L'aragonie

Gabriel Eridan

Poésie libre
L’Art agonise, La douleur et la joie l’alimentent, Les drames le cultivent Et dans les champs du désespoir, Face au sol aride que l’homme cimente Jaillissent des œuvres somptueusement déprimantes Qui s’imprègnent dans les cœurs Pas forcément dans les ventes. L’Art agonise, Perdu dans les labyrinthes de l’angoisse L’Art est une place Où se retrouvent de drôles d’individus Voulant enterrer des montagnes, Exploitant parfois l’horreur de ce monde Afin d’embellir leur récit ou leur toile. L’Art agonise, Une flèche d’argent l’a touché en plein cœur ! Encore une fausse qui se creuse au cimetière des vertus ? Plus rare devient l’Art Plus pur est le diamant Et si des carrières se brisent Contre lui se brisera l’argent. Donnez-nous des obstacles ! Libérez votre vicissitude ! Une guerre ne peut se faire sans ennemi. L’inspiration se puise dans la source du refus, D’où débordent, dignement, nos colères et nos peines. Les démons ont beau avoir soif, la mer sera toujours pleine ! L’Art immortel !
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