cas. Tenez-vous bien, cette femme n’était pas humaine.

Comment ? Comment ? Que dîtes-vous là ? Comment pas humaine ? C’est la question que poserait tout homme raisonnable.

Eh oui, elle n’était pas humaine et là, je pèse mes mots. Une légende populaire avait toujours conté l’histoire d’une femme-génie qui ne cessait de chercher son enfant, de sexe féminin ; et c’est cette histoire qui, ce matin, nous rejoignait dans notre quotidien. Elle serait repartie sur les traces de cet enfant, on ne sait trop pour quelle raison, et on aurait signalé sa présence dans une école pas très loin de la nôtre. En effet, celui qui parlait, soutenait mordicus qu’elle avait fait une apparition à la municipalité, une école située à moins de 500 mètres de la nôtre. Ce garçonnet essayait avec son pauvre vocabulaire de faire une description de la femme. Tout était exagéré la concernant : elle avait de long cheveux, elle était grande, trop grande ; de teint clair, très clair, elle n’avait pour tout habillement qu’un pagne qu’elle nouait autour des reins, laissant pendre de part et d’autre une seule et longue mamelle qui avait dû nourrir sa précieuse progéniture. Et fait étrange, certains racontaient que cette femme portait une barbe orange blanc vert. Parée comme elle l’était, aux couleurs du drapeau ivoirien, elle marchait inlassablement dans les pas de sa fille en sautillant sur l’unique pied qu’elle possédait. C’est ainsi que notre imagination d’enfant dépeignait cette femme qui devenait, à coup sûr, notre pire cauchemar. D’intenses murmures s’élevèrent à vive allure dans l’espace. Des murmures d’inquiétude et d’effroi… pauvres enfants que nous étions, nous avions si peur de ce qui, pour nous, ne manquerai pas d’arriver. Puisqu’elle n’avait pas trouvé ce qu’elle cherchait à cet endroit, nous serions sans aucun doute la prochaine étape sur son parcours. Cette perspective nous laissait sans voix, surtout les jeunes demoiselles car n’étions-nous pas les plus concernées. Et pourtant, telle qu’elle avait été décrite, personne, autant les garçonnets que les fillettes, ne désirait rencontrer ce monstre. Morts de peur, tremblants d’effroi, nous nous tenions presque tous par la main dans un sursaut de solidarité tel qu’il en avait jamais existé entre nous. La sonnerie de l’école vint interrompre notre petite réunion et par la même occasion, atténuer nos idées noires. Bien que nous ne fûmes pas très concentrés pendant les cours, nous nous détendions petit à petit, à mesure que le temps filait. A la récréation, certains parlaient encore de cette indésirable visite pendant que les autres mordillaient avec délice dans un gros sandwich, probablement préparé par les mains expertes de leurs bonnes mères. En début d’après-midi, nous ne parlâmes pas beaucoup de cette affaire.

Deux jours plus tard, tout était ou semblait être rentré dans l’ordre. Si elle avait eu l’intention de nous visiter, cette femme l’aurait déjà fait ; elle en avait, en effet, eu toute la latitude. Nous ne pensions plus à cette histoire que nous nous étions empressés d’enfouir dans les tréfonds de notre subconscient. Les jeux aidant, nous étions même presque redevenus les heureux élèves de l’école pilote comme on nommait encore notre si bel établissement.

Les cours s’étaient déroulés relativement bien ce matin-là. En sortant de l’école à la mi-journée, j’y avais abandonné, comme à mon habitude, mes effets scolaires. Avec mes sœurs, cette solution nous évitait de transporter nos sacs, de moins en moins légers au fur et à mesure que les années avançaient.

Vers 14h30, j’étais arrivée en traînant les pieds au portail de l’école. Plusieurs élèves y convergeaient en même temps que moi, c’est que nous n’étions plus qu’à trente minutes du début des cours. Les parents, sans se douter de ce qui allait se passer dans les minutes qui suivraient, abandonnaient avec confiance leurs enfants entre les mains expérimentées des enseignants, qui n’étaient d’ailleurs pas encore tous en place.

