La fureur sacrée 

Le Galate Capitolin 

Italie, Rome. Musée du Capitole 

Statue antique -marbre blanc 

60 à 40 avant J.-C. 

Hauteur 0,73 m. Longueur 1,86 m. Largeur 0,89 m 

Copie romaine en marbre, d'un original grec perdu de l'époque hellénistique 323 à 31 av. J.-C. ? 

Époque hellénistique. Œuvre visible sous tous ses angles ; représentation privilégiée de la souffrance 

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Des signes de réparation 

Au niveau du cou, la tête semble avoir été cassée  

La jambe gauche a été brisée en trois fragments 

XVIIe siècle. La chevelure en mèches du Galate est un remaniement, de cheveux plus longs, trouvés cassés, lors de la découverte de la statue 

XVIIe siècle. La base actuelle est un ajout  

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Le guerrier nu est à demi couché sur son bouclier. Le visage vers le sol. Il soutient son corps, courbé par la douleur  

La main gauche repose sur la jambe droite fléchie, le pied sous la jambe gauche étendue 

Sous le sein droit, une piqûre d'épée saigne  

Moustache, abondante chevelure 

Autour du cou, un torque -le bijou distinctif des guerriers celtes. Épaisse tige métallique ronde, plus ou moins travaillée ou ornée, généralement terminée en boule à ses deux extrémités  

A côté de lui, son épée -la poignée porte une tête de lion. Sa ceinture, sa trompette incurvée (cornu)  

Sur les champs de bataille, les Gaulois / les Celtes s'illustrent par la sonorité de leurs trompettes guerrières  

Le sculpteur a représenté le guerrier, au terme de sa résistance à la douleur 

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280 avant J.-C. Une invasion simultanée de la Thrace, de la Grèce et de la Macédoine entraîne l'installation pérenne en Anatolie (Turquie), de populations galates -nom grec des peuples celtes 

En tant que mercenaires, les Celtes d'Orient sont employés par les armées hellénistiques  

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238-236 avant J.-C. Royaume de Pergame -au nord de Smyrne, côte ionienne, à 25 km de la mer Égée 

Défenseur du monde grec contre les barbares, Attale Ier (roi de 241 à 197 avant J.-C.) vainc les Galates d'Anatolie 

Il met fin à des années d'insécurité dans la région, liées aux raids menés par ces populations  

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La statue aurait appartenu au monument votif qu'Attale Ier fit placer à Pergame, sur l'esplanade du temple d'Athéna Nikephoros -qui porte la victoire 

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Plusieurs statues ; triple composition ?  

A gauche, le Galate mourant  

Rome, musée du Capitole 

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Au centre, le Gaulois blessé  

Paris, musée du Louvre 

100 à 200 après J.-C. (IIe siècle ap. J.-C.). Sculpté à Rome. Découvert à Rome, en 1514 

Œuvre fragile en marbre de Dokimeion (Phrygie centrale, actuelle Turquie) ; maintes fois restaurée, à la main gauche et au bras droit 

Menacé par un adversaire qui le domine, le Galate est tombé sur un genou ; malgré sa blessure, il résiste à l'assaut 

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A droite. Le Galate tue sa femme puis se suicide 

Rome, palazzo Altemps, au nord de la place Navone 

La statue a été découverte dans les fouilles de la Villa Ludovisi, à Rome 

Après la mort de son épouse, le guerrier se suicide. L'épée est déjà entrée dans son corps 

L'homme se tient debout, jambes écartées, la tête tournée vers le côté. La femme gît à ses pieds 

Selon Justin (historien romain, IIIe siècle après J.-C.), ils se sacrifieraient pour détourner la colère des dieux, lors d'une bataille perdue 

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Allure héroïque. Détails de la musculature, expressivité du visage 

Mouvement, réalisme. Intensité dramatique 

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IIIe-IIe siècle av. J.-C. Dynastie des Attalides 

Le sculpteur serait Épigonos de Pergame, un artiste de la cour  

Le monument glorifie le vainqueur et rappelle la défaite des Celtes -valeureux adversaires 

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Horst Woldemar (H.W.) Janson 1913-1982, professeur d'art 

Le message porté par la statue ; tout barbares qu'ils étaient, les Galates savaient mourir 

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Golfe Saronique, au sud-ouest d'Athènes. Île d'Égine. Fronton du temple d'Aphaïa (490 - 480 avant J.-C.) 

