Le 14 Juillet 1789
Dominique Capo
La première tentative contre la forteresse de la Bastille paraît avoir commencé aux alentours de midi. Les assaillants n'avaient ni chefs ni discipline ; les assiégés avaient à leur tète un gouverneur médiocre. Du reste, un commandant plus capable aurait eu bien du mal à coordonner une défense qui devait s'exercer sur deux plans : le sommet des tous étant occupé par une cinquantaine d'invalides, le rez-de-chaussée par les Suisses et par le reste des invalides. Il n'y avait aucun moyen de transmission entre ces deux secteurs.
N ne doit jamais perdre de vue ces conditions si l'on veut comprendre une journée dont le récit a été déformé par les vantardises des acteurs, et les polémiques des partisans.
Le ciel était couvert, un vent d'Ouest assez fort soufflait. Il ne faisait pas très chaud : 22 degrés à midi. La masse populaire qui menait grand tapage autour de la Bastille, qui avait fort peu de fusils et ne pouvait rien faire avec les piques, les sabres, et les broches de cuisine dont elle était armée, devint plus agressive au fur et à mesure que de nouveaux arrivants mieux armés grossissaient le flot qui remplissait la rue Saint-Antoine et la cour des Casernes.
Dans cette cour, la foule était contenue. A gauche, par la contrescarpe de la forteresse et les échoppes qui s'y adossaient. A droite, par les casernes des invalides. Et de front, par le fossé précédant la porte de l'Avancée : le pont-levis carrossable était relevé depuis le matin. Mais la passerelle des piétons resta abaissée assez longtemps ; en fi de matinée, quelques invalides étaient sortis par-là pour aller chercher des vivres que leur apportaient leurs femmes. Cependant, quand ils voulurent rentrer, ils ne le purent plus.
La première attaque va être dirigée contre ces deux ponts, à l'initiative de quelques hommes ; des éléments avancés. Des renforts arrivaient d'un peu partout. Les uns venaient des Invalides avec des fusils, d'autres du faubourg Saint-Antoine.
De cette masse montait des clameurs. Et le peuple criait aux soldats de la garnison qu'on apercevait au sommet des tours.
Dans le mémoire qu'ils publièrent au mois d'Août pour justifier leur conduite, les invalides de la garnison écrivirent : « Nous priâmes aussi honnêtement qu'il est possible, ces divers particuliers de se retirer, et nous nous efforçâmes de leur faire connaître le danger auquel ils s'exposaient. ».
Mais comment ces courtoises exhortations auraient-elles pu être comprises vingt-cinq mètres plus bas et par-dessus le fossé ? Au milieu des rumeurs de la foule ?
Bientôt, dans un coin de la cour des Casernes, un mouvement offensif s'ébaucha. Le groupe de l'épicier Pannetier observa qu'il serait assez facile d'atteindre, au sommet du mur de la contrescarpe, le chemin de ronde faisant le tour du fossé. Puis, de passer dans la cour du Gouvernement. Pannetier, dont nous suivons ici la relation, fait la courte échelle : « Profitant de l'avantage que leur avaient procuré, et ma force, et ma haute taille, le charron Tournay – âgé de vingt ans, en gilet bleu – suivi de sept ou huit autres, grimpe sur une échoppe servant de remise à coté d'un débitant de tabac. ».
De là, ils suivent le chemin de ronde, arrivent sur le toit du petit corps de garde de l'Avancée. Ils descendent dans la cour du Gouvernement. Si paradoxal que cela puisse paraître, personne n'a cherché à les arrêter. Le Gouverneur de la Bastille, Mr de Launey, avait replié les gardes à l'intérieur des murs et fait relever la passerelle.
Cela s'explique évidemment par son désir d'éviter tout heurt avec le peuple. Mais la contradiction est flagrante avec les ordres qu'il va donner quelques minutes plus tard.