Comment cela avait-il commencé ? Je ne saurais le dire, toujours est-il que tout était allé vite, trop vite. J’avais pénétré dans l’enceinte de l’établissement quelques dix minutes après mes aînées qui avaient déjà regagnés leur classe. Dans la cour, des élèves, plus dégourdis que les autres, couraient un peu partout et s’amusaient à différents jeux de groupe tels que les marelles et les balles perdues. J’étais en plein milieu de la cour quand un cri strident, parti des environs de l’enceinte de l’école, me glaça sur place. Juste l’espace de quelques secondes et des cris s’élevèrent de partout :

« La sorcière ! »

Panique à bord, un vaste mouvement de panique s’empara de nous. Où aller ? Les enfants couraient dans tous les sens, trébuchaient, se marchaient dessus. D’autres, plus chanceux, qui venaient d’arriver en voiture, repartaient aussitôt.

Et moi, que devrais-je faire ?

Je pensais tout d’abord à rebrousser chemin, suivre le mouvement, chercher à rentrer. 

Mais, et mes affaires ?

Comment un enfant pouvait-il penser à ses affaires dans un moment pareil ? En fait, un vol dont j’avais fait l’objet en classe de CP2 m’avait laissé un douloureux et très présent souvenir. Ce jour-là, alors que je jouais tranquillement dans la cour de l’école, on avait emporté mon sac en même temps que mes effets scolaires et ce jour-là, j’avais été copieusement grondée. C’est ce qui me fit hésiter et continuer mon chemin. Je n’étais qu’à quelques pas de course de ma classe, je n’avais qu’à m’y rendre, récupérer en vitesse mes affaires et suivre le train. Facile à dire mais pas à faire ! J’avais oublié que je ne courais pas très vite. Et même si, mon corps, en parent bienveillant, rassemblant toutes mes ressources pour affronter cette situation avait décuplé mes forces, elles n’avaient pas été à la hauteur de l’évènement. Au moment où je suis ressortie de la classe, plus personne n’osait s’approcher du portail. En effet, n’étais-ce pas de là qu’était arrivé ce cri effrayant ? Cette femme ne se tapissait-elle pas là-bas, à l’affût des écoliers qui s’y aventureraient ?

Et maintenant, que faire ?

Point d’enseignant à l’horizon.

Où courir ? Où se cacher ?

-maman, aide-moi !

Où était ma mère au moment où j’avais le plus besoin d’elle ?

Et mes sœurs, où se cachaient-elles ?

Elles avaient certainement détalé à toutes jambes jusqu’à la maison qui ne se situait qu’à quelques 250 mètres de l’école.

-Je suis seule, je suis perdue !

Je ne sais même plus si j’ai pleuré, mon cœur battait fort, très fort. Vous pouvez imaginer l’état dans lequel j’étais. Je n’avais que 10 ans et j’étais livrée à moi-même dans cette rude épreuve. Comment faire face à cette menace ? Je ne pouvais être enlevé à ma famille à destination d’un si improbable foyer. Bien sûr, en ce moment précis, je ne me posais pas toutes ces questions. Heureusement ! Il fallait parer au plus pressé et vite : se mettre à l’abri. Des cris continuaient à fuser de partout. De retour dans la classe, je pus constater que des enfants, bravant avec incertitude l’inconnu, avaient décidé de s’extirper par tout moyen de la cour de l’école, mettant du même coup quelque précieuse distance entre eux et cette terrible sorcière. Je pris mon parti de les suivre dans cette aventure, je n’avais de toute façon aucune autre alternative. Il existait, du côté de la classe de CP2, une grosse ouverture dans le grillage qui servait, à l’époque, de clôture à notre établissement. Je leur emboitai donc le pas sans réfléchir. Moi, comme mes petits compagnons, ne me donnait d’ailleurs plus le temps de la réflexion. Certains avaient récolté des égratignures au niveau des pieds et du fessier en se frayant un chemin à travers le grillage car, paniqués comme nous l’étions, nous manœuvrions avec beaucoup d’agitation.

Le chemin que nous avions été forcé d’emprunter, menait vers un jardin public où nous aimions, en de meilleures circonstances nous rendre, qui pour se procurer des pommes d’eau, qui pour jouer sur les attrayants toboggans qui s’y trouvaient.  Aujourd’hui, cependant, nous nous sommes empressés de nous détourner de cet endroit qui était devenu effrayant. Qui sait, peut-être se cachait-elle dans les grands baobabs qui ornent le centre du jardin. Le contournant à pas rapides, nous avions choisi de suivre la route qui passe devant les villas duplex situées à proximité de l’école. Bien que cet endroit fût habité, nous n’avions pas eu la chance de rencontrer âme qui vive. Ce qui explique que notre angoisse grandissait tandis que nous continuons à marcher côte-à-côte dans un même élan. Nous étions si près les uns des autres que notre marche s’en trouvait irrémédiablement ralentie. Nous prîmes le premier virage devant nous avec beaucoup d’appréhension. Pourquoi donc avions-nous si peur alors que nous nous éloignions de l’école? Il se racontait qu’il arrivait à cette femme d’abandonner son pagne dans certains endroits dans le but de se matérialiser au moment où quelqu’un s’en approcherait. Nos glandes oculaires étaient donc, à juste titre, sollicitées à leur maximum. Puis, au détour de ce virage, une voiture providentielle s’arrêta à notre niveau ; à son bord, deux messieurs :

-mais que se passe-t-il les enfants ? Où allez-vous comme ça ?

