La fille-chrysalide

Jane Doe

Trigger warning viol.

Elle n'aimait pas l'amour, elle n'aimait pas qu'on le lui fasse, elle voulait qu'on la baise et qu'on lui fasse comprendre qu'elle n'était rien, et qu'elle n'était bonne qu'à ça. Il n'y avait rien de plus excitant, rien de plus excitant que d'être dépossédée de son corps.

Et un jour, elle n'eût plus envie.

Elle est arrivée dans son appartement, au Monstre, et elle n'avait plus envie d'être utilisée, elle n'avait pas envie de rester là, et lui dit non, à l'Homme, et refuse. Mais les hommes sont sourds et les hommes déshabillent sans leur accord les jeunes filles qui n'ont plus envie de sexe, les hommes prennent les femmes en oubliant de prendre la peine de s'assurer de leur consentement depuis la nuit des temps, et le jour aussi. Il l'avait violée.

Pourquoi t'aimes pas ça, hein ?

Elle ne bougeait plus.

Elle aurait pu porter plainte, car même si elle avait été consentante il aurait eu une relation avec une mineure et une malade mentale. Il avait abusé de son pouvoir mais qu'est ce qu'un homme a le pouvoir de contrôler lorsqu'il bande ? Pas sa bite en tout cas. Il a laissé son odeur s'accrocher à sa peau, un mélange de sueur et de parfum de luxe, et cette odeur ignoble ne la quittera plus jamais.

Ah, mais il la laissait parler, de sa solitude, de la nourriture qu'elle refusait d'avaler, et de la voix de son oncle, qui est mort il y a trente ans, qu'elle entend parfois. N'avait-il pas le droit d'être récompensé ? L'homme-loup avait bien le droit d'avoir un cadeau en retour, un cadeau de la part de la jeune fille qu'il avait écouté. Il l'avait déjà agressée avant, elle n'aurait pas du y retourner, pourquoi y est-elle retourné ?

Il avait bien le droit au fond, parce que les hommes ont tous les droits.

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