La nudité est-elle has-been ?

On n'est pas sérieux quand on a… 89 ans

Hugh Hefner, 89 ans, est le fondateur du mythique magazine masculin. Lorsqu'il l'a lancé en 1953, il était jeune, impertinent, et inventait le style de la « presse adulte ». Soixante-deux ans plus tard, Mr Hefner arrête de publier du nu intégral. Aurait-il perdu son esprit libertin ? On dit pourtant qu'on reste jeune en s'entourant de jeunes, et sa femme, la playmate Crystal Harris, est bien de soixante ans sa cadette…

La chute libre du mythe populaire

Le directeur général du magazine, Scott Flanders, explique : « aujourd'hui, vous n'êtes qu'à un clic de n'importe quel acte sexuel inimaginable et ce, gratuitement. Tout cela est donc dépassé ». Le but n'est pas d'abandonner définitivement l'image sexy du magazine, qui continuera de publier des photos de femmes peu vêtues dans des poses suggestives, mais de rajeunir son lectorat et rebooster les ventes. Celles-ci ont chuté de 5,6 millions d'exemplaires mensuels en 1975 à 800 000 aujourd'hui, selon l'Alliance for Audited Media. Les pertes se chiffreraient à 2,6 millions d'euros annuels.

Le lapin rajeunit

Depuis le mois d'août, sur la version internet du magazine, le nu intégral a déjà disparu. L'essai paraît concluant : le nombre de visiteurs ponctuels a été multiplié par quatre et leur moyenne d'âge a baissé de 47 à 30 ans. Hugh Hefner a donc décidé d'appliquer cette décision à la version papier, s'éloignant ainsi de la presse « affriolante » pour se recentrer sur des articles de fond. Ceux-ci ont d'ailleurs toujours existé : l'octogénaire ayant été toute sa vie un fervent défenseur de la tolérance, des droits de l'Homme, du droit à l'avortement, le magazine a toujours proposé des dossiers de société et des portraits acérés. Ainsi les Malcolm X et les Martin Luther King de demain n'auront plus à côtoyer des playmates à poil. Bon. On s'en remettra ?