La saveur du pêché.

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Le trajet promettait d’être long et monotone.  J’étais assise à côté de Barbie, une copine de classe et nous somnolions. Nous étions en route vers une destination inconnue (la classe nous avait désignées pour la représenter à je-ne –sais quel séminaire) et nous avions décidé de prendre un TGV en début de soirée. Je me demandais encore pourquoi j’avais décidé d’accepter de partir avec Barbie : elle était belle (blonde aux yeux bleus, une taille de mannequin et des jambes fuselées) mais terriblement niaise, tout ce que je n’étais pas. Mais elle était gentille et riait à tout ce que je disais, ce qui était plutôt agréable. A ce moment là, elle était rivée à son écran de portable.

Le wagon était pratiquement vide. Il n’y avait que quatre trentenaires, concentrés sur leur discussion, qui s’étaient installés une rangée plus loin.

Je m’ennuyais tellement que je commençai à les observer. Ils étaient tous en costume cravate, mais il y en avait avec un sérieux embonpoint et le nez rouge, un autre atteint de calvitie avancé, et un troisième qui réunissait toutes ces caractéristiques peu flatteuses. Je m’attachai alors à observer discrètement le quatrième : tout d’abord, je le trouvai éminemment séduisant avec sa peau légèrement hâlée, ses cheveux d’un noir corbeau et ses yeux clairs. Mais son apparence de froideur moqueuse me doucha quelque peu. Il avait l’air distant et lointain, comme s’il valait mieux que le commun des mortels.

Je détournai le regard mais Barbie avait déjà vu l’objet de mon étude :

- Il est pas mal pour un trentenaire le beau brun, murmura-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Il est même sexy !

Je souris en guise de réponse, mais je  pris mon Ipod Touch pour couper court à la conversation. Je savais qu’à un moment ou à un autre, Barbie voudrait qu’on aille leur parler, et si j’aimais bien observer chaque détail des spécimens masculins, je ne souhaitais en aucun cas entrer en contact avec eux.

Je débranchais mes écouteurs pour être plus à l’aise et je mis une application de jeu en route. Malheureusement, j’avais oublié de baisser le volume, et l’application était pour le moins bruyante. J’essayai de baisser le son alors que Marie pouffait, et cela attira l’attention des quatre hommes sur nous.

L’un d’eux, celui qui n’avait plus de cheveux sur la tête, se retourna et s’exclama d’un air rieur en s’adressant à Marie :

- Et ben, ça fait du bruit son machin !

Les joues brûlantes, j’éteignis brusquement l’application et posai mon Ipod sur la tablette alors que Marie riait (pourquoi ? je ne voulus même pas savoir) et s’approchait du quatuor. Je m’excusai et dis d’une voix douce (ce qui n’est pas dans mon caractère) :

- Je suis désolée, j’aurais dû garder mes écouteurs.

Celui qui avait de l’embonpoint se retourna à son tour et déclara avec un rire bien gras :

- Nous acceptons vos excuses, si tu nous prêtes ton engin.

Je levai les yeux au ciel, alors que Marie, comme d’habitude, inconsciente des risques, déclarait d’un air joyeux :

- Allez, passe-leur ! C’est juste une petite partie de rien du tout.

J’hésitai. Mais Marie, déterminée à avoir le regard d’hommes sur elle (qu’importe le physique des hommes en question d’ailleurs), attrapa d’autorité l’Ipod et le donna à l’un des comparses puis se mit au milieu des trois hommes, histoire d’être au cœur de l’attraction.

Je savais pourquoi elle faisait ça. Elle était belle, et très bien habillée : avec sa jupe crayon et son haut blanc lâche, ses cheveux blonds sublime, elle était très attirante, et les hommes étaient sensible à son charme. De plus, son côté potiche faisait rire les cadres et elle les divertissait. Je m’enfonçais dans mon siège en regardant le paysage. Je ne voulais pas écouter leur conversation, je n’avais pas du tout envie de jouer à ce jeu de flirt malsain, mais je ne pouvais m’empêcher de tendre l’oreille :

-On est en première année de fac, babillait Barbie. On est envoyées pour représenter notre classe à Carcassonne.

