Le cheval aveugle

ecorcheur

Germinal, si loin, le vent se lève

La foule gélive se crève

Un peu de chaleur dans mes mains

Va t’en cheval, va-t’en loin

Va, misérable, dans les mines sourdes et profondes

Gratter un peu la gangue de cet or

Impur, mais dans la cheminée qui dort

Il anime dans mes rêves tout un monde

Vers cet horizon si calme et douillet

Je navigue, sur ces terres australes

On me dit que des purs-sangs y cavalent

Qui aux humains parleraient

Dis moi, pauvre limonier aux licous tendus

Aussi raides que la corde où mon frère fut pendu

N’as-tu point ce désir enfoui quelque part

De traverser ces contrées à la tombée du soir ?

Sans doute, si ta langue gonflante

Ne t’empêchait pas de dire « oui »

Toute la chaleur des mines dévorante

Serait déjà sous la terre engloutie

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