La symphonie des arbres
etmacom
Au tumulte bruyant et mécanique des voitures qui agressent le pavé, elle préfère la symphonie des arbres.
Le fleuve, en bas, l’autre rive. En traversant le pont, c’est vite fait de la rejoindre. A la nage, ça parait déjà plus compliqué. En barque à la rigueur…
Récemment, elle a aperçu une photo comparant des personnes en bordure de fleuve à une toile de maître. Le pointilliste, comme l’impressionniste, s’amusait à décrire à coups colorés et furtifs les dimanches d’été.
Et le bruit du vent dans les feuilles, c’est reposant, mais personne n’y prête attention. Ce doux mouvement, ce balancement, cette cadence… Tout comme la pluie qui cogne à la fenêtre, comme pour s’inviter, les soirs d’orage. Elle s’abat sur les toits avec fracas, prenant d’assaut les caniveaux, et en otage les piétons réfugiés sous les portes cochères.
Et les canards, les cygnes qui ne sont plus que des icebergs en plongeant bec et tête à l’eau… Quelqu’un s’y intéresse ? Et cette grosse libellule qui se pose sur la feuille de nénuphar et virevolte avec habileté quelques secondes plus tard…
Le chant des arbres la berce. Leur couleur, aussi. Mornes en hiver, au printemps, ils s’échauffent, et l’été pointe tandis que les bourgeons deviennent feuilles et fleurs. Avec force, ils dégagent cette énergie sereine et apaisante. Vert tendre, vert doux qui se mêle au soleil doré aux reflets éclatants de cette saison qui ranime les plus malheureux… Puis c’est l’automne qui arrive et qui dépose sur toutes les lèvres la même affirmation : « Comme c’est beau, toutes ces couleurs ! Jaune, rouge, marron… Quelle beauté dans les sous-bois ! »
Elle se laisse bercer par l’harmonie de la nature et s’oublie, s’endort… Paisiblement.