Voici donc Tournay et ses camarades derrière la porte de l'Avancée. Ils cherchent d'abord dans le corps de garde les clefs pour abaisser les ponts et ouvrir les portes. Ne les trouvant pas, ils commencent par faire sauter les verrous de la petite porte et de la passerelle. Puis, ils cassent à coups de hache ou de mandrins les chaînes du grand pont-levis. Le tablier s'abat sur le fossé et rebondit à grand fracas, tuant un des hommes qui se pressaient au bord, en blessant un autre. A l'instant, la cour du Gouvernement est noire de monde ; environ trois-cents personnes : « Nous fumes alors obligés de leur dire fermement de se retirer. Ou bien que l'on serait forcé de faire feu sur eux. », relatent les invalides.
Les invalides expliquent qu'ils faisaient signe à la foule de s'éloigner en agitant leurs chapeaux. Ce geste pouvait aussi bien être interprété comme une invitation à entrer.
Le peuple se méprit-il sur sa signification ? Toujours est-il que la garnison tira. Les assaillants refluèrent en désordre, laissant des morts et des blessés sur le pavé.
Cette fusillade a donné naissance à la rumeur propagée le jour-même dans Paris. Celle d'une trahison délibérée du Gouverneur, qui aurait attiré les Parisiens dans la cour du Gouvernement, en faisant abaisser le pont-levis, pour les y massacrer. Comme dans un piège une fois les ponts relevés. On ajouta même que le marquis de Launey avait arboré le drapeau blanc et feint de se rendre.
A la nouvelle que le sang avait coulé, le Comité permanent décida d'envoyer à M. de Launey des députés qui le sommeraient au nom de la ville de ne point employer contre les citoyens les armes dont il pouvait disposer. La délégation, conduite par M. de la Vigne, s'approcha de la Bastille par les quais et l'Arsenal. Agitant leurs mouchoirs, les députés firent des signaux qui ne furent pas compris. La fusillade reprit de plus belle. Et la délégation, sans insister davantage, rebroussa chemin. Le Comité permanent, pendant ce temps, continuait à discuter. Ne voyant pas ses députés revenir, il semble s'être rappelé que conformément aux usages militaires, l'envoi de parlementaires doit être fait selon certaines formes. Et il députa alors le procureur de la ville, Ethis de Corny, avec u tambour et un drapeau ; pour signifier de nouveau son arrêt à M. de Launey.
Cette délégation ne perdit pas de temps et se présenta vers deux heures dans la cour de l'Orme. Le tambour exécuta un roulement. Boucheron s'avança sur le pont de pierre et, devant le second pont-levis, raconte-t-il « j'ai ôté mon chapeau et j'ai crié de toutes mes forces que la ville venait en députation parlementaire. Qu'on eut cesser de mettre le feu et à mettre bas les armes. ».
M. de Launey crut à une ruse de guerre. Il dit à ses soldats : « Si c'étaient vraiment des députés, ils n'auraient point hésité à venir me faire part des intentions à l'Hôtel de Ville. ». Et une fois la délégation repartie par la cour de l'Orme, la foule fit un retour offensif. Et le Gouverneur commanda le feu. L'ordre de résistance que donnait M. de Launey s'est donc placé au moment de la journée où la chance d'une solution pacifique se présentait.
A la fin de la matinée, deux détachements de gardes françaises, provenant de la compagnie de grenadiers de Reffuveille, et de celle des fusiliers de Lubersac – en tout, 3 sergents, 2 caporaux, et 58 hommes – étaient venus se mettre à la disposition du Comité permanent et restaient, l'arme au pied, devant l'Hôtel de Ville. Ces soldats projetaient depuis une heure après-midi l'attaque de la Bastille. Lorsqu'un bourgeois nommé Hulin, parut au milieu d'eux, et leur enjoignit de marcher sur la place forte.
