Laurence Garmont.

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Parlons-en de ces femmes d'aujourd'hui, avouant au monde de ne pas être tentée des marmots. Si belles de travail, de libertée, d'indépendance.

Où sont-ils ces enfants? Prise de panique, je cherche autour de moi ces maudits mômes. Être mère est l'accomplissement d'une vie paraît-il. Certaines personnes voient l'enfant comme une victoire parentale, comme une satisfaction primaire. Je vois les enfants comme des freins à l'indépendance, des poids à la vie moderne, rien d'autre que de gros boulets. Je n'aime pas les enfants, du moins je ne les aimes pas chez moi. Autrement dis, j'aime les enfants des autres, et n'y voyez pas là une certaine perversité, simplement les enfants des autres ne sont pas les miens. C'est bien cela que j'apprécis.

Satanés gamins, je ne les garderais plus. Les Malures sont une famille qui est certes blindée, mais leurs foutues gosses sont terribles. L'argent ne vaut pas la souffrance de la garde,  je crois presque pleurer des billets.  Prenez ma peine en vente, achetez-là, achetez, achetez, c'est donné.

Comment le petit Charles a pu monter au sommet de cette immense penderie de cette gigantesque boutique de jouets luxueux? Je n'en sais rien, mais j'admire la performance. Dois-je séparer l'adolescent boutonneux de la grande Juliette? Sûrement, mais l'idée de voir leurs langues baveuses entremélées me donne la nausée. Je gesticule, ou bien j'essaie d'attraper Charles du haut de son trône avec peine. Je tente une acrobatie et m'appuie sur une étagère pour gagner de l'altitude, mais l'étagère ne semble pas supporter ma volonté et se brise sous mon talent de gardienne d'enfants. Les regards de ceux qui savent tenirs leurs enfants se tournent vers moi, je suis étalée, jugée. Charles ri aux éclats tandis que le sol ne veux pas m'avaler. Les souris vertes me narguent depuis leur trous, je veux mourir.

Soixante-quinze euros quatre-vingt dix, voilà la valeur de ma peine pour une longue soirée.  

-"Ont-ils étés sages mes mignons?, me demande la bourgeoise Malure.

-Oui, mignons tout pleins.; mens-je pour les billets.

-Très bien ma chère, j'espère que la procréation ne vous dis rien car mes enfants doivent être gardés. Ils semblent apprécier votre garde, ils vous adore, c'est certain. Que faites-vous donc pour les tenir ces petits?

-Ne vous en faites pas madame Malure, les enfants sont bien gardés, bien sages, bien mignons. Cependant je crains qu'il n'y ai pas d'autre garde, car l'emploi me lasse, et les bureaux m'appellent. Je suis engagée au cadre, à CarterCorp. 

-Oh! Que vos services vont manqués à la maison ma chère fille! Si l'envie vous prends, mes petits sont à gardés. J'espère alors que vous-

-Charlotte! Voyons, j'attends!_S'essoufle M.Malure depuis la porte d'entrée.

-Et bien bonne continuation ma chère, mon mari semble m'appeller."

Madame Malure est un cliché bourgeois, entre nous, et je me demande s'ils existent réellement ces gens refroidis par l'argent. Est-elle la seule bourgeoise à être un préjugé vérifié? Existe-t-ils en masse ces bons-gens là ? C'est tout de même fantastique d'avoir une conversation avec cette Bonne-Femme, quel bon exercice de contrôle de soi: ne pas rire de son air hautain tout en parlant bien. Les sous rendent sourds aux fous-rires, je me maîtrise pour les papiers verts. Cette femme est bonne, bien rangée dans son rôle de riche épouse, je ne peux que l'admirer d'être mère de ces monstres "mignons".

Mais les "mignons" sont partis, je remercierais toute ma vie l'homme qui a réussi à descendre le petit Charles de son perchoir;  désormais je suis libre.





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