la rébellion s'organise à Andar, village de pêcheurs arzacs sur Gahila
Elisabeth Charier
Andar, village de pêcheurs Arzacs, année 2793.
Le tunnel où circulait le soughos autrefois était ponctué de locaux servant d’ateliers de réparations ou de stockage. Sur les vieux plateaux de la salle numéro deux s’étalait une flopée de lasers d’épaules, de pièces détachées et de vasques emplies de liquide noir côtoyant d’autres récipients aux reflets argentés.
– Les lasers de poings sont trop miniaturisés pour qu’on puisse les exploiter avec l’équipement dont on dispose, explique Maaram. Ceux-là sont dotés de plaques solaires amplifiées, comme tu peux le voir.
L’enfant, âgé de six ans, ne pose pas de questions. Depuis sa naissance, il baigne dans ce climat de répression, il sait que les Arzacs extérieurs à Andar ne cessent de les poursuivre, eux les petits mutants. Il ne comprend pas pourquoi ils agissent ainsi, mais, prêt à apprendre, Mossaff coopérera pour sa famille et sa communauté, alors il écoute son père attentivement et engrange les informations comme une éponge absorbant l’eau. Le chef de village l’a reconnu apte à cette intelligence et il en retire une grande fierté, heureux de pouvoir aider à son âge. Il sait qu’il ne dépassera pas les trente ans de vie, mais pour lui, trente ans paraissent une éternité.
– Ici, tu récupères le sioxys avec précaution, tu le transfères dans ce récipient. Il faut provoquer une réaction avec cette substance brillante : le tirann. Un doigt et pas moins, d’accord ? Observe Malia, elle t’instruira.
Maaram le laisse entre les mains de l’adolescente. Lui est guerrier, il utilise ce qu’il va apprendre à faire fonctionner.
Malia s’occupe de la partie chimie. Elle dit que quand elle n’aura plus rien à lui enseigner, il rejoindra Mouss qui travaille au secteur optique.
Mossaff deviendra expert en armement. En l’espace de six ans, il remettra en état plus de deux mille lasers issus de la technologie des anciens et périra lors de l’explosion de l’atelier dans lequel il passait ses journées.
Trois cents roues plus loin, Ishram, huit ans, prend déjà la relève.