La taupe et le fossoyeur

ecorcheur

Ce fut sombre jour quand vint enfin l'heure

D’accomplir ses nobles desseins

Ô quelle surprise, quand le preux fossoyeur

Heurta l’animal souterrain

« Ma pauvre maison, pauvre fou !

Et ce pour y mettre un cadavre ?

Va donc ailleurs pour y creuser ton trou

Et laisse moi en paix dans mon havre !

- Il est mort jeune, pauvre enfant

N’as-tu donc nulle pitié de lui ?

Voudrais-tu en faire un esprit errant

Sans paix ni pays ni abri ?

Regarde ses parents, et sa femme

Ferais-tu ce geste grandiose ?

D’offrir ton logis au repos de l’âme

De celui défunt sans nulle prose ?

- Jamais m’entends-tu, grand jamais !

Mort ne prendra mon domicile

Laisse-le plutôt pourrir là où il est

S’il n’a su vivre, qu’il meurt utile ! »

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