La France des lumières et l’Idolâtrie de la Laïcité !

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A un tournant de l’histoire où la France est blessée dans son amour propre, est-il possible/concevable que l’on continue encore/toujours à cultiver l’amalgame entre l’Islam et l’Islamisme ?

A un tournant de l'histoire où la France est blessée dans son amour propre « la liberté, l'égalité et la Fraternité » est-il possible/concevable que l'on continue encore/toujours à cultiver l'amalgame entre l'Islam et l'Islamisme ?

Cette France des lumières qui constitue, à nos yeux, le symbole de la tolérance et de la diversité peut-elle sombrer dans l'adversité ? Peut-elle céder à la provocation de quelques égarés, qui ne représentent aucunement l'Islam, religion de paix et d'amour, et juger la majorité des Musulmans pour les sévices d'une infinitésimale et insignifiante minorité extrémiste comme il y en a dans toutes les religions et sectes de la planète ?

Cette France qui se respecte, en respectant l'autre dans ses convictions, peut-elle devenir elle-même provocatrice en ridiculisant, au nom de la liberté, l'autre dans ce qu'il a de plus sacré ? ne donne-t-elle pas là matière à ces égarés de sévir par leur cannibalisme outrageux qui affecte, en premier lieu, les musulmans eux même ? Ces musulmans, français ou non, pour qui l'amour du prochain est une conviction profonde.

La France peut-elle sacraliser sa divinité laïque et prétendre qu'elle est meilleure que toute autre forme de divinité et que ses prophètes des lumières sont au-dessus de tous les prophètes de la terre qui méritent, par conséquent, qu'on les ridiculise au nom de la sacro-sainte liberté ?

Le Dieu des Musulmans, le vrai, n'est-il pas fondamentalement celui de tout bon croyant fusse-t-il Chrétien ou Juif ?

A une question qu'on avait posée à l'illustre penseur spiritualiste, Eckhart Tolle, à propos da la consistance du mot « Dieu », sa réponse a été sans équivoque[1] :

« Le mot « Dieu » s'est vidé de son sens, car on en a abusé pendant des millénaires. Je l'emploie parfois, mais avec parcimonie. Quand j'affirme que le terme est galvaudé, je veux dire que certains gens, qui n'ont jamais ne serait-ce qu'entrevu le sacré ni même jamais eu le moindre aperçu de l'infinie vastitude que le mot abrite, recourent à ce terme avec grande conviction, comme s'ils savaient de quoi ils parlent. Ou bien que d'autres personnes le rejettent, comme si elles savaient ce qu'elles nient. Cet abus d'emploi a donné naissance, par l'ego, à d'absurdes croyances, affirmations et illusions du genre « Mon ou notre Dieu est le seul Dieu véritable et votre Dieu est faux » ou encore comme le célèbre énoncé de Nietzsche : « Dieu est mort. »

Le mot « Dieu » est devenu un concept fermé. Dès qu'il est prononcé, une image mentale se crée, qui n'est peut-être plus celle d'un vieux patriarche à la barbe blanche, mais qui reste encore et toujours une représentation mentale de quelqu'un ou de quelque chose qui se trouve en dehors de vous. Qui plus est, inévitablement du genre masculin.

Ni le terme « Dieu », ni « Être », ni quelque autre expression que ce soit ne peut définir ou expliquer l'ineffable réalité qu'abrite le mot en question. En fait, la seule question importante à se poser est la suivante : « Ce mot vous aide-t-il ou vous empêche-t-il de faire l'expérience de ce qu'il désigne ? » Fait-il référence à cette réalité transcendantale qui existe au-delà de lui-même ou s'emploie-t-il à tort et à travers pour ne devenir rien de plus qu'une idée à laquelle votre tête peut croire, qu'une idole mentale ? »

Au nom de la liberté, la France de Descartes peut-elle donc se permettre de sombrer dans l'Idolâtrie mentale de la Laïcité en sacralisant son Dieu qui se serait meilleur que toute autre divinité ?

Si tel est le cas, La France, telle que nous la connaissons et respectons n'est plus !

 


[1] Eckhart Tolle, le pouvoir du moment présent, éditions Ariane, 1999, P.19.

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