- Vous êtes des toutes jeunes étudiantes alors, disait l’un des hommes alors que les deux autres étaient concentrés sur leur partie. Vous avez quel âge ?

- J’ai 18 ans et Fayette a 19 ans.

- Vous êtes des petites jeunettes alors...

Je relevais la tête et fronçai les sourcils. Barbie ne le voyait sans doute pas mais elle éveillait le désir, et plus que le désir, la concupiscence, chez ces trentenaires en vadrouille. Leurs yeux luisaient d’envie et ils devenaient de plus en plus tactiles et familiers avec elle, sauf bien entendu, le quatrième (celui que Barbie voulait en fin de compte) qui restait aussi de l’autre côté de la tablette, alors que les autres étaient tous autour d’elle.

Je fronçai les sourcils de plus en plus, en me rendant compte qu’elle avait un verre à la main. Barbie était très mince, et l’alcool lui montait vite à la tête. D’ailleurs, elle devenait déjà toute rouge et laissait les trentenaires lui caresser l’épaule et les bras. Je décidai qu’il était temps qu’on change de wagon.  Je me levai, et sentis le regard  du quatrième trentenaire, le beau brun, se poser sur moi. Mais énervée, je n’y fis pas attention, et je me dirigeai vers le petit groupe, un sourire forcé accroché aux lèvres.

- Désolée messieurs, mais il va falloir que vous me rendiez mon Ipod, dis-je d’un air faussement aimable.

Ils se tournèrent tous vers moi, ce qui me mit mal à l’aise. J’avais l’habitude de mettre des robes plutôt courtes en pensant que mes formes très pulpeuses me protègeraient du regard des hommes. J’avais tort. Le brun leva complètement la tête et je vis son regard s’assombrir. Ma bouche s’assécha mais je me forçai à accomplir ma mission alors qu’ils se mettaient tous à concentrer leur attention sur moi.

- Oh, tu veux récupérer ton jouet ? dit l’un des cadres d’un ton taquin. Mais on n’a pas fini notre partie ! Juste cette partie !

- Dis-lui Barbie, dit un autre d’un ton faussement suppliant.

Celle-ci leva un regard assez étrange vers moi et je sus que je devais tenir.

- Le trajet va être long, et j’aimerais garder un peu de batterie pour écouter la musique, rétorquai-je gentiment, mais d’une voix ferme.

J’attrapai le bras de Barbie pour la lever, elle qui était juchée sur les genoux de celui qui avait la calvitie mais elle se dégagea et dit d’une voix traînante :

- Oh, t’es pas drôle Fayette. Laisse-leur finir de jouer, ils sont gentils... Allez, fais pas ta mauvaise tête et viens t’asseoir avec nous.

Je la fusillais du regard alors que les trois autres riaient d’un air salace. J’aperçus la main de l’un d’entre eux qui caressait le genou de Barbie, et je commençai sérieusement à m’inquiéter. Elle ne se rendait même pas compte de l’image qu’elle donnait à ces types !

- Vous êtes gentils, certes, mais je  veux récupérer ce qui est à moi, dis-je en perdant patience !

Je tendis le bras pour attraper l’Ipod mais ils se mirent à le faire glisser sur la table, pour le rendre hors de portée.

- Mais rendez-le-moi ! C’est à moi !

 Leurs rires gras m’énervaient au plus en point, et Barbie ne faisait pas le moindre geste pour m’aider. Elle préférait rester là, un sourire totalement idiot flottant sur les lèvres, à  regarder ces inconnus se moquer de moi. Je me penchai vers la table pour récupérer  mon Ipod et sentis une main caresser mon dos. Furieuse, je me redressai précipitamment et m’exclama :

- Vous êtes trop relous ! C’est bon, c’est plus drôle !

Barbie, se décidant enfin à protester, se releva et minauda :

- Allez les gars, rendez-le lui !

