Le Chat Noir

bones

Petit texte accompagnant se dessin, ce personnage se nomme Karl et est issu du Freakshow, la bande dessinée sur laquelle je travaille, vous pouvez retrouvez mes dessins sur instagram : @bones_insta

 Un soir de décembre,

aux alentours de 3h, la nuit est noir quand dans ces ruelles mal famées,

des vibrations orange sorte du café.

Karl s'est perdu, alors que, depuis des années,

il squatte dans ce Freakshow abandonné.

Ou du moins géré par des salauds qui vivent dans l'ombre.

Dans ce Freakshow pourtant si familier,

il est tombé sur cette ruelle sombre,

qu'il n'avait jamais remarquée.

Perdu pour perdu, Karl cherchait juste à oublier,

alors en tirant sur sa clope il est rentré dans cette ruelle presque…   désertée.

Ce fut d'abord cette obscurité si parfaite qui l'attira,

mais en marchant dans cette ruelle il est arrivé pas à pas

sur une porte dérobée, couleur orangeâtre et un peu tamisée,

où un son de contrebasse essayait de s'échapper.

Il leva les yeux, constatant que Le Chat Noir était un café.

Un café couleur opium où des jazzman amputés, avait fait un pacte avec le diable vendant leur âme pour savoir jouer.

Ni une ni deux la fumée l'attirait,

alors il n'a pas hésité une seconde et est entré.

Il est tombé dans l'panneau on ne pouvait plus rien pour lui,

le chat noir avait décidé d'en faire sa souris.

Karl entra intrigué dans ce café,

une petite pièce très sombre menant sur un couloir tamisé,

laissant place à un café vide avec une scène où quelques paumés aimait venir jouer.

Karl s'assit sur un tabouret face au comptoir,

et ce mec derrière le bar lui d'manda c'qu'il voulait boire.

Karl a longtemps hésité,

café, whisky, il n'avait qu'à d'mander,

il en oubliait presque cette étrange fumée.

Dans l'attente le barman lui servit un irlandais,

et Karl cru comprendre ce qu'il avait fait,

il discuta avec lui, Belzébuth l'écoutait,

et dans son élan,

lui proposa un marché.

Karl écouta sagement les belles paroles,

de l'employé, et appréciait les lumières rouges,

d'où sortait la fumée,

il regarda les artistes,

mais happé par le contrebassiste,

Karl décida de commander un express-oublie*,

pour approcher les portes du paradis,

le diable le mit en garde sur ce pacte macabre,

mais Karl en avait rien à foutre, ce qu'il voulait c'était jouer.

Il expliqua sa demande sur papier, et dans un élan de sobriété s'empressa de signer,

il se leva, et s'empressa de prendre la place de ce gars, qui sortait des sons orangés seul près du pianiste et d'la trompette du macchabée.

Karl se saisit de l'instrument, laissant place au squelette vivant,

il regarda le pianiste, black jazz ambiance nouvelle Orléans, le pianiste acquiesça et Karl fis bouger ses doigts, et sur cette contrebasse démoniaque, il se défoulât,

regardant le barman droit dans les yeux,

il saisit cette chance, c'était merveilleux.

 

Depuis ce temps Karl n'a pas quitté son corps,

car tant que le café reste allumé,

jamais,

 

le chat ne s'endort.

                                                        -Bones

                       

 

 *l'express-oublie est un verre de cyanure.

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