La Valise rouge

Dandy Cool

Ce rideau de ferraille qui nous a séparé, dans cette valise rouge se retrouve esquinté.

Tu te tiens là, debout, fière d’être différente.

Toute de rouge vêtue, tu as trouvé ta place

Parmi les bagages égarés des âmes errantes,

Contenant en toi les lourds secrets de ma race.


Chargée dans le coffre, chargée de mes vérités,

Tu viens là réparer les oublis de l’Histoire. 

La route est longue, deux milles kilomètres à guider,

Mais ton coeur recèle ce qui fera ma mémoire. 


Varsovie, Poznań, Berlin, vient enfin le mur

invisible à Helmstedt, séparant deux Allemagnes

où les miradors ne sont plus que des armures

vides, examinant les voitures qui m’accompagnent.


Ce rideau de ferraille qui nous a séparé,

Dans cette valise rouge se retrouve esquinté.

Car les documents qui là-dedans jouent des coudes

Retracent ma trajectoire et contiennent de la soude.


Petite valise rouge, j’ai si hâte de t’ouvrir !

Et savoir ce que tu vas me faire découvrir. 

Tu te tiens droite, sagement rangée dans mon coffre

Et je te ramène jusqu’au 20 avenue Joffre. 


Göttingen, Kassel puis enfin arrive Cologne.

Qu’il est mortel le chemin depuis la Pologne !

C’est un aller-simple pour Paris, il pleut averse.

Mais tu sais, mes aïeux l’ont fait en sens inverse...

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