La Vebsérie

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Le Vinvinteur – La Vebsérie :

Les deux personnages sont assis autour d’un guéridon. Le spectateur ne perçoit que la partie supérieure de leurs corps.

L’internaute : - Alors comme ça vous avez changé de sexe ? (demande-t-il avec nonchaloir)

Zazon :           - Oui, je me suis opérée en regardant la recette sur Internet. Je suis assez contente de moi. Vous aussi, vous avez cédé à la tendance ?

:        - Oui, oui… Moi j’ai changé d’espèce. J’étais poulpe avant et je n’ai pas réussi à terminer une lettre d’amour. Plus d’encre !

Z :       - Mon pauvre ! Comme je vous comprends… De nos jours, il est tellement facile de se fabriquer soi-même.

I :        - C’est vrai. C’est pratique, mais maintenant que cela fait partie des mœurs, je tolère moins les personnes qui ont la grossièreté de vouloir rester elles-mêmes.

Z :       - Bien entendu, il y aura toujours des gens pour suinter la vulgarité par tous les pores de la peau. De la peau… (elle rit). Ils ont encore de la peau… Les ringards !

I :        - Et puis quel progrès contre ce fléau qu’est la solitude ! Avant, il fallait faire l’effort de nouer des liens, d’avoir des amis. C’était sordide. Maintenant on peut se les construire !

Z :       - Tout à fait. Tel que je vous vois, vous auriez très bien pu vous confectionner dans l’optique d’être plusieurs.

I :        - Mais j’aurais été le seul à être plusieurs, ce qui est assez singulier !

Z :       - Oui… Oui… (changement de ton) Il y a une chose qui me heurte...

I :        - L’inclination de l’humanité pour l’artifice et les afféteries de l’époque ?

Z :       - Non, votre pied-bot. Voilà cinq minutes qu’il massacre la bouche que j’ai ajoutée ce matin à mon tibia.

I :        - Vous m’en voyez désolé ; néanmoins c’est une semelle crêpe. J’espère que vous avez de l’appétit ?

Z :       - C’est le mets préféré de mon ami, Jean-Loutre.

I :        - Vous êtes l’amie de Jean-Loutre ? (dit-il avec étonnement).Nous nous connaissons sûrement. Qui êtes-vous ?

Z :       - Je… Je ne sais pas… Et vous ?

I :        - Tiens ! Moi non plus…  

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