Je savais pourquoi elle voulait protester, mais je ne voulus pas le croire. Elle ne supportait pas que le regard se détourne d’elle et elle pensait que mes formes charnues pouvaient lui faire quelque ombre. Stupide idée. Pourtant, ils la délaissèrent et me regardèrent avec une lueur étrange au fond du regard. Je compris tout à coup que j’étais devenue leur nouveau jouet.

L’un d’entre me fit un clin d’œil et me dit :

- Tu devrais être plus gentille que cela si tu veux qu’on te rendre ton bidule ma jolie.

- Vous devriez être plus gentilles, renchérit un autre.

- Hein, qu’est-ce que t’en pense Dante ? Elles sont plutôt méchantes pour des jeunettes, n’est-ce pas ? rétorqua un troisième.

Ils se tournèrent tous vers le froid trentenaire brun qui me fixait étrangement depuis tout à l’heure. Il dirigea son regard vers ses collègues et je sentis le mépris qu’il éprouvait pour eux dans sa réponse hautaine et dans son sourire froid :

- Les gamines ne m’intéressent pas.

Pourtant, son regard impénétrable se redirigea vers moi, comme s’il attendait une réaction de ma part. Mais je ne dis rien, et demandai calmement en m’adressant aux trois autres types :

- Pouvez-vous me rendre mon Ipod, s’il vous plaît ?

Ma demande fut noyée par le babillement éméché de Barbie, qui s’exclama ce qu’attendait sûrement le fameux Dante :

- Je ne suis pas une gamine moi !

L’un des types voulut la reposer sur ses genoux mais je la retins fermement par le bras. Avec un sourire béat, elle me dit d’un air languide :

- Dis-leur qu’on n’est pas des gamines !

Je levai les yeux au ciel une nouvelle fois, mais j’étais toujours aussi gênée par le regard du brun. Malgré ce qu’il avait dit, je le sentais qui me déshabillait lentement du regard sans aucune gêne.  Ses yeux se dirigeaient vers mes seins, mes fesses, mes jambes. J’humectai discrètement mes lèvres : j’étais offensée, et en même temps je sentais une vague de chaleur naître entre mes cuisses. J’avais l’impression d’être une véritable dévergondée, de réagir comme ça face au regard d’un inconnu, mais  je ne pouvais m’en empêcher. Ma honte se transforma en colère et j’explosai :

- Soyez des adultes, bordel, et passez moi ce foutu Ipod !

Ils me regardèrent tous et Marie lâcha un petit gloussement. J’eus l’impression que ma vulgarité augmenta leur excitation au lieu de leur rendre la raison. Celui au crâne dégarni rigola et déclara :

- On devrait peut-être lui apprendre à mieux parler à ses aînés, à la petite !

- Lui inculquer le respect, ça lui fera pas de mal, renchérit l’enveloppé en  tentant de m’attraper par la hanche.

Je me dérobai, et, involontairement je croisai le regard du brun. Son regard n’avait plus rien de méprisant maintenant. Il me scrutait attentivement, épiait le moindre de mes gestes, et ses yeux luisaient de désir contenu.

Le troisième type déclara d’une voix entendue :

- Je pense que quelqu’un doit leur apprendre la vie. Nous sommes tous mariés mais Dante pourrait s’en charger. Je suis sûre que sa ravissante fiancée ne lui en voudra pas, elle est à fond dans tout ce qui est éducatif et tout...

Les deux autres eurent un rire bien leste mais j’eus un mouvement de recul. Il avait une fiancée, et il osait me regarder ainsi ? Il fallait que tout cela s’arrête, et vite. Je vis qu’ils étaient distraits et sautai sur l’occasion pour tenter de prendre mon Ipod. Je bondis vers lui, mais le dégarni était plus vif et le jeta vers Dante qui le rattrapa aisément.

J’ouvris grand les yeux alors qu’il me fixait d’un air dangereusement troublant. Il eut un lent sourire et je reculai, alors qu’il disait d’une voix rauque sans me quitter du regard :

- Finalement, je crois que vous avez raison messieurs, elle a besoin d’une petite leçon.

