La mine de sel
dost
Le sang coule, entache le bitume
Puis il disparait sous la brume,
Il traverse les terres et les roches,
Colorant le plafond
Dessus du sol de sel
Offrant le rubis à ces pioches
Et des ailes de griffon
Les drapant d'éternel.
Le son des yeux qu'on tord
Et des chevilles qu'on crève,
Des amours que l'on rêve
Et les peurs de la mort,
Ce ciel n'a d'horizon
Qu'une mer de raison.
Les sangs versés gouttent puis se glacent
Contemplés par cette fière crevasse
Les stalactites noircissent et vont
S'éclater sur le sol,
Leur transpercer le coeur
Et les noyer dans ce savon
Noir que les banderoles
Font vriller de douleur.
Le son des yeux qu'on tord
Et des chevilles qu'on crève,
Des amours que l'on rêve
Et les peurs de la mort,
Ce ciel n'a d'horizon
Qu'une mer de raison.
Alors une dansante note d'orgue
Fait sourire les murs de la morgue
Des fers, des sels et des fantasmes
Noyés dans la sueur
Mêlée aux sangs des terres
Qui recouvrent leurs coeurs de miasmes,
De grands cris sous les fleurs
Au dessous de l'enfer.
Le son des yeux qu'on tord
Et des chevilles qu'on crève,
Des amours que l'on rêve
Et les peurs de la mort,
Ce ciel n'a d'horizon
Qu'une mer de raison.