La fin du monde c'était hier

Vincent Berdillon

Quand après la date de fin du monde, tout continue comme avant.

Le temps passe trop vite et rien n'change,

j'sens monter la panique,

on s'en sort bien quand on y pense.

L'apocalypse s'est bien passée,

on danse, on danse, sans jamais se retourner !

Not'seule punition, le droit de continuer,

des fois cette ironie, mec, me fait douter,

j'me dis qu'on a voulu nous avertir,

que les mayas c'est du sérieux,

qu'on a peut-être eu tord d'en rire,

que l'futur est incertain,

qu'on craint, ce qu'on ne connait pas,

qu'on occulte la plus part de nos actes,

que c'est sûrement pour nous, le dernier entracte !


C'est pas ta faute, c'est pas la mienne,

c'est celle des autres, quoi qu'il advienne.

Et puis qu'est ce qu'on a à perdre,

de toute façon la fin du monde c'était hier !


J'ai l'impression qu'on s'ressemble,

à quelques différences,

on parle tous la même langue,

vu d'en haut,

on joue sur le même terrain,

nos destins scellés par un avenir commun.


Alors que d'en bas, la seule vérité,

c'est qu'on tend la main, quand on y est obligé,

moi j'dis rien et je profite

et si ça merde, on nous mettra sur orbite.

On changera de planète pour survivre.

On oublira qu'l'être humain est une erreur qui peut se reproduire.

Est-ce qu'on s'améliore ? J'en doute !

D'la peinture sur le même décor et ça roule !


On tire sur la corde qu'on s'passe au coup,

on scie la branche, on creuse notre trou,

on paye le prix pour faire les morts, 

tout le monde s'en fout, le silence est d'or !


Mais à quoi bon faire des serments,

vous avez déjà vu un homme changer de comportement ?

Devant le juge, on promet de n'pas recommencer,

puis on gruge, on gruge, jusqu'à se refaire toper !


C'est pas ta faute, c'est pas la mienne,

c'est celle des autres, quoi qu'il advienne.

Et puis qu'est ce qu'on a à perdre,

de toute façon la fin du monde c'était hier !

Signaler ce texte