Ses collègues se mirent tous à acclamer, alors que je reculais pour aller prendre mes affaires et celle de Barbie. Je sentais que tout cela pouvait déraper très rapidement et je voulais m’en aller le plus vite possible.  Mais nos affaires aussi avait disparu ! Ils rirent encore plus fort en voyant ma stupeur et l’un des trentenaire s’exclama d’un ton assez vulgaire :

- Et où tu croyais aller comme ça ! Tu vas participer à une leçon du professeur Dante.

Je regardais le fameux Dante ouvertement à présent, et le suppliai du regard de nous laisser tranquille, moi et mon amie. Je ne sais pas comment, je sus qu’il comprenait très bien ce que mes yeux exprimaient. Pourtant, il avait décidé qu’il jouerait à cette mascarade. Sans un mot, ses collègues le comprirent aussi très bien et me saisirent part les épaules et la taille pour me forcer à m’asseoir à côté de lui. Je criai à Barbie en tentant de me débattre :

- Appuie sur la sonnette d’alarme ! Appuie dessus !

Mais, rendue complètement amorphe par l’alcool, elle se laissa faire et alla d’elle-même s’asseoir en face de Dante. Elle lui lança un sourire charmeur, accompagné d’un battement de cil coquet, mais Dante déclara d’un ton sans appel sans lui accorder un regard :

- C’est la Noire que je veux. Seulement elle.

Je me mis à me débattre, à donner des coups partout, mais ils réussirent à me faire asseoir entre la fenêtre et Dante. J’étais coincée.

- Tu es sûre que c’est celle que tu veux Dante ? dit le dégarni d’un ton sceptique. Elle a l’air plutôt intenable. Prends plutôt la blonde, elle est plus jolie et  nettement plus... réceptive.

- Cela ne me dérange pas, vous savez, renchérit naïvement Barbie sans même savoir de quoi ces types parlaient.

Choquée, je la fusillai du regard. L’alcool lui faisait perdre la tête, il n’y avait pas d’autre explication possible !

- Va-t-en Barbie ! Et va chercher de l’aide au moins, lui ordonnai-je, même si je savais que cela était sans espoir.

Je voulais la préserver. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait, elle était sûrement sous l’emprise d’une drogue, car elle n’aurait jamais agi ainsi en tant normal.

Elle se leva et se dirigea vers un autre wagon. Quand je vis comment les trois autres hommes la regardaient, je pris peur. Je regardai Dante droit dans les yeux et ordonna d’une voix sèche :

- Dites-leur de ne pas la toucher.

Je vis sa bouche au dessin parfait se courber en un sourire moqueur et il dit d’une voix rauque, à la fois terriblement sensuelle et menaçante :

- Tu me donnes un ordre ?

Je n’avais plus rien à perdre. Même s’il se dégageait une aura dangereusement inquiétante de lui, je déglutis pour dire d’une voix ferme :

- Oui, c’est un ordre.

Sa main voulut caresser ma joue, je me dégageai, et il prit mon menton entre ses doigts pour m’obliger à le regarder. Dans ses yeux brûlait un désir primitif, dont je ne pouvais comprendre l’intensité, mais ce désir était certain. Sans me quitter des yeux, il déclara d’une voix qui ne souffrait d’aucune protestation :

- Allez-vous-en tous.

Les hommes obéirent en suivant Barbie alors que j’essayais de me dégager de l’étau de ses doigts.

J’entendis la porte se fermer. Nous étions seuls dans le wagon. J’avais même l’impression que nous étions seuls dans le TGV. 

J’avais peur, il devait le voir dans mes yeux mais il ne bougeait pas pour autant. Il continuait de me fixer, comme s’il devait graver mes traits dans sa mémoire pour toujours. Il approcha sa bouche de mes oreilles, et j’eus un mouvement de recul, mais je ne pouvais me dérober. Il souffla alors :

- Tu penses que je ne devrais pas faire ça, n’est ce pas ?

