La violence
Jo
Les coups pleuvent, la haine grandit. Je frappe ! Je frappe ! Je frappe ! Crève sale enculé! Je vais te saigner. Les sirènes arrivent les flics vont tout gâcher. Putain de merde tu as de la chance. Baigné dans son sang, il bouge non il bafouille quelques mouvements. Voilà mon chef d’œuvre. Violent parmi la violence, je m’adapte. Non je ne suis pas une brute, je vis avec mon temps. Gorgé de peine, de trouble, mon existence se rature à grands coups de canifs. Certains me tueraient d’autres m’excusent. Personnellement j’en sais rien je suis hooligans, c’est ma vie, mon combat et c’est tout.
Au loin les clameurs du stade se font entendre. Le foot, c'est l'union des masses. Peu importe les raisons de cette union en tout cas y' a du monde à cogner, y'a l'illusion d'un mobile c'est parfait. La nuit gouverne. Et moi je cours… c’est finit plus de baston pour ce soir faut sauver son cul. La police se rapprochent l’adrénaline est au maximum. Putain comme c’est bon! Mon cœur palpite j’existe cette fois c’est sûr. Le sang qui coule en est le témoin j’existe.
« Halte ! Halte ! »
Tu peux gueuler va plutôt crever. Je cours je vole je suis invincible. L’alcool me guide l’ivresse a pris le pouvoir. Je déambule dans les rues, pas de fatigue ni de morale. Je suis anarchiste!!!!!!! J’aperçois mes frères disséminés dans l’urbain. Ah toute une semaine de soumission pour cela. J’attends l’épuisement, j’attends les coups et pourtant…je ne suis pas un méchant. Cadre dans l’immobilier dans la semaine je le vends l’urbain, je l’achète je le spécule… J’ai une famille tout le nécessaire selon la dictature du bonheur à la Mickey Mouse. Mais ce soir faut tout péter. Pour se supporter, se tolérer. Pour se construire y’a pas mieux.
Le camp adverse c’est qui ? Les flics, l’autre équipe de foot, les hommes, ce débris de civilisation dans lequel on baigne, moi-même j’en sais que dalle faut taper toujours et encore. C’est mon langage, ma drogue, ma douceur.
Ouf je suis chez moi, ce n’est pas ce soir que je finirai au trou. Mon chat se frotte, une caresse pour « Caramel ». Le lion est mort me voici un tendre agneau. Pas de remords, pas de pensées, exténué j’allonge ma carcasse. Ma douce femme est là, son regard s’ouvre. Elle l'aime son homme. Elle dépose sa main dans ma chevelure. Qu’elle soudaine tendresse! J’en suis presque surpris ! J’en suis presque géné. Son visage s’assombrit, elle distingue le sang qui glisse le long de ma joue.
« Qu’est-ce que tu as ? »
« Rien j’ai trébuché en rentrant »
Me voilà soigné dans une salle de bain propre. Je pense alors à l’autre que j’ai défoncé. A-t-il une femme qui le soigne ? Est-il mort ? Je frissonne j’ai froid.