Ils étaient bien étonnés de voir ce groupe d’enfants, une vingtaine d’écoliers au moins, cheminer seul en dehors de l’école, à l’heure des cours.

-à la maison, à la maison, la sorcière nous poursuit, cria-t-on en chœur.

-quoi ? Je ne comprends rien. Parlez lentement ! Que se passe-t-il ? essaya le conducteur de nous calmer.

Mais nous, incapables de réagir correctement, reprenions avec des voix mêlées de sanglots :

-on veut aller à la maison, la sorcière nous poursuit… tonton, faut nous prendre, tonton, faut nous prendre.

Et nous nous regroupâmes tous autour de sa voiture sans même mesurer le danger, cette fois, réel auquel nous nous livrions. Car que savions-nous de ces messieurs ? Rien, absolument rien. A l’heure où, des enfants étaient tous les jours enlevés vers des destinations inconnues, nous étions à la merci de ces hommes. Ils pouvaient faire de nous ce qu’ils voulaient sans être inquiétés. L’adage ne dit-il pas « ni vu, ni connu ». Heureusement pour nous, nous étions tombés sur de vrais saints. Sans cela, je ne serais plus là pour vous narrer cette si étrange histoire.

-je veux bien les enfants, mais je ne peux pas prendre tout le monde. Certains devront marcher.

C’est ainsi que ceux qui allaient vers Blokosso, petit village Ebrié situé à environ 300 mètres de l’endroit où nous nous tenions, après avoir reçus l’assurance d’être sur la bonne voie, continuèrent à pieds leur route ; tandis que nous, prenions à plusieurs place dans la luxueuse voiture de notre sauveteur. Entassés comme des sardines, les uns sur les autres, nous renouions enfin avec l’espoir. Lorsqu’il quitta la petite voie pour s’engager sur la grande, nous nous rendîmes vite compte que nous n’étions plus très loin de chez nous. Dès que j’aperçus mon immeuble, à l’instar des autres membres du groupe, je fis signe au conducteur de stationner et descendit.

Après un petit « merci tonton» jeté au visage du monsieur pour service rendu, je me précipitai vers mes escaliers que j’empruntai deux par deux. Il n’était pas question de se faire prendre alors que je n’étais plus qu’à quelques pas de chez moi.

« Home, sweet home », diraient les anglophones.

C’est exactement ce que je ressentie en rentrant chez moi. Tout le monde avait poussé un ouf de soulagement en me voyant. Plusieurs écoliers, des amis de mes aînées, s’étaient réfugiés dans la chaleur de notre maison, en attendant l’arrivée de leurs parents pendant que, tel un David Vincent dans LES ENVAHISSEURS, je courais sur les routes. Et là, je vous avoue que je ne sais plus si j’ai trouvé ma mère à la maison ou si elle ne m’a rejointe que quelques minutes plus tard, toujours est-il que je me suis retrouvée dans ses bras, en pleurs.

Lorsqu’elle avait appris la nouvelle, en revenant du travail cet après-midi, elle avait passé en revue sa troupe et était partie à ma recherche. Une fois à l’école, elle s’était immédiatement dirigée vers ma classe. N’étais-ce pas le premier endroit où elle était censée chercher ? Mal lui en avait pris toutefois. Dès qu’elle franchit le seuil de la salle, les écoliers qui avaient pu être regroupés là, suite à l’intervention de notre institutrice, se jetèrent d’un bond sous leurs bureaux en pleurant et  criant à tue-tête:

-la sorcière, la sorcière !

La maîtresse dû prendre beaucoup de temps pour les calmer et les ramener autant que possible à la raison. Ce qui avait provoqué l’hystérie, c’était le fait que ma mère était de teint clair, elle portait un pagne en dessous de son tricot de coton et, en plus, dans son empressement de me retrouver, elle avait laissé ses longs cheveux au vent. Sans le savoir, elle réunissait trois caractéristiques de notre fameuse sorcière. 