Son souffle chaud caressa mon cou. Un choquant éclair de désir me donna la chair de poule, mais je réussis à dire d’une voix qui ne tremblait pas :

- Je pense que vous devriez réfléchir à votre fiancée, et me laisser partir.

Je sentis sa main enlever mon gilet, et caresser mon épaule dénudée alors qu’il murmurait :

- Tu ne devrais pas mettre d’aussi jolies robes, tu sais ?

Mon désir montait inexorablement, son odeur m’enivrait, je ne comprenais même pas ce qu’il m’arrivait. J’avais du mal à réfléchir normalement, alors que sa chaleur m’enveloppait. Perdue, apeurée et excitée, je protestai alors que je sentais sa main qui me tenait le menton se glisser pour me plaquer contre lui :

- Vous ne pouvez pas avoir envie de moi. Je suis sûre que votre fiancée est bien plus...

- Non, elle ne l’est pas justement, dit-il d’une voix basse et furieuse. Tu corresponds en tous points à mes fantasmes les plus débridés.

Sa main me comprima contre lui et je plaquai mes mains contre son torse pour l’écarter. Il était si proche... Je me mordillais la lèvre inférieure et je vis ses yeux se braquer sur ma bouche. L’instant d’après, sa bouche s’écrasait contre la mienne. Je protestai et tentai de le repousser, mais ses mains, qui m’attrapaient par les cheveux  et par  la nuque m’obligeaient à l’accepter. Ce baiser brutal, sauvage meurtrissait mes lèvres. Je tentai de me dégager, mais il me semblait que mes tentatives de fuite l’excitaient encore plus, et étrangement, cela m’excitait aussi. J’avais très chaud, trop chaud, et sans que je m’en rende compte, mes mains empoignèrent sa chemise par le col et je répondis voracement à son baiser. Sa langue força la cavité chaude de ma bouche, et nos deux langues se mirent à s’effleurer, se caresser, danser. J’avais l’impression que ma tête allait exploser, que j’étais devenue une pile électrique. Il s’arracha de ma bouche et caressa mes cheveux en murmurant au creux de mon oreille d’une voix pantelante :

- Tu es tellement sexy... Je ne peux pas résister...

Ces mots me feraient sombrer, je le savais. Je tentai de reprendre contenance et m’éloignai un peu de lui, en essayant de reprendre mon souffle. Il était vraiment dangereux. Je lâchai son col de chemise et tendis les bras pour l’écarter de moi puis déclarai d’une voix tremblante :

- Vous pouvez vous contrôler, vous êtes adulte. Pensez à votre femme.

- Tu ne comprends pas, n’est-ce pas ? dit-il d’une voix sourde et pleine de colère.

Il prit ma main et la força à toucher son entrejambe. Sous mes doigts, je sentais son sexe durci, en érection. Je sentis mes jambes se dérober, et fut contente d’être assise, puis tentai de me libérer de sa main. Mais il plaqua mes doigts contre son pantalon et me regarda, les yeux assombris par la passion :

- Depuis que je t’ai vu rentrer dans le train, je ne pense qu’à t’allonger sur le train et te baiser furieusement. Innocente que tu es, tu ne l’as pas vu hein ?

Il serra mes doigts encore plus sur son pénis et je vis son visage se crisper de plaisir. Lire un désir si vivace sur ses traits froids amplifiait mon propre désir que j’essayais désespérément de faire taire. Il continua encore :

- Je veux embrasser tes tétons durcis et noirs, je fantasme sur tes hanches rebondies depuis que tu es rentrée ici, j’ai envie de lécher ton corps de femme si pleine, tes courbes si pulpeuses...

