La honte

sebapola

Il y a des choses dans ma vie dont je ne suis pas fier

Des choses que je préfère taire même à ma mère

Des trucs vraiment honteux qui font lever les yeux

Au ciel et s’écrier : « Hoha l’autre Hé !!! »

Aujourd’hui je n’y tiens plus, il me faut tout avouer

Et je suis résolu, à me faire pardonner

Vient en tout premier lieu l’infamie la plus grande

Suffisant à elle seule à ruiner ma légende

Il se trouve en effet qu’en mes jeunes années

A la caisse des cadres j’ai un jour cotisé

L’embarra me suffoque, la honte m’envahie

Et ma fierté est morte je jour où j’ai failli

 

Aujourd’hui je n’y tiens plus il me faut tout avouer

Et je suis résolu à me faire pardonner

En deuxième position vient une ignominie

À laquelle je ne puis plus opposer de démenti

Et aucune excuse ne pourra vous convaincre

Je roule en Peugeot quatre cent cinq

La honte automobile est une flétrissure

Qui terni mon honneur mais préserve mes chaussures

 

Aujourd’hui je n’y tiens plus il me faut tout avouer

Et je suis résolu à me faire pardonner

Le dégoût est tel face à l’abjection

Dont je m’apprête ici à vous faire la mention

Qu’il se peut que certain d’entre vous se fâchent

J’ai porté quelques jours sous le nez une moustache

Le mauvais goût est pour moi une habitude

Et ce n’est pas la moindre de mes turpitudes

 

Aujourd’hui je n’y tiens plus il me faut tout avouer

Et je suis résolu à me faire pardonner

Nous y voilà enfin, tout est fait, tout est dit

Je me suis soulagé, des hontes de ma vie

Mais si vous n’y voyez pas d’inconvénient

Je reviendrais demain vous parler de ce temps

Où j’étais un cadre moustachu

Et dans ma quatre-cent-cinq je parcourais les rues

Je sais c’est pas terrible, m’enfin qu’est-ce que c’est bon

Enfin sauf être un cadre, ça c’est vraiment bidon

Enfin sauf être un cadre, ça c’est vraiment bidon…

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