Pauvre femme ! Elle avait dû se sentir bien mal en ce moment, surtout qu’elle revenait les mains vides, inquiète de ce qui avait pu advenir de sa chère fille.

Plusieurs autres mères avaient suivi son exemple en courant à la recherche de leurs  progénitures. Certaines, des femmes de Blokosso, ayant entendues d’horribles choses au sujet de cette terrible sorcière, avaient déboulé dans l’établissement avec de gros bois.

Que ne ferait-on pas par amour pour son enfant ? Une mère braverait tout pour son enfant, elle donnerait même sa vie. Ne venons-nous pas de prendre la mesure de son amour avec le récit de cette petite histoire ?

Même la soi-disant sorcière n’était-elle pas à la recherche de son enfant ?

Quand ce fut le moment des explications, ma sœur me relata qu’avec ses camarades de classe, au lieu de passer par le portail que tous redoutait, ils avaient sauté par-dessus la clôture qui jonchait l’un des murs de leur classe, d’une hauteur d’environ deux mètres. Essayez d’imaginer l’ampleur de la difficulté que pouvait constituer cet exercice pour des enfants de douze ans.

Il avait été conseillé de tracer une croix sur la porte d’entrée de nos maisons avant de nous mettre au lit, ceci afin d’éviter d’indésirables visites. Nos parents avaient essayé de nous dissuader de le faire en nous assurant qu’ils seraient apte à nous protéger en cas de danger et que cela ne servirait finalement pas à grand-chose. En enfants modèles, nous avions fait semblant de les entendre. Dès qu’ils disparurent dans leur chambre, cependant, nous nous dépêchâmes de tracer une croix à l’endroit indiqué. Cette précaution, pas si superflue à notre avis, nous sembla même dans la nature des choses. Il était, dans notre entendement, absolument nécessaire de nous mettre sous la protection du Tout-puissant, qui seul avait le pouvoir de nous mettre à l’abri de ces choses. Seul le fait que l’on exigea que cette croix soit réalisée au crayon rouge nous intrigua quelque peu.

Deux jours plus tard, lors de la reprise des cours, les causeries allèrent bon train au sujet de cette visite. On racontait que cette femme s’était présenté, en arrivant, à l’une des maîtresses de l’école maternelle juxtaposée à la nôtre et avait réclamé, comme à son habitude, son enfant. Personne ne savait exactement la réponse qui lui avait été faite. Cependant, cette maîtresse lui ayant opposé un refus catégorique, elle s’était vue corriger par cette dernière d’une grosse gifle qui lui avait arraché un cri. Etais-ce celui que nous avions, tous, entendu et qui avait déclenché le vaste mouvement de panique?

En dépit de toutes nos investigations, nous n’avions jamais pu connaître l’identité de l’institutrice qui avait joué l’un des deux rôles principaux de cette petite scène. En plus, nous n’étions pas arrivés à mettre de nom sur un témoin direct, un témoin de première main, dont la contribution serait précieuse et nous dûmes nous contenter des « on dit ».

Mon histoire prend fin là, je ne sais pas si elle vous a plu. Si oui, tant mieux, si non, tant pis. Elle n’est, d’ailleurs, pas destinée à plaire puisque ce n’est pas de la fiction. Cette histoire a pris corps dans un espace donné et à un moment précis. Elle est écrite à titre informatif. Sans trop savoir pourquoi, j’ai ressentie le besoin de mettre des mots dessus. Peut-être l’ai-je tout simplement consignée pour honorer la mémoire de cette femme admirable et courageuse qui fut ma mère et qui nous a quittés bien trop tôt, à l’âge de 38 ans.

En prenant connaissance de cette histoire, une question arrive naturellement sur nos lèvres : Le surnaturel existerait-il ? Peut-être, mais il n’était certainement pas au rendez-vous ce jour-là. En y repensant, et avec le recul que constitue, en premier, mon âge avancé, je me rends bien compte qu’un rien a dû mettre le feu aux poudres. Juste un détail, un seul a tiré la sonnette d’alarme. Si vous vous souvenez bien, il a suffi à ma mère de posséder de longs cheveux et de porter un pagne, tenue très prisée par nos populations, pour se faire traiter de sorcière. Nos esprits, préparés à cette rencontre, n’avaient-ils pas déjà tout accepté ?

Voici comment, de simples conjectures peuvent se transformer en une aussi grosse histoire. Heureusement, tout était bien qui finissait bien !

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