Mes doigts  se mirent à caresser sa bosse malgré moi et je l’entendis retenir un râle, alors qu’il se penchait vers moi pour m’embrasser à nouveau. Ses mains allèrent retrouver ma nuque et alors que mes lèvres s’entrouvraient d’elles-mêmes. Je ne contrôlais plus mon corps, je n’arrivais même plus à réfléchir. Il m’embrassait avec une rage qui égalait son désir alors que ses mains venaient pétrir mes seins. Je sentais son pénis grossir sous mes mains, et savoir qu’il éprouvait tant de désir me rendait folle. Sa bouche embrassait ma gorge, mais comme s’il ne pouvait en avoir assez, il revint m’embrasser. Mes mains revinrent s’agripper à son col pour le rapprocher. Je le voulais plus près, collé à moi, et il le comprit très vite. Je sentis un de ses doigts soudain caresser ma vulve à travers mon collant et ma culotte, et je fus surprise par l’éclair de désir qui me traversa. Je gémis et caressa plus vite son pénis. Sa verge attirait irrésistiblement mes doigts qui voulaient sentir sa texture et sa chaleur. Je glissai mes mains dans son pantalon de costume, puis dans son caleçon, et pris son pénis dans ma main pour le caresser. Ses halètements me rendaient dingue et il murmurait des mots qui n’avaient aucun sens. Il passa à son tour ses doigts sous mon collant et effleura ma culotte du doigt. Je serrai les cuisses face à la vague de désir qui m’embrasait.

- Ecarte tes jambes, ma chérie... chuchota-t-il d’une voix enivrante.

J’obéis, renversant la tête en arrière. De sa voix enjôleuse, il souffla au creux de mon oreille :

- Dis-moi ce que tu veux.

Terriblement gênée, je fermais les yeux et suppliais dans un souffle :

- Je veux que tu mettes ton doigt là...

Il le posa sur mon clitoris et une vague de plaisir encore plus forte que la précédente me souleva. Je ressentais un manque intense entre mes cuisses mais je ne savais pas comment l’exprimer. Je levais les yeux vers lui et ce qu’il y lut dut lui plaire car il mit un autre doigt. Je me mordis les lèvres pour ne pas gémir et en réponse, je mis mon autre main sur son braquemart dressé et caressa ses bourses.

Son visage était complètement crispé par le désir et il écarta ma culotte pour effleurer mes lèvres. Je me souvins que je ne m’étais pas épilée et fut gênée, mais ma toison n’eut pas l’air de lui déplaire, au contraire.

Il me prit brusquement par les hanches et me mit sur lui. Folle de plaisir, je baissais légèrement son pantalon, et leva ma robe pour sentir son pénis dressé sur ma vulve. Je balançais mes hanches contre lui pour mieux sentir et poussai des gémissements de plaisir en sentant cette verge dure contre mon sexe. Je crispais mes mains sur ses épaules et commençait à déboutonner le col pour découvrir son torse et il murmura, ses mains comprimant mes fesses :

- Si on n’arrête pas maintenant, je risque de te prendre sur ces sièges  et même un contrôleur ne pourra pas m’arrêter...

- S’il te plait, murmurai-je sans même connaître la raison de ma prière. S’il te plaît...

Je  craquais mon collant entre mes jambes, et un gros trou se forma. Il sourit, fou de désir, et posa son doigt sur l’espace qui était à l’air libre.

- Tu es tellement mouillée... chuchota-t-il, en faisant des efforts visibles pour se contenir. Et si chaude... prête à m’accueillir...

Il se leva soudainement et remit son pénis durci dans son pantalon. Celui-ci n’arrivait pas à cacher sa monstrueuse érection. A cette vue, j’eus aussitôt envie de la caresser et entrouvrit la bouche. Dante dût deviner à quoi je pensais et je le vis serrer les poings. Il m’ordonna (mais cela semblait aussi être une supplique) d’une voix déformée par le désir :

- Suis-moi. Je ne veux pas être dérangé quand je te labourerais enfin.

Ce discours vulgaire, dans la bouche d’un homme qui paraissait si distingué, ne fit qu’amplifier mon désir. Je ne pensais même plus à m’enfuir et je hochais la tête. Je me levais, m’arrangeais un peu et passai devant lui.