La troupe qui, derrière Hulin, marchait sur la Bastille, était forte d'environ 500 hommes. Cela suppose que 450 Parisiens s'étaient joints aux gardes françaises. Ils traînaient quelques canons de 4 ; ces pièces de campagne pesèrent plus lourd que les hommes dans la capitulation de la forteresse. Nous relevons, parmi eux, plus de 400 habitants du district des Enfants-Trouvés et du faubourg Saint-Antoine Quant aux corps de métier, sur 661 pour lesquels une profession est mentionnée, nous comptons 51 menuisiers, 45 ébénistes, 28 cordonniers, 28 gagne-deniers – porteurs, commissionnaires, etc. -, 27 sculpteurs, 23 gaziers – ouvriers en gaze et mousseline -, 14 marchands de vin, 5 horlogers, quelques mariniers et débardeurs, deux ou trois abbés, des avocats, quatre ou cinq bourgeois, et deux ou trois hommes de lettre obscurs.
La troupe de Hulin entra à l'Arsenal ; guidée par quelques invalides qui avaient déserté dans la matinée. Elle gagna la cour des Salpêtres, où elle braqua un canon sur les tours. Elle tira deux ou trois fois. Puis, elle passa dans la cour de l'Orme, où elle tira encore le canon. Et exécuta quelques décharges de mousqueterie.
A peu près en mème temps que cette colonne, une autre était partie de l'Hôtel de Ville. Elle arrivait par la rue Saint-Antoine, sous la conduite de Jacob-Job Élie ; lequel attirait les regards dans son uniforme blanc de porte-drapeau du régiment de la Reine.
Ici, la confusion devient totale : il semble que les deux troupes firent leur jonction dans la cour des Casernes, qu'un des canons fit mis en batterie près de la porte de la rue Saint-Antoine. Et un autre dans la rue du Petit-Muscle. Chacun tira trois ou quatre coups.
Bien que certaines relations parlent d'une brèche que ces décharges auraient faites dans la forteresse, Élie et Hulin avaient assez d'expérience militaire pour savoir que leurs boulets pouvaient tout juste égratigner les murs épais de dix pieds. Mais, au contraire, si l'on parvenait à faire passer les canons dans la cour du Gouvernement et à les mettre en batterie sur le Pont Dormant, ils pourraient tirer de plein fouet contre les ponts-levis et les enfoncer.
Cependant, Hulin et Élie ignoraient que, derrière, trois canons de campagne se trouvaient en batterie dans la cour intérieure : en baissant le pont-levis et en les faisant tirer à mitraille, M. de Launey pouvait absolument interdire toute avance des assiégeants, et les massacrer. En fait, ces canons restèrent muets. Seuls les fusils des remparts tirèrent par les embrasures latérales de la Basinière et de la Comté. Ainsi que par deux petites meurtrières ovales que le lieutenant de Flue fit pratiquer dans le tablier du pont-levis après la seconde attaque. Ce sont ces fusils de rempart qui causèrent le plus de pertes.
D'autre part, ceux-ci, dans le désordre de leur attaque, se tirèrent dessus les uns les autres. Plusieurs blessures par chevrotine ne s'expliquent pas autrement.
Élie, aidé de quelques hommes courageux, notamment d'un géant – le marchand de vins Mercier ; dit « Réol » -, commença par traîner hors de la cour du Gouvernement les charrettes de fumier qui achevaient de brûler. Ensuite, non sans peine, on fit passer deux canons dans cette cour. On tira cinq ou six coups. Mais ces coups ne firent de mal à personne.
Ici, il convient de suspendre un instant le récit des assaillants pour voir ce qui se passait chez les défenseurs. Car ceux-ci, qui ont certainement eu des intelligences avec les attaquants, et qui, sans refuser ouvertement d'obéir à leurs chefs, leur ont opposé une évidente inertie, ont présenté les faits de manière à souligner cette attitude. Tandis qu'au contraire, le commandant Louis de Flue – bras-droit du Gouverneur de Launey – est un soldat qui ne connaît que sa consigne. Lui, fournit un témoignage objectif du désarroi de son supérieur ; ainsi qu'un tableau saisissant d'une garnison privée d'ordres. Il est encore juste d'ajouter que le Gouverneur de la Bastille, abandonné à lui-même depuis le matin, sans aucun renfort, sans mème aucun signe de vie de M. de Besenval – commandant les troupes de Paris – pouvait, vers quatre heures du soir, se demander si l'on souhaitait en haut lieu qu'il résistât ou qu'il capitulât. Après avoir effectué un dernier baroud d'honneur.
