La Théorie des Races :
Dominique Capo
Je vais peut-être choquer beaucoup de personnes ici, mais je pense que la notion de "Race", en parlant de l'Homme, est infondée. Le concernant, il n'existe qu'une Race, la Race Humaine. Les particularités de telle ou telle ethnie - la couleur de sa peau, de ses cheveux, le fait que celle-ci soit plus grande ou plus petite, plus musculeuse ou plus élancée, etc. - ne sont issues que des lieux où ces dernières se sont développées. Mais, à l'origine, la Race Humaine est née dans la corne de l'Afrique, et plus particulièrement dans la vallée du Grand Rift. De l'Homo Erectus à l'Homo Sapiens, de Neandertal à Cro-Magnon, au cours du million d'années qui l'a vue évoluer jusqu'à sa forme actuelle, elle n'a fait que s'adapter à son environnement, au climat, aux situations diverses et variées auxquelles elle a été confrontée.
C'est l'Homme lui même qui a introduit la notion de Race en fonction des différentes ethnies dont il est issu. Je dirai même plus : c'est l'Homme Blanc, Européen, convaincu de sa supériorité sur ses Frères et Sœurs nés en des territoires plus hostiles, en des lieux où se sont développés d'autres religions, d'autres concepts idéologiques, etc. qui a commencé à l'élaborer, puis à l'enrichir. Elle lui a servi à affirmer sa suprématie sur les peuples qu'il rencontrait sur sa route au fur et à mesure de son expansion, de ce désir totalitaire d'imposer sa loi, sa religion - Chrétienne - sa vision de l'Univers.
Évidemment, l'Homme Blanc n'est pas la seul à avoir succombé à cette tentation hégémonique. De l'Antiquité à nos jours, les grandes civilisations qui se sont succédé ont voulu régenter les populations conquises par elles à un moment ou à un autre de leur Histoire : Égyptiens, Mésopotamiens, Hébreux, Grecs, Romains, Mayas, Incas, etc. ; tous ont désiré imposer aux peuples soumis à eux par les armes leur prédominance. Tous ont vu en leur civilisation celle qui était susceptible de guider ceux qu'ils considéraient comme des "Races Inférieures", incapables de survivre sans eux. Les religions ont souvent été le ferment de cette idéologie : si Chrétiens et Musulmans se livrent à une lutte acharnée depuis des siècles pour imposer la suprématie de leur Culte, c'est parce qu'ils confondent Religion et Race. Les Arabes sont forcément Musulmans - intégristes de surcroît -, les Chrétiens sont forcément Blancs et impérialistes. De fait, progressivement, cette dualité s'est muée en croyance qu'il s'agit de Races spécifiques et forcément incompatibles, et a engendré racisme, xénophobie, repli sur soi même. En sa peur de l'Étranger, de celui qui ne pense et ne vit pas comme lui. Oubliant que c'est uniquement lui qui a construit cette spécification. Lui servant à justifier son désir de domination.
Le Juif, l'Arabe, l'Européen, l'Asiatique, l'Amérindien, a tour à tour été victime ou bourreau, impérialiste ou soumis. Aujourd'hui, dans un monde globalisé où l'Homme se sent perdu face aux défis titanesques qui l'attendent afin de s'adapter à un avenir en perpétuelle mutation, il s'accroche à des idées qui le rassurent. Il croit qu'en continuant à marteler que sa "Race" est supérieure à celle de son Frère ou de sa Sœur, que celle-ci à vocation à diriger, il alimente sa peur de la différence. Comme si cette différence était une maladie, une infection, un virus, qu'il est nécessaire d'anéantir à tout prix. Au risque de renouveler les monstruosités apparues dans le premier tiers du Vingtième Siècle avec le Fascisme et le Nazisme, et engendrées par ceux qui avaient foi en cette idée de Race Supérieure. Si, actuellement, ces idées, profondément ancrées dans l'inconscient collectif, refont régulièrement surface, c'est qu'elles sont accentuées par toutes lés difficultés auxquelles notre Société post-moderne est confrontée : chômage, misère, famine, migrations de populations liées aux bouleversements climatiques de notre époque, prééminence de l'argent-roi sur le droit de l'individu à exister ; qui s'apparente un retour à l'esclavage des Ages obscurs aboli au milieu du 19ème siècle, j'en passe. Tous ces symptômes ne sont en fait que des résurgences de notions raciales obsolètes s'appuyant sur la méconnaissance, la crédulité, et des Traditions périmées.
Je suis convaincu qu'il est vital de dépasser ces idées de Race, de Tradition et de Religion, de cet amalgame entre ces trois notions le plus souvent, si l'Homme veux sen 'affranchir. S'il souhaite s'affranchir des ultimes éléments bestiaux qu'il a gardé en lui, et datant de l'époque où la frontière l'Humain et l'Animal n'était pas définie. C'est inévitable à longue échéance puisqu'en fin de compte, pour revenir aux premiers mots de ce texte, nous ne formons qu'une seule Race, qu'une seule Espèce dont les différences s'amenuisent avec le temps, et qui est destinée à poursuivre son Évolution ; ou, si elle ne renonce pas à ses plus bas instincts, à périr...
Dominique