Dans les couloirs, nous ne croisâmes personne, ni Marie, ni même aucun des collègues de Dante. Je n’y pensais pas, je ne pensais qu’à l’idée que j’allais enfin coucher avec cet inconnu. Alors que nous traversions un couloir aussi déserté (ce qui était vraiment étonnant), j’entendis Dante me murmurer :

- Es-tu toujours aussi humide ?

Et il glissa une main entre mes cuisses mouillées. Je sentis son doigt effleurer  mon clitoris et je dus me raccrocher à une poignée de porte pour ne pas tomber, mes jambes ne me soutenant plus. Je sentis ses mains qui saisirent mes hanches, et je compris que lui non plus n’en pouvait plus.  Nous arrivâmes à sa chambre-couchette haletants et transpirants. Il ferma la porte à clé et vérifia que nous étions bien seuls. Nous l’étions. Il me jeta presque sur l’une des couchettes et après s’être muni d’une protection, il vint me rejoindre. L’endroit était sombre, la place réduite, la couchette inconfortable, mais je me moquais du confort dans un instant pareil. Il releva ma robe, écarta mes cuisses et me pénétra d’un coup. La douleur fut intense mais très brève et je sentis le plaisir affluer par vagues successives. Je sentais son va-et-vient me combler, et me rendre totalement folle de plaisir. J’accompagnais ces mouvements de balancement du bassin comme pour le retenir. Il ne se retenait plus et haletait, grondait, et je répondais à ses râlements par de sourds gémissements de plaisir. Je perdais la tête, je ne sentais plus rien que lui en moi, je voulus le garder en moi et je serrai les cuisses, je me contractai autour de son pénis alors qu’il allait le plus loin possible en moi... Et la, tout d’un coup, je sentis ses doigts sur mes épaules se crisper puis se relâcher alors qu’une expression de pur plaisir se dessinait sur son visage. Cette expression était tellement excitante que je sentis plusieurs explosions de plaisir dans mon corps, comme si j’étais devenue un feu d’artifice. Et je ne pus retenir un cri de jouissance.

Quand je le sentis tout à fait endormi, je me relevais et me rhabillais correctement. Je me sentais vraiment mal, telle une pute qui doit s’en aller le plus vite possible, mais je n’avais pas le choix. Il fallait que je rejoigne Barbie avant qu’elle ne décuve son vin, et qu’elle ne s’aperçoive que j’avais bel et bien disparu une bonne partie de la soirée.

Je secouais la tête, atterrée. Nous ne nous étions même pas entièrement déshabillés ! Il avait toujours sa cravate nouée autour du cou et son caleçon aux chevilles ! J’avais perdu mon collant, mais j’avais au moins récupéré ma culotte ! J’aperçus mon Ipod qui dépassait d’une poche de son pantalon et le récupérai en vitesse. Dire que tout cela était parti d’une stupide application !

Je sortis du couloir, et je croisais les rares gens qui devaient être dans le train puis me dirigeais vers ma chambre-couchette.

Barbie dormait déjà.  Je vérifiai qu’il ne lui manquait aucun bijou, et qu’elle avait gardé ses sous-vêtements, puis j’allai me laver pour aller me coucher.

Le lendemain, nous arrivâmes à Carcassonne. Marie ne gardait que des souvenirs brumeux de la veille, et nous avions récupéré nos affaires. J’avais fait très attention à ne pas croiser le groupe de trentenaires. En arrivant, un guide nous attendait à la gare. Elle nous emmena dans notre gîte, qui allait être notre lieu de résidence pendant quelques jours. Le gîte était très confortable, et se situait en centre-ville ce qui était très pratique. Marie alla ranger ses affaires alors que je discutais un peu avec la guide dans le salon du gîte.

- Alors comme ça, votre fac vous a envoyé dans notre charmante ville de Carcassonne ? me disait-elle aimablement, nonchalamment assise sur une causeuse en face de moi. Ça doit vous faire des vacances ! Vous venez de Paris, c’est cela ?

