La punaise

Maude Martin

Expériences

Comme une punaise retournée, tu remues vaguement les pattes et les bras.

Tu gémis, un peu inquiète ; ton regard m'interroge, je le décline...

Je m'attarde sur les deux grosses mamelles qui coulent de chaque côté de ton corps et sur les deux taches claires du muguet qui se cachait dessous.

Mon regard triste continue sur les plis de ta panse blafarde, descends vers la touffe hirsute de ta fissure et tombe sur les deux pilons cellulitiques de tes jambes, envahies de monstrueuses varices noires qui se tortillent sous la peau. Je n'irai pas plus loin :

pas voir l'image hideuse des hallux valgus, des ongles mal taillés et des profondes crevasses noires de tes talons.

Tu enlèves en te tortillant une culotte... confortable.

Je vais te percer Josette, comme le mâle perce l'abdomen de sa punaise, là, d'un coup, à sec !

Je vais te besogner violemment, te défoncer, te buriner à grands coups de reins, je vais cracher l'haleine de mon râle sur ta tronche bouffie.

Je jubilerai et exploserai sur ton visage hébété.

Ma haine sera sœur de félicité.

Tu es moche Germaine, mais plus encore, tu es désespérément passive !


J'aime tes petits doigts boudinés de bébé, Aline, j'aime la couleur que tu poses sur leurs ongles, et je m'enivre de ton parfum sucré.

Tu me parles, tu ris, tu me touches et me caresses. J'existe dans tes yeux et dans tes bras et je me sens grand et fort.

Je pétris tes rondeurs, elles sont douces et accueillantes et je m'y enfonce, invité par ta main qui me guide.

Je t'aime, ma Bottero, je t'aime pour tes petits seins, tes grosses fesses, mais plus encore, parce que tu es tellement vivante !

Bernard

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