L'Angleterre

Mlle Lamarquise

Je suis passionnée, obsédée et conquise depuis 1759. Au grand désespoir de mon père. GOD SAVE THE QUEEN. Voici mon fantasme anglais. C'est noir, comme leur humour.

C'était dimanche, le jour du Seigneur. Mais je ne suis pas croyante , alors je n'étais pas a la messe.

Je ne cessais de penser que cela ne faisait que trois jours que j'avais quitté mon pays pour partir a l'aventure. Mon père était désespéré et lassé par ma déloyauté.  Il disait que je devais me souvenir, car c'était ca la devise de ma province "Je me souviens''. Venant d'une ville bâtit par la France, mais changé pour l'éternité par les anglais, la montréalaise en moi se rebellait. Je devais me souvenir, mais moi je les aimais ses curieux anglais. On disait qu'il était froid, des cœurs de pierre qui affectionnent les manières. Ils m'ont toujours séduite pourtant par leur prestance et élégance.

 Je crois que c'est la différence qui me charmait. Je savais bien que jamais ils comprendraient mes secrets dissimulés par le français. Et ca me plaisait. Je ne les comprends pas trop, mais j'en étais raide dingue. L'histoire nous interdisait de se côtoyer, par respect de nos droits qui avaient été oppressés. Dans les vestiges du passé, il y avait deux peuples : les canadiens-français et les canadiens-anglais.

Mon cœur aimait les deux. On ne pouvait me demander de choisir.  J'aime ma langue, ma culture et mon héritage. Les français sont mes cousins lointains.  Mais les anglais me font frissonner. J'ai donc tourné les talons pour aller vivre ma passion. Mon père appelait cela une trahison, je m'en moquais que le diable m'assiste dans ma rébellion. Je quitte la maison.

Perdue dans mes pensées sur le bord de la mer , j'étais assise la a contemplé le mouvement des vagues  s'harmonisant a ma douce respiration.  Quelques passants me fixaient, je les entendis marmonner  ‘'It's the Canadian girl''. Je souris. Oh que j'aime mon pays.

Mon ami John était encore au travail. Je m'ennuyais seule. Je fuyais son appartement, pour ne pas rester dans la tentation. Ses colocs m'avaient invité à sortir, j'ai poliment décliné.  Je n'avais pas la tête à cela. Je n'en pouvais plus, je ne me possédais plus.

Lorsque je suis arrivée, il m'a accueilli. On aurait dit un film hollywoodien. Après 8 mois d'attente. Il m'a prise dans ses bras et ma fait virevolter, m'a longuement regarde du bleu des yeux et ma dit qu'il était comblé. Nous étions amis via un univers virtuel et via de longues lettres et colis envoyé à travers l'Atlantique. Des amis qui se plaisent bien. Il était le fantasme de mon anglais.

Le problème était qu'il était trop bien. Tout ce que j'admirais de sa culture était en lui. Il était un gentleman d'une époque moderne. Il était attentionné, souriant et toujours positif.  Les fleurs, le chocolat et les belles phrases à l'eau de rose. La vision d'un futur commun, tout le tout. Il me faisait rougir. Son regard me faisait languir de plus. Je voulais plus. Je ne pouvais pas, je venais d'arrivée, mais que c'était si dure de résisté. Je me tuais à dormir sur le fauteuil. Sinon, c'était le vice assuré. Je me devais de me contrôler. Une chance qu'il ne sait pas ce que je fais lorsqu'il n'est pas la. Oh s'il savait !

J'enfilais une de ses chemises. J'ai toujours eu une obsession pour les chemises des hommes. Je les trouvais sexy et si virile. J'en avais une belle collection. Je les volais, oui je sais. Certains m'en veulent encore. Dommage.  J'enlevais mes vêtements pour ne garder que mes sous-vêtements en dentelle noir. Une brallette si conformable et une culotte de dentelle assortie. J'y aspergeais quelques gouttes de son parfum. Je mettais ma chanson préféré du moment ‘'Love'' de Lana Del Rey.  Je dansais quelques pas emportée par la musique. J'entendais les vagues depuis la fenêtre de son appartement. Son parfum sur le col de sa chemise me faisait sourire.  L'appartement était vide, tous travaillaient. Je m'approchai de son lit et me mis a genoux dessus, regardant la mer par la fenêtre.

Je me tournai et me coucha sur son lit. Je tournai ma tête et vit mon reflet dans le miroir face a son lit. Je roulai pour observer mon corps. Je fis des poses de magazine de lingerie en souriant à ma réflexion, satisfaite. Je me mis étendue sur le dos, je fermais mes yeux.

Je descendis ma main a ma culotte et fit rouler mon index sur ma bille. Ma respiration s'accéléra.  Je retirai ma culotte en la faisant glisser le long de mes cuisses.  Je continuai mon occupation chair à chair. J'ondulais, les jambes tendue, retenant des cris, les étouffant en gémissements.

Je n'entendis pas la serrure qui tournait, et la porte qui fermait. Je n'entendis pas non plus la poigné de la chambre se tourner.

Caliss (Merde).

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