Là où tu iras, je n'irai pas (page 2)

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NOUVELLES SOUS INFLUENCE / Episode 1 / Page 2


Monsieur Fiskin a beaucoup d’affection pour lui-même /// FIN DE LA PAGE 1 /// et pour l’image qu’il véhicule. Belle, supérieure, désirable. Pourtant il a retourné les miroirs, les a brisés ou ternis, recouverts du tain de l’égoïsme. Il ne les supporte plus, il ne veut plus se voir car la dernière fois qu’il a croisé le regard de son autre lui-même, il y a vu comme une profondeur qui lui a déplu.
Il s’est égaré, parfois, puis s’est retrouvé, très vite, dans les pages d’un roman d’aventure, dans le regard d’une conquête prise dans ses filets. C’est le jeu. La vie d’un espion du Sassyland est faite de chemins sinueux qui mènent souvent à la schizophrénie ou à la dépression. Il faut être fort psychologiquement.
Aujourd’hui Fiskin en a fait les frais plus fort que d’habitude. Pour tromper son esprit malade, dès son arrivée en République Makassaï, il a camouflé le seul miroir de sa suite princière, celui de la salle de bain, derrière un drap qu’il a disposé comme il a pu. Il appellera plus tard le service d’étage pour qu’ils viennent le faire disparaître plus proprement. Ca sera toujours plus discret que les bris de verre répandus dans le hall et l’ascenseur. Heureusement, personne parmi le personnel de l’hôtel comme dans la clientèle vieillissante du Palorma Resort n’oserait commenter l’attitude déplacée d’un agent sous licence.
Ce matin, Amon Fiskin est exténué. Ce voyage a fait chuter son équilibre de 2 points sur l’échelle de Rolfson. Il va avoir besoin d’au moins deux bonnes heures de sommeil et un soin réparateur haut de gamme. Il programme le tout en un éclair sur son terminal et s’allonge dans la cellule de repos. Il ferme les yeux et s’endort sur « Cry me a river », la version de Julie London, l’original. Sa routine de sommeil est la même depuis des années. S’il en changeait il aurait peur de ne plus jamais fermer l’œil.

Reposé et retapé grâce aux soins intensifs et un sommeil profond condensé, Fiskin envisage de descendre à l’espace social pour se faire admirer et séduire quelques vieilles bourgeoises. Il ouvre l’étui de protection de son dressing mobile, livré sans doute pendant son repos, et enfile son costume de représentation. C’est fou comme le style de ces costumes a peu changé en 30 ans. Quand la profession s’est éteinte en 2027, comme tous les divertissements et cultures occidentales, le métier de couturier est devenu uniquement technique et en aucun cas créatif ; sous peine d’être incarcéré à Dom Penn 18. Parfois Fiskin le déplore. Il aimerait pouvoir se distinguer de ses rares collègues avec une coupe un poil plus élégante, un petit détail coloré dans le revers de sa veste, une poche biseautée ou un fil contrasté. Mais il doit se contenter de l’uniforme standard et fonctionnel : en coton de synthèse noir avec une bande rouge d’un centimètre d’épaisseur positionnée à cinq centimètres au-dessus de la ceinture comprenant de une à sept bandes blanches verticales d’un millimètre, indiquant le grade de l’agent.

Texte souligné proposé par L’instit’ aux Semelles de Vent


A vous d'influencer la suite...


Il suffit de me proposer une phrase (en commentaire) influençant la suite de mon récit. S'il y a plusieurs propositions, je choisirai celle qui m'inspire le plus.


Pour en savoir + et comprendre comment ça marche : 
http://axelbolu.tumblr.com/post/51219235129/nouvelles-sous-influence 

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