Les guerriers grecs sont représentés comme des nus héroïques  

Remise en vigueur dans l'art du XVIIIe siècle, représentation antique d'origine grecque, de la Vertu (le Vrai, le Beau, le Bien -au sens de « virilité ») incarnée par un corps masculin nu 

Ainsi "Napoléon en Mars désarmé et pacificateur" (1802-1806)  

par Antonio Canova, sculpteur et peintre vénitien 1757-1822 

Néo-classicisme. Marbre. Hauteur 3,45 m  

Royaume-Uni, Londres, Piccadilly, face à Hyde Park Corner. Apsley House 

20 mars 1811, naissance de l'Aiglon

Avril 1811. L'apogée de l'Empire. La statue est présentée à Napoléon (42 ans), qui la refuse -« trop athlétique »

A cette époque, plutôt que de l'Imperator héroïque et divinisé, il souhaite donner l'image du législateur au travail 

Après la défaite de Waterloo (18 juin 1815), œuvre rachetée par le gouvernement anglais, en 1816  

Cette représentation du Galate mourant peut avoir pour but de prêter au guerrier, la dignité du nu héroïque ou de la nudité pathétique 

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Jules César (100 à 44 avant J.-C.). Commentaires sur la guerre des Gaules (57 à 51 avant J.-C.)  

Les Gaulois se lancent dans la bataille, entièrement nus 

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225 av. J.-C. Polybe, historien grec. Histoires II.28 

Bataille de Télamon, Toscane. Romains contre une alliance de Gaulois cisalpins, tribus celtes. Fin de la menace gauloise sur les possessions italiennes de Rome 

Les Insubres et les Boïens portent des pantalons et des manteaux légers, mais les Gésates, dans leur amour de la gloire et leur esprit de défi, abandonnent leurs vêtements et prennent position devant toute l'armée, nus, ne portant que leurs armes. L'apparition de ces guerriers nus est un spectacle terrifiant. Tous des hommes d'un physique splendide et dans la force de l'âge 

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Diodore de Sicile, historien grec du Iᵉʳ siècle av. J.-C., contemporain de Jules César et d'Auguste 

Certains guerriers portent des cuirasses en fer ou des cottes de mailles. D'autres se battent nus 

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Tite-Live, historien de la Rome antique (59 avant J.-C à 17 après J.-C.) 

Les Celtes d'Asie Mineure combattent nus. Sur la blancheur de leur corps, leurs blessures sont clairement visibles  

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Denys d'Halicarnasse, historien grec de Rome (50 à 8 avant J.-C.). Histoire de Rome XIV.9 

Nos ennemis se battent nus. Quelle blessure leurs longs cheveux, leurs regards farouches, leurs bras qui s'entrechoquent, pourraient-ils nous faire ? Des symboles de vantardise barbare 

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Début du XVIIe siècle. Rome nord-est. Villa Ludovisi -dans l'Antiquité, les jardins du sénateur Salluste, historien de la République romaine au Ier siècle avant J.-C.  

Dans les années 1620, la Villa Ludovisi, dite aussi Villa Aurora, est construite par Le Dominiquin (peintre italien du mouvement baroque), pour Ludovico Ludovisi -afin d'y abriter sa collection d'antiquités 

Le cardinal Ludovico Ludovisi 1595-1632, neveu de Grégoire XV (pape de 1831 à 1846) 

Excavation des fondations de la Villa. La statue est découverte  

1623. Premier enregistrement dans l'inventaire des collections de la famille 

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1734. Pour les musées du Capitole, le pape Clément VII acquiert la collection Ludovisi  

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Fin du XIXe siècle. Le domaine de la famille Ludovisi est réaménagé. De nombreux antiques sont mis au jour. Dont le Trône Ludovisi, sculpture antique de marbre blanc -évidé de l'intérieur, il présente des bas-reliefs sur ses trois faces extérieures