Car, bientôt, celui—ci menace de faire sauter la Bastille. Il fit battre la chamade sur la plate-forme de la Bassinière, tandis que deux fusiliers – Roulard et Rousse – agitaient un drapeau blanc fait d'une serviette que le Gouverneur leur avait remise ; et qu'ils avaient fixé au bout d'une baïonnette. Le cri de « bas les ponts » poussé par la multitude, répondit seul. Launey songea donc alors à se faire sauter. Les invalides prétendent qu'il saisit la mèche d'un canon et s'approcha de la soute aux poudres : la sainte-barbe. Le gardien Ferrand et l'invalide Bécard l'écartèrent. Alors, il se rendit dans la salle du Conseil. Il rédigea le billet qu'il remit au lieutenant des Suisses. Ce billet rédigé sur une feuille de papier, était ainsi conçu : « Nous avons vingt milliers de poudre. Nous ferons sauter le quartier et la garnison si vous n'acceptez pas la capitulation. ».
Louis le Flue le fit passer par une des meurtrières ovales du grand pont-levis. Comment les attaquants allaient-ils prendre ce papier dont ils étaient séparés par toute la largeur du fossé ? Un nommé Ribencourt, vérificateur au Mont-de-Piété, alla réquisitionner onze planches chez le menuisier Lemarchand, rue des Tournelles. On lança la plus longue sur le fossé, tandis que plusieurs hommes se plaçaient, pour faire contrepoids, sur l'extrémité du coté du parapet. Un pauvre diable de cordonnier, vêtu de haillons – nommé Michel Bézier – se risqua sur cette passerelle branlante. Mais il tomba dans le fossé, et se fractura le coude. Un autre homme – Mercier-Réol - s'aventura alors sur la planche, et se saisit du billet.
Élie lut à haute voix le message du Gouverneur, et cria aux assiégés : « Foi d'officier, nous acceptons ; il ne vous sera fait aucun mal. ». Or, de nombreux assaillants protestèrent, hurlant « Pas de capitulation. Baissez les ponts ».
Louis de Flue alla en rendre compte à M. de Launey, puis rejoignit ses Suisses. Le Gouverneur, accompagné de quatre invalides, descendit alors sous la voûte. Il tira de sa poche la clef du portail. Et le caporal Gaillard, avec le fusilier Péreau, abaissèrent le petit-pont.
Dès lors, Élie, Hulin, Arné, Maillard, le petit Canivet, Cholat, les deux frères Morin, et Humbert, entrèrent. Ils furent suivis d'un flot plein de furie. Il pouvait être cinq heures et demie. Du coté des défenseurs, il n'y avait qu'un mort et deux ou trois blessés, au moment de l'ouverture des portes. Pour les assaillants, il y eut 98 morts, 60 blessés, et 13 estropiés.
Dans la grande cour de la forteresse, la foule trouva le gouverneur, les officiers, les Suisses, et la plupart des invalides, rangés et la crosse en l'air. Un grenadier aux gardes françaises, Joseph Arné, à qui Maillard désigna M. de Launey – il était habillé d'un fac civil, gris, et portait le ruban rouge de Saint-Louis – se saisit de lui et lui enleva sa canne-épée à pommeau d'or. Il remit ensuite le Gouverneur à Hulin, Élie et Cholat.