- Oui, enfin tout proche de Paris, répondis-je gentiment. J’espère que cela ne vous dérange pas trop de vous occuper de deux grandes filles comme nous ! J’ai voulu convaincre notre prof que nous n’avions pas besoin de baby-sitter mais bon...

- Tu sais, tu peux me tutoyer, dit-elle en riant. Je suis sûre que nous n’avons pas beaucoup d’années d’écart, j’ai à peine 24 ans ! Vous êtes en fac d’histoire, toi et ton amie ?

Je lui souris et hocha la tête.

- Les remparts, la ville médiévale, et tout ça... C’est pour ça que vous êtes venues, pas vrai ?

- Oui, acquiesçai-je. Mais ils auraient très bien pu nous envoyer à Provins ! Le problème, c’est que notre prof est complètement allumé. Mais bon, je ne vais pas me plaindre.

La guide éclata de rire une nouvelle fois et déclara d’un ton complice :

- Tu sais ce que nous allons faire ? Nous allons faire toute une journée de visite intensive, et puis après, on sera en quartier libre, ce qui inclut le soir, bien évidemment.

Je me levai d’un bond et m’exclamai :

- Mais je crois que je vais t’adorer, euh...

Elle se leva aussi et me dit avec un sourire rayonnant :

- Rebecca ! Mon nom, c’est Rebecca.

- Rebecca, répétai-je d’un ton enjoué. Et même ton nom est super cool !

Elle me remercia d’un sourire et alla prendre son sac, j’en profitais pour la regarder plus attentivement. Elle avait de longues boucles d’un joli roux éclatant, la peau laiteuse parsemée de jolies taches de rousseur, et de beaux yeux verts. Elle était petite mais mince, la taille fine et la poitrine peu prononcée. En somme, elle était une très jolie femme-enfant, et je jalousais sa silhouette sans défaut.

Barbie descendit enfin, munie de nos affaires. Je remarquais qu’elle s’était apprêtée et je souris. Rebecca dut le remarquer aussi car elle eut un regard complice pour nous deux et déclara :

- Je crois que j’ai aussi oublié de vous dire que vous n’étiez pas mon seul groupe aujourd’hui. Nous accueillons des jeunes Italiens sortis tout droit de leur toscane !

Marie se mit à sautiller et ressortit sa glace pour se repoudrer le nez (déjà ?). Mais je savais ce que cela voulait dire. Tenir la chandelle, encore une fois, en voyant que tous ces beaux mecs tombaient sous le charme de Barbie.

- Tu ne te prépares pas ? me lança gaiement Rebecca alors que je me dirigeais droit vers la sortie. J’ai entendu dire que ces Italiens étaient très chaleureux, si tu vois ce que je veux dire.

Je voulus lui dire «  à quoi bon ? » puis je me laissai porter par son enthousiasme. Après tout, qui ne tente rien n’a rien ! Je lui souris et déclarai :

- Si, si j’arrive, je vais aller me préparer dans la salle de bain.

J’allai enfiler ma robe en dentelle rose, qui était assez courte, et laissai mes jambes à nu. Après tout, pourquoi porter des collants par un temps pareil ? J’enfilai mes ballerines, me maquillai un peu et je ressortis une dizaine de minutes plus tard.

Je fus accueillie par les compliments de Barbie et de Rebecca (décidément, j’aime beaucoup cette fille) et nous sortîmes pour prendre sa voiture.

Vingt minutes plus tard, nous rejoignîmes le point de ralliement. Les Italiens étaient déjà là à nous attendre, et nous accueillirent avec des sourires charmeurs. A peine Barbie avait posé le pied hors de la voiture qu’elle fut assaillie de “ Ciao bella ”. Le sourire émerveillée de ma camarade m’amusa et je jetai un coup d’œil complice à Rebecca. Mais celle-ci était ailleurs, distraite. Elle eut un sourire rêveur, puis se remaquilla rapidement et sortit de la voiture.

Son comportement était plus qu’étrange. Elle n’était tout de même pas attirée par de jeunes Italiens ! En secouant la tête, je sortis de la voiture. Et c’est là que je le revis.

Dante.

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