L'amour n'est PAS plus fort que tout

orphean

Extrait

Brûle ! Brûle plus vite ! Je laisse l'amour qu'il me reste se consumer en silence, étouffer lentement, priant qu'il m'emporte avec lui, asphyxié. Je vais mourir et puis je vais renaître, abîmé, avec un amour nouveau, encore une fois. Je me suis acharné à t'aimer sans retenue, sans relâche ! Tu n'es plus qu'une chimère à la voix suave et douce qui peu à peu s'efface de mes pensées et sera remplacée. Comme je chéris ce jour maudit, comme je l'attends si fort.

Des relents d'amour me caressent quelquefois, parcourant chaque centimètre carré de mon petit cœur encore morcelé, en prenant soin de bien appuyer par endroits, pour que je sente profondément le relief/la texture de cette douleur d'être sans toi. Puis je fais fonctionner mon esprit, presque pour reprendre mon souffle comme si je me noyais dans des eaux troubles et froides, sombre et si tristement familière.

Alors, utilisant mon regard pour sortir du vide dans lequel tu m'as plongé, le laissant s'arrêter au hasard sur des visages de femmes; songeur, je crée un avenir imaginaire et je laisse entrevoir dans mes pensées pleines d'espoir, ce que pourrait être ma nouvelle vie aux côtés d'untel ou untel... C'est pendant ces moments que je me rends compte que je suis devenu un mort-vivant sans émotions, seul et toujours insatiable de toi.

L'amour (t'aimer) m'a vampirisé, absorbé toute mon énergie, jusqu'à ce que je m'assèche, craquelé comme la terre d'un désert aride, au pied d'un arbre dont les racines sortantes n'aboutissent finalement que sur un tronc mort, sec et cassant.

Mon cœur est une rose rouge fanée, les pétales tombent un à un, tu as butiné cette fleur, puis disséminée sur la tombe de notre amour ce pistil encore chaud, dont tu t'es tant délecté avec la soif d'un nouveau-né.

Tu t'en es allé te repaître ailleurs, vers des vallées plus fleuries.

Mes pétales finiront tous par tomber sur le sol stérile, où vogue mon âme, accompagnée de tant d'autres, inexpressive, marchant droit devant en ligne organisée par rangée; et finiront chacune par tomber à l'intérieur d'un gouffre sans fin, englouti dans les entrailles du néant.

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