Ici se placent les atrocités dont furent souillées cette journée. Il convient toutefois de marquer que ces crimes ne furent pas commis par ceux qui s'étaient battus. Mais par la canaille sortie des pavés à l'odeur du sang ; à l'appel du pillage : on décida d'emmener les prisonniers à l'Hôtel de Ville. Or, avant mème d'avoir passé le pont de pierre, M. de Launey reçut un coup d'épée à l'épaule droite. Hulin et Cholat, le tenant chacun par un bras, lui firent traverser à grand peine la cour du Gouvernement et celle des Casernes. Là, on arracha violemment au Gouverneur le filet tressé qui serrait ses cheveux. Hulin et Cholat, en protégeant leur prisonnier, reçurent plusieurs coups qui lui étaient destinés. Cholat se trouva mal et s'arrêta en route. Hulin alla jusqu'au bout, défendant de son mieux Launey contre la foule qui le frappait au visage, et lui arrachait ses cheveux à poignées. Près de l'église Saint-Louis, la foule s'empara du gouverneur pour le tuer. Hulin réussit à le reprendre. Mais en arrivant à l'Hôtel de Ville, sous l'arcade Saint-Jean, un nouveau remous de la population furieuse jeta Hulin par terre, et on massacra le marquis de Launey.
Le public disait : « C'est un galeux et un monstre qui nous a trahi, et il faut le détruire. ». Ou : « La population demande sa tète pour la montrer au public, pour qu'il n'ignore pas ce qu'il a fait. ». Quelqu'un qui était auprès du répondant s'empara d'un sabre en lui disant : « Tenez mon dragon. Comme vous avez été blessé, coupons lui la tète ». Puis, il porta un coup sur le col dur sieur de Launey dans l'endroit où il pensait pouvoir le couper net. Pourtant, ce sabre ne coupant pas, il tira de sa poche un petit couteau à manche noir, avec lequel il acheva sa sinistre besogne.
Dès lors, un cortège se forma, et défila le long des rues de la Ferronnerie et Saint-Honoré. Jusqu'au Palais-Royal, « dans les jardins duquel ils promenèrent la tète. Ils revinrent sur le Pont-Neuf, passant devant Henri IV. On fit faire trois saluts à cette tète, en lui disant : salue ton maître. ».
Après ces atrocités, l'énumération des actes de vol et de pillage apparaît bien fade. Naturellement, on but le vin du Gouverneur. Toutefois, sa cave ne valait pas celle du couvent Saint-Lazare. Les archives furent saccagées. Restif, sorti vers trois heures de sa maison, arriva à la Bastille lorsque tout était fini. Il évoque : « Des forcenés jetaient des papiers précieux pour l'Histoire du haut des tours dans les fossés. Un génie destructeur planait au-dessus de la ville. ».
Les détails manquent sur la libération des prisonniers ; sans doute leurs chambres furent-elles ouvertes par les porte-clefs. Les conquérants de la Bastille s'étonnèrent fort de n'en trouver que sept. Ne restait-il pas quelques oubliettes souterraines ? Plusieurs personnes prétendaient avoir entendu des gémissements la nuit. L'ingénieur en chef de la ville visita caves et cachots. Il constata qu'il n'existait aucun souterrain communiquant avec l'extérieur. Le 18 Juillet, on interrogea les quatre porte-clefs. Ils confirmèrent que la Bastille n'abritait, au moment de sa chute, que sept détenus : le comte de Solages, interné à la demande de sa famille pour une affaire de mœurs ; deux fous – Whyte et Tavernier - ; quatre faussaires – Béchade, La Corrège, Pujade, et Laroche. Les quatre faussaires s'étaient éclipsés prestement.
Le comte de Solages fut amené au district de l'Oratoire, où il exprima sa reconnaissance dans les termes les plus touchants. On l'installa à l'Hôtel de Rouen ; pour être logé et nourri aux frais du district. Plus discret que Sade, il regagna sa province et ne fit plus parler de lui. Tandis qu'au même instant, le roi Louis XVI, de retour de l'une de ses chasses coutumières dans les forêts entourant le château de Versailles, nota dans son journal intime : « Rien ».
Après avoir promené triomphalement à travers la ville ces victimes du despotisme, on s'aperçut que Whyte était véritablement fou. Ce ne fut pas long : dès le 15, il était interné à Charenton. Le même jour, débuta le démantèlement, puis la destruction de la forteresse honnie…
Dominique Capo