La vie des anges endiablés

 Je veux mourir tel un vivant,
Mourir de ces uniques instants.

Je veux voir tel un non-voyant,
Un vampire dans la nuit éternelle,
Sentir le monde ruisselant,
De l’horreur produit à merveille.

Je veux écouter tel un sourd,
Perdre la raison, la sonorité des mots,
Sortir de ces paroles, un langage si lourd,
Entendre le silence si beau.

Je veux parler tel un muet,
Eviter les mots qui blessent,
Exprimer le cœur de sa tour de guet,
Le silence est véritable tendresse.

Aveugle du monde d’aujourd’hui,
Je perds lentement la vue,
 Vivre sans fil la nuit,
Tel un damné dans les rues.

L’homme à la fois ange et diable,
Tombe dans le tonneau des Danaïdes,
A la recherche de ce plaisir, un sirop d’érable,
Se retrouve seul à errer dans le vide.

Chiraz, le 5 septembre 2011

 http://sijeunessesavaitsivieillessepouvait.wordpress.com/2011/09/19/la-vie-des-anges-endiables/