Dans la série rencontre ... Le baiser.

florentin

Ecrit le 2/10/2011 modifié le 18/05/2020

Cela faisait bien deux à trois semaines que nous faisions des sorties nocturnes pour boire un thé, un café ou grignoter quelques friandises.

Ce soir-là, tu désirais m'emmener dans un petit bar-restaurant comme tu en as le secret. Tu aimes toujours me faire découvrir, ces petits lieux originaux dont tu connais l'existence ou que tu as entendu parler et ta liste est infinie.

Le sort en avait décidé autrement. Le restaurant avait une tablé de convives qui fêtaient un anniversaire. Tu souhaitais être au calme pas à coté de fêtards.

Tu m'emmenas dans un deuxième bar, pareil une tablé de soulards.

Tu me dis : « Cauchemar. »

Je ne sais pas d'où te viens ce mot mais dès que quelque chose ne va pas, tes paroles finissent toujours par cauchemar.

La bonne soirée s'annonçait fortement compromise.

Tu réfléchis : « Nous allons au RED BAR, ils font de bonnes crêpes. »

Nous sommes restés 3H00 à discuter.

Tu remarquas que mon esprit était ailleurs. Comme toujours tu as cette sensibilité pour percevoir en moi si je suis soucieux, fatigué.

Toi, tu possèdes cette douceur et ce charme qui me permettent retrouver ma sérénité.

Je t'énervais : « tu ne m'écoutes pas », rien n'a changé aujourd'hui, par moment je t'exaspère toujours autant.

Il faut reconnaître que dès le premier jour, tu as été très attentionné envers moi, même si en toi je percevais une grande méfiance.

Lors de nos premières sorties, je ne me faisais pas beaucoup d'illusions, tu étais toujours habillée en survêtement pas forcement très sexy, bien que, mais ta présence m'était agréable. A chaque fois tu me disais je rentre de mon entrainement sans plus d'information. Tu semblais très occupée, mais tu ne donnais jamais d'explication. Quand je te posais des questions, tu les esquivais poliment. 

Bon une fois je veux bien, deux fois…. Mais au bout de plusieurs fois le message était clair pour moi.

Ce que je ne comprenais pas bien dans ma logique, c'était : pourquoi veux-tu continuer à me voir : « Quand allons-nous nous revoir ? »

Au fur et à mesure que les jours s'écoulaient et que nous nous rencontrions, ta question était de plus en plus pressante et tu te montrais de plus en plus impatiente.

Ce soir-là, tu avais mis un survêtement BOSCO rouge et blanc avec un blason aux couleurs de ton pays, quand tu as enlevé ton blouson, ton tee-shirt blanc en V laissait entrevoir beaucoup de choses. Tu ne prenais aucune précaution pour cacher ta poitrine et ce joli soutien-gorge en dentelle transparente quand tu te penchais vers moi ou tu m'expliquais quelque chose sur ce morceau de papier que tu avais sorti de ton sac.

Quand je t'ai raccompagné chez toi, tu me demandas de stationner sur une place de parking très peu éclairée par les lampadaires de la rue.

« Quand nous revoyons nous ? »

« Demain si tu veux. »

« Da. »

Tu ouvris la porte.

« J'oubliais. »

Tu te penchas rapidement vers moi pour me déposer un bisou furtif sur mes lèves.

Une nouvelle fois, je fus surpris par ton comportement, après le décolleté, le bisou même s'il est furtif, cela reste un bisou sur les lèves.

« A quelle heure ? »

« Vers 20H00 si tu veux. »

« 19H00. »

« OK. »

« Davaille. »

Tu te penchas à nouveau lentement vers moi, pour me faire un deuxième bisou.

Ma main eut ce réflexe de passer derrière ta nuque pour te retenir.

Tu ne résistas pas.

Nos lèves restèrent fusionnées.

Ce baiser fut des plus longs, tantôt très agité, intense, tantôt délicat, attentionné et doux.

Nos langues ne s'arrêtaient de se mélanger.

J'avais le goût de ton rouge à lèves dans la bouche, un mélange de vanille peut-être aussi de fraise ou framboise.

Nos mains timides au démarrage commencèrent à explorer nos corps d'abord dans des zones anodines puis dans des endroits plus intimes.

Tu ne cherchas pas à écarter ma main au contraire, ton baiser me prouvais que tu étais très sensible et réceptive à mes caresses impertinentes.

Je sentais ton corps vibrer entre mes mains.

A chaque fois que nous arrêtions de nous embrasser le moindre regard ou sourire étaient un prétexte pour recommencer.

Nos baisers étaient un plaisir pour tous mes sens, je sentais tes lèvres, ton parfum, ta respiration, les vibrations de ton corps.

Ce baiser ne consistait pas qu'à nous toucher les lèvres en amant et amante, c'était un acte plus intense, une fusion spirituelle qui réunissaient nos deux âmes sœurs qui se désiraient et qui ne faisaient plus qu'un.

……………………………………………………………………………………………………………………….......................................................................................

Bien plus tard, tu m'expliquas ce comportement des premiers jours, tu voulais me tester.

Parler avec moi avant de t'engager dans une histoire plus intime.

Tu avais même programmé dès le premier jour quand tu m'embrasserais, moi je pensais avoir forcé un peu le destin en passant ma main derrière ta nuque.

Mon honneur de mâle en prenait un sérieux coup, mais “L'amour est le vaccin de l'amour-propre.”

Comme on dit dans ton pays : “demain n'existe pas” ou “si on fait l'amour, on meurt ; si on ne le fait pas, on meurt aussi. Mieux vaut faire l'amour et mourir ensuite. ”

Tu m'as donné ce sens de la vie qui est de vivre au jour le jour et de profiter de chaque instant.

 

 

  • Il y a bisous et bisous (comme l’aurait dit Pierre Perret). Ceux qui claquent comme une plaisanterie sur la joue, ceux qui s’y attardent dans une douceur plus langoureuse. Puis il y a le baiser sur les lèvres plus sensuel, aux prémices de l’échange charnel. Quand on s’aime bien il est un doux contact, quand on est amoureux, il est beaucoup plus qu’une pression sensitive d’une peau sur une peau, il est investi d’une magie que la perception tactile ne peut rendre compte à elle seule. Joli texte.

    · Il y a presque 4